

Corps policier et Fête nationale : Ronde de nuit
Baptiste Ricard-Châtelain
Même s’ils ne veulent pas l’admettre afin de ne pas provoquer, les policiers de Québec veilleront en grand nombre en ce soir de Saint-Jean, histoire de mettre au pas les trouble-fête.
En civil ou plus visibles dans leurs uniformes, ils seront partout. Les forces de l’ordre sont toutefois très avares de commentaires sur les préparatifs qui entourent les réjouissances de la Fête nationale. «On ne donne rien», se contente de dire le porte-parole de la Sûreté municipale, Gaétan Labbé. Il explique que le mutisme permet de ne pas attiser la rancour d’éventuels rabat-joie. «Ça fait partie de l’ensemble de la stratégie qui a fait que ce soit un succès», indique-t-il, soulignant que les événements de l’an dernier étaient somme toute minimes.
La conseillère municipale responsable du dossier, Lynda Cloutier, souligne tout de même que les mesures mises en place au cours des années précédentes seront appliquées. «Il y aura une présence policière», reconnaît-elle. Elle s’empresse toutefois de faire valoir que le rôle premier des agents de la paix ne sera aucunement répressif mais plutôt d’aide et d’accueil.
L’antiémeute sera néanmoins fidèle au poste. «Elle est toujours prête à intervenir en cas de problèmes majeurs», expose Mme Cloutier.
Deux zones seront principalement surveillées, soit les chantiers de construction de l’Esplanade du parlement et de l’Îlot d’Aiguillon. On imagine facilement les problèmes occasionnés par la chute d’un individu un peu pompette dans l’immense trou de la place d’Youville ou par l’utilisation en tant que munitions des matériaux qui jonchent le sol devant l’Assemblée nationale. Les entrepreneurs ont été contactés et «ils vont mettre en place une sécurité adéquate», assure Mme Cloutier.
Oubliez les bouteilles
Amateurs de bouteilles de bière, n’y songez même pas. Si les commerçants suivent à la lettre les recommandations, seules les canettes devraient être vendues. Une question de sécurité.
La participation des marchands ne s’arrête pas là. Tous ont reçu la visite de policiers qui voulaient s’enquérir des tactiques de chacun et connaître leur dispositif de surveillance. Au nombre des mesures mises en ouvre, on compte, entre autres, le placardage des vitrines, le bivouac dans le commerce, l’embauche d’agents de sécurité.
Les efforts des détaillants sont assez substantiels dans le Vieux-Québec. «Dans le quartier, il s’organise une veillée. Il y a un comité qui s’est organisé et qui fait le tour», détaille l’assistant gérant de la librairie Pantoute, Marco Duchesne. Les vigiles sillonneront donc les rues jusqu’au lever du soleil afin de modérer les ardeurs des fêtards qui reluqueraient les marchandises.
Quant à la Sûreté du Québec, leurs préparatifs ne sont pas vraiment importants. Malgré tout, l’équipe d’intervention pourrait participer à une hypothétique confrontation avec des émeutiers. On indique que les effectifs ne se déplaceront qu’à la demande des policiers municipaux.
Tous demeurent néanmoins optimistes. Les détaillants, les autorités municipales et les policiers croient que le temps a fait son ouvre et que des événements fâcheux pour l’image de la capitale ne se produiront pas cette année.