La semaine dernière, l’ONU rendait public son Rapport annuel du développement humain. Pendant que tout ce que le pays compte de chroniqueurs et d’éditorialistes était occupé à disserter sur la controversée première place qu’occupe notre «plusse meilleur pays du monde», on a oublié un détail: le rapport de l’ONU ne se penche pas uniquement sur le cas de l’unifolié, mais bien sur l’ensemble des pays du globe. Ainsi pouvait-on lire, dans l’édition 1999 de ce «portrait de famille» planétaire, que, sur 100 êtres humains, les 20 plus riches possèdent à eux seuls 85 % des richesses, alors que les 20 plus pauvres se contentent de 1 %. Qu’au début des années 60, les revenus du pays le plus riche représentaient 30 fois ceux du pays le plus pauvre; en 1990, 60 fois, et, aujourd’hui, 74 fois! Que, de 1994 à 1998, les 200 personnes les plus riches du monde ont vu leurs fortunes doubler, pour atteindre un grand total d’un trillion de dollars (un trillion, c’est un milliard de milliards!). C’est fou tout ce qu’on peut apprendre sur notre monde quand on arrête de se regarder le nombril…