Décédé samedi dernier, le peintre et sculpteur Ulysse Comtois était une figure marquante du milieu québécois de l’art. Avec Henry Saxe, Serge Tousignant et Jean Noël, il fut l’un des principaux artistes à donner un nouveau visage à la sculpture au Québec. Proche des Automatistes, il a amorcé sa recherche artistique en faisant une peinture non figurative (tout au moins, au premier regard), évoquant l’expressionnisme abstrait. Par la suite, il a créé des extraordinaires sculptures modulaires aux pièces mobiles de facture industrielle et nécessitant la participation des spectateurs. Ces jours-ci, on peut d’ailleurs en voir quelques-unes dans l’exposition Déclics, qui se tient au Musée d’art contemporain. Artiste ayant représenté le Canada à la Biennale de Venise à la fin des années soixante, prix Borduas en 1978, il a été aussi, tout au long de sa carrière, professeur: d’abord à l’École des beaux-arts, et puis dans différentes universités (du Québec, Laval et Concordia). On se rappelle encore la rétrospective que le Musée d’art contemporain lui a consacrée, en 1983. Depuis quelques années, il était revenu à la figuration et exprimait son désir de créer une modernité en liaison avec la tradition de l’histoire de l’art. Il fut un artiste qui a toujours refusé l’académisme, les normes préétablies et la langue de bois.