Marco Micone
Professeur au Cégep Vanier, écrivain et dramaturge«Le XXIe siècle, nous le vivrons comme le début de ce siècle, quand l’économie est devenue monopolistique. À cette époque, le citoyen avait l’impression qu’il n’avait que deux solutions: se révolter ou quitter son pays. Aujourd’hui, on ferme la porte aux gens qui ont des difficultés dans leur pays; quant au modèle utopique d’une société contrôlée par ses citoyens, on a vu ce que ça a donné avec la révolution russe…Il va falloir, ne serait-ce que pour conserver une certaine sécurité individuelle, redonner de l’importance à la solidarité collective. Il faut que les artistes reviennent à des préoccupations sociales et politiques. Il ne faut pas avoir peur de s’engager.Sur le plan international, on asservit les pays qui tentent d’émerger en jouant sur les intérêts de leur dette. Et la crise asiatique a «créé» vingt millions de nouveaux chômeurs. Tout ça cause des ruptures sociales très grandes. En Europe, la situation est telle qu’on emploie les mots de Zola pour décrire certaines régions! Malheureusement, on ne peut pas se fier aux organismes internationaux pour changer les choses, ils ne sont là que pour conforter le capitalisme mondial. Ce mouvement de rupture sociale entre les riches et les pauvres continuera pendant encore dix ou quinze ans. Ensuite, au niveau local comme au niveau international, il y aura une révolte, il faudra une révolte! Sinon, on retournera à une société du Moyen-Âge.»