Le Québec compte plus de cent maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale. «Cela prouve qu’on fait face à un problème d’envergure, dénote Jim Olwell, organisateur communautaire au CLSC NDG/Montréal-Ouest, surtout lorsqu’on sait que la plupart des femmes seront violentées jusqu’à trente fois avant de se réfugier en centre d’accueil!» Et même dans ces cas, la partie n’est pas gagnée: selon la loi, les victimes signataires ou cosignataires de bail doivent continuer à payer leur loyer, ou encore assumer le coût de deux appartements si elles décident de quitter leur conjoint abusif pour de bon. «Cela a pour effet de pousser certaines femmes à retourner chez elles, faute d’argent. C’est une situation dangereuse», continue monsieur Olwell.Devant cette problématique, un comité regroupant le CLSC, l’Auberge Transition, l’Auberge Shalom, la Maison Amitié et Femmes Averties/Women Aware (et appuyé par une quarantaine d’organismes à travers la province) a décidé de faire appel à la ministre Louise Harel afin de faire amender cette loi. On aimerait ainsi permettre aux victimes de se libérer de leur bail après un mois d’avis. «Nous devrons bien sûr établir un protocole qui empêchera la fraude et ainsi de suite. Mais pour l’instant, madame Harel a remis le dossier à la "personne responsable" à la Régie du logement. Ce n’est pas assez.» En espérant qu’elle pourra se pencher sur la question entre deux cocktails…