Prophètes de malheur, hypocondriaques, survivialistes, pessimistes en tout genre, participez au quizz de l’apocalypse de l’an 2000. Répondez par oui ou par non aux questions suivantes et comparez vos impressions avec les derniers développements en la matière.
1) Les gouvernements nous cachent-ils quelque chose?
2) Les banques risquent-elles la faillite?
3) Des plans d’évacuation sont-ils prêts?
4) Des avions tomberont-ils du ciel?
5) Les systèmes d’armement mondiaux sont-ils protégés des distorsions provoquées par le bogue?
6) Des précieux documents informatiques pourraient-ils disparaître?
7) Est-il vrai que personne ne peut garantir que l’électricité ou le téléphone fonctionneront normalement?
8) Un vent de panique soufflera-t-il sur l’humanité?
9) Quelle est la question la plus fréquemment posée à propos du 31 décembre 1999?
1) Certainement. Le 20 janvier 1999, le président de l’Association des industries de sécurité, celui de United Airlines, celui de l’Association des banquiers américains et celui de la Société de fiabilité des équipements électriques (l’équivalent de notre CSA) se sont rencontrés à plusieurs reprises à New York. Rien n’a été filtré de leurs conversations. Selon CNN et le Boston Post, depuis un an, de nombreux documents supposés publics, dont un sondage national sur la conformité des entreprises, ont été classés sensibles par les gouvernements. Plusieurs observateurs affirment qu’un blackout sur la question est en vigueur un peu partout afin d’éviter la panique.
2) Oui, advenant la panique, à moins de stopper les transactions. Cinquante pour cent des Américains ont l’intention de retirer de l’argent de leur compte en banque. Quelles en seraient les conséquences sur l’économie mondiale? Trois virgule sept (3 700 000 000 000) trillions de dollars sont en dépôt dans les banques d’Amérique. Seulement 43,2 milliards de dollars, soit 1,17 % de cette somme, ne sont pas investis en actifs, ce qui veut dire que les banques d’Amérique ne conservent en liquide que 17 cents pour chaque 100 dollars que vous croyez déposer en sécurité chez elles.
3) Oui, comme pour n’importe quelle catastrophe. Au Michigan, les autorités confirment qu’il existe un plan d’évacuation des citoyens vers des camps que l’on pourrait mettre en application de trois à cinq jours après un bogue généralisé. C’est l’armée qui se chargera de vous évacuer. Plusieurs survivialistes américains qui stockent vivres et combustibles s’opposent à ces plans en arguant qu’ils briment leurs libertés individuelles.
4) Non. Les avions ne tomberont pas du ciel… Puisqu’ils pourraient simplement rester au sol s’il y a risque de collision. Selon l’Association nationale des contrôleurs aériens des États-Unis, «le peu d’attention portée par les compagnies aériennes au problème est une menace sociale, économique et stratégique pour la santé du continent».
Après avoir sans succès tenté d’installer de nouveaux programmes informatiques pour le contrôle de leurs radars, les aéroports de New York, Denver et la presque totalité de ceux de la Californie seraient graduellement revenus aux anciens systèmes de navigation. Des avions de passagers auraient servi de cobayes pour ces tests…
5) Non. Selon le Pentagone, qui a dépensé 1,9 milliard de dollars pour solutionner les problèmes de 2 803 ordinateurs «d’utilisation critique», seul quatre nations (États-Unis, Canada, Royaume-Uni et Australie) ont déployé des efforts suffisant à contrer le bogue. Depuis 18 mois, les États-Unis distribuent des programmes de déboguage à la Chine et à la Russie. Mais le 27 novembre dernier, CNN publiait un reportage affirmant qu’un comité d’experts indépendants a conclu que le Pentagone a multiplié les fausses déclarations en affirmant que ses équipements informatiques avaient été correctement vérifiés.
6) Oui, il y a un risque. Gary Grath, l’un des plus célèbres prophètes de l’an 2000, estime que nous nous comportons à la légère avec nos documents informatiques. Il est convaincu depuis trois ans que nous allons recevoir des erreurs de facturation monumentales, que des millions de documents officiels seront inutilisables parce que effacés ou détruits. Aussi conseille-t-il à chaque citoyen de conserver des copies papier de contrats, dossiers d’études, dossiers médicaux, actes notariés, titres de propriété, etc.
7) Oui, mais on essaie très fort. Au Québec, ni Hydro-Québec ni Bell Canada ne veulent remplir de formulaires certifiant à leur clientèle que leurs installations sont conformes à l’an 2000. On se protège ainsi du risque d’assumer les coûts de dédommagements potentiels. Des milliers de demandes en ce sens sont parvenues aux deux entreprises qui répliquent par une correspondance abondante expliquant la «diligence raisonnable», c’est-à-dire les mesures entreprises depuis longtemps pour maîtriser le problème. Chez Bell, on a investi 350 millions au Québec et en Ontario pour contrer le bogue. Des centres de mesures d’urgence seront en opération le 31 décembre afin de «permettre de prendre rapidement des décisions corporatives appropriées en cas de problème».
Aux États-Unis, la garde nationale américaine a fait, en mai dernier, un large essai de mobilisation par radio en simulant une panne générale du téléphone.
8) Le Conseil fédéral des communications, organisme gouvernemental américain, a engagé une firme de relation publique dans le but d’éviter les réactions extrêmes qui pourraient engendrer un comportement contre-productif de la part des citoyens un peu avant l’an 2000. Selon le comité, «la panique nous frappera peut-être plus durement que les pépins techniques».
9) Au 1-888-USA-4Y2K Tollfree Hotline, une ligne 800 gratuite, la question la plus fréquemment posée est «Combien de nourriture dois-je stocker pour traverser le bogue de l’an 2000?»
À venir : La marque de la bête. Des signes dans le ciel. Comment éliminer cette civilisation.