Les récits d’initiation sont à la maturité ce que les contes de fées sont à l’enfance. Ils attirent bien des esprits en quête de sens. Préférables à la littérature dogmatique diffusée par les sectes, voici quelques suggestions de lecture qui racontent les pérégrinations de l’âme vers l’Absolu.
Jason et Médée ou La Conquête de la Toison d’or
d’Apollonios de Rhodes
Pour éviter la colère de Jupiter et conquérir le trône de Phrixos, Jason, secondé de la sorcière Médée et des Argonautes, doit affronter les taureaux du champ de Mars et le dragon, s’emparer de la Toison d’or et la ramener en Grèce. Symbole de la quête de l’immortalité et de la pierre des alchimistes, cette version du mythe de la Toison d’or fut écrite par Apollonios de Rhodes (295-215 av. J.-C.), grammairien grec qui dirigea la fameuse bibliothèque d’Alexandrie.
Les Métamorphoses ou L’Âne d’or
d’Apulée
Changé en âne par une sorcière thessalienne, Lucius (dérivé de lux: lumière) part à l’aventure en quête de la rose, symbole de la renaissance spirituelle, qui lui permettra de reprendre son apparence humaine. Les Métamorphoses ou L’Âne d’or d’Apulée (125-170 av. J.-C.) est une fable satirique dans laquelle la préciosité du langage est élevée au rang de travail d’orfèvre. L’ouvrage renferme dans les chapitres IV à VI une des plus antiques versions du conte d’Éros et de Psyché.
La Légende arthurienne, le Graal et la Table ronde
rassemble les divers récits qui composent la légende du célèbre souverain et de ses fidèles chevaliers. Le thème de la quête des chevaliers trouve son apogée dans la figure de Perceval. Descendant d’une longue lignée de chevaliers, il se rend à la cour d’Arthur pour se faire adouber. Chevauchant de prouesses en exploits, ceux-ci le mèneront sur le chemin du Graal, la coupe qui recueillit le sang du Christ après la crucifixion, emblème de la résurrection et de la délivrance. (Robert Laffont, coll. Bouquins, Paris, 1989, 1206 p.)
Héléna Petrovna Blavatsky, les sept esprits de la révolte
de Jean-Michel Thibaux
Surnommée «l’enfant du malheur», la princesse Héléna Blavatsky naquit avant terme dans la nuit du 30 au 31 juillet 1831, la nuit de la Sedmitcka et des sept esprits de la révolte. On lui prêtera rapidement des dons de médium dont elle se servira pour terroriser parents et domestiques. Adolescente, on la mariera avec le conseiller d’État qui la battra, la violera et la fera cloîtrer dans une des tours de son château d’Erevan dont elle finira par s’échapper pour prendre un bateau et s’enfuir de Russie. Elle entamera alors un voyage qui lui fera, au hasard des rencontres surnaturelles, faire le tour du monde deux fois. (Édition °1, Paris, 1992, 544 p.)
Siddhartha
de Herman Hesse
Insatisfait de l’enseignement spirituel des brahmanes, le jeune Siddhartha quitte père et mère pour rejoindre les ascètes. Après trois années de privations et de méditation, il rencontre le Bouddha, qui le décide à rejeter toute doctrine et à poursuivre, seul, la recherche de l’Atman, le Soi individuel. Écrit par Herman Hesse, prix Nobel de littérature, Siddhartha est un éloge de la sagesse, l’accomplissement ultime de l’évolution spirituelle. (Grasset, 1996, 160 p.)
Du même auteur, voir aussi les trois biographies imaginaires de Joseph Valet, protagoniste du roman Le Jeu des perles de verre.
Enfin, les incontournables:
Goethe, Faust et deux nouvelles: Le Conte du serpent vert et La Nouvelle Mélusine
Dante, La Divine Comédie
Homère, L’Iliade et L’Odyssée