Société

Futurama : Retour vers le futur

La période des sondages d’écoute BBM s’est terminée le 31 mars dernier et au cours des prochaines semaines, les réseaux de télé vont nous laisser tomber comme une vieille chaussette sale. La saison estivale débute de plus en plus tôt au petit écran, et les télédiffuseurs sont de moins en moins intéressés à investir dans des émissions d’été. Résultat: le grand vide sidéral.

Une suggestion: allez voir du côté du réseau américain Fox qui, depuis quelques années, lance de nouvelles séries en dehors de la saison régulière, question de tester la marchandise et de limiter l’exode vers les chaînes spécialisées. Ainsi, depuis dimanche dernier, on peut voir Futurama, la prometteuse série du créateur des Simpsons, Matt Groening.

Futurama est une sorte de croisement entre 1984, de George Orwell et Les Jetsons, le dessin animé futuriste (encore en ondes aujourd’hui) de notre enfance. L’action se déroule en 2999 à New New York (la métropole a été bombardée deux fois par les extraterrestres) et met en vedette Fry, un livreur de pizzas qui s’est fait congeler accidentellement en 1999. Il se réveille mille ans plus tard, et fait la connaissance de Leela, une jeune cyclope aux cheveux mauves, et de Bender, un robot sarcastique qui rappelle un peu son ancêtre de la série Perdus dans l’espace.

Dans l’univers imaginé par Matt Groening, les boîtes téléphoniques ont été remplacées par des boîtes à suicide. Pour 25 sous, on peut choisir la mort désirée: rapide et sans douleur ou longue et pénible. De plus, la publicité est omniprésente: l’émission de télé numéro un s’intitule The Mass Hypnosis Hour, et les rêves sont commandités grâce, entre autres, à des oreillers subliminaux. Enfin, quand les gens font référence à aujourd’hui, ils parlent de «the stupid ages».

Voilà, le ton est donné. Après avoir ri des années 70, 80 et 90 dans Les Simpsons, Groening a trouvé le moyen de critiquer notre époque tout en prenant un certain recul. Et ses fans ne seront pas déçus: Futurama est bourré de références culturelles et de clins d’oil aux célèbres séries de science-fiction Star Trek et Star Wars. C’est drôle, caustique et intelligent. Le prochain épisode sera présenté le dimanche 4 avril, à 20 h 30. La série se déplacera ensuite le mardi soir, à la même heure. Au réseau Fox.

Gala des Métrostars
Un mot sur le Gala des Métrostars. Oui, les textes étaient «plattes» comme un sermon du dimanche; oui, l’animateur était aussi intéressant qu’une plante verte; oui, le public avait l’air de se faire royalement chier. Et oui, on peut se poser des questions sur l’état d’esprit d’un public qui, d’un même souffle, vote pour Rita Lafontaine ET Serge Postigo.

Reste que sur le plan télévisuel, ce gala est sans aucun doute le plus imaginatif qui soit. La réalisation était jazzée et l’émission, ponctuée de quelques excellents flashs.

Des exemples: les témoignages de gens du public qui racontaient quelle était leur émission jeunesse préférée. À la fin de l’entrevue, surprise, le personnage en question faisait une apparition (personnellement, j’ai été fort émue de voir pour la première fois un Oralien sans son masque). Autre excellente idée: demander à Jean-René Dufort de présenter le trophée du meilleur lecteur de nouvelles. En un clin d’oil, on mettait le doigt sur la controverse entourant le statut des reporters de La Fin du monde… L’apparition de Normand Brathwaite en Teletubbie qui répète tout n’était pas mal non plus.

Bref, on sent que l’équipe de réalisateurs qui conçoit ce gala (Jean Guimond, Jean-François Blais et Yves Lefebvre) est branchée sur son époque, et qu’elle connaît bien l’univers de la télé. Avec un animateur allumé et un scripteur digne de ce nom, qui sait, les Métrostars pourraient peut-être gagner le Gémeau du meilleur gala?

Le retour de MS
Fondé en 1972 sous l’égide du magazine New York par un groupe de journalistes (dont Gloria Steinem), la publication féministe MS a connu des hauts et plusieurs bas. Fermé à deux reprises au cours de son histoire à cause de problèmes financiers, le magazine vient d’être racheté par un groupe d’investisseures féministes, ce qui devrait lui assurer une certaine sécurité.

Le nouveau MS n’est pas tellement différent de l’ancien: on y parle de politique nationale et internationale, de santé, et de finances personnelles. On y retrouve également des entrevues, des essais, de la fiction et de la poésie, ainsi qu’un ou deux dossiers plus fouillés. La maquette a été rafraîchie et la politique du magazine concernant la publicité demeure la même: depuis 1990, MS refuse toute publicité sous quelque forme que ce soit.

Le magazine, publié tous les deux mois, se vend huit dollars. Comme quoi il y a un prix à payer quand on a des convictions.