Société

Larry Flynt pris les culottes baissées

Larry Flynt, qui a déclaré la guerre à Sheila Copps et à son projet de loi C-55, vient en quelque sorte de se faire prendre les culottes baissées. Le rédacteur en chef de Masthead, une publication sur l’industrie des magazines au pays, a découvert que l’éditeur du magazine Hustler est prêt à tout pour sauver les apparences et prouver que l’édition canadienne de son magazine n’est pas qu’une pâle copie de l’édition américaine _ ce que Copps lui reproche et ce qui lui permet de vendre de la pub à des prix défiant toute concurrence puisqu’il n’a presque pas à assumer de coûts de production supplémentaires. Ainsi, 75 % des «reportages»ª du Hustler publié ici en février proviennent de l’édition américaine. Mais il y a pire: les femmes montrées dans une rubrique de photo amateur sont les mêmes des deux côtés de la frontière. Or, dans l’édition américaine, une seule est identifiée comme étant canadienne, alors que Hustler «Canada»ª prétend que huit de ces femmes habitent le pays de Jean Chrétien. Ainsi, Terri de Los Angeles devient, dans l’édition canadienne, Terri de Huntingdon, Québec! En outre, vingt et une des vingt-quatre lettres du courrier des lecteurs présumément écrites par des Canadiens sont en fait des retranscriptions de lettres publiées dans l’édition américaine où elles sont signées par des Américains. Ce qui n’empêche pas Flynt de brandir l’étendard du libre-échange, après celui de la liberté d’expression, et de pester contre le protectionnisme canadien.