Société

Mon XXIe siècle

Josh Freed

chroniqueur, The Gazette
«Étant plutôt optimiste, je pense qu’au 21e siècle, nos deux cultures, francophone et anglophone, s’intégreront mieux, sans perdre leur caractère spécifique. Ce changement a déjà été amorcé par les jeunes de quinze à trente ans: sur la Main, par exemple, anglophones et francophones sortent maintenant dans les même bars, s’assoient aux mêmes tables… On ne voyait pas ça avant!La communauté anglophone est de plus en plus bilingue, puisque les enfants de langue anglaise fréquentent des maternelles et des écoles francophones. C’est une bonne chose! On remarque aussi que les francophones n’ont plus peur d’apprendre l’anglais. Si l’on continue dans cette voie, Montréal profitera bientôt d’une situation unique au monde! Déjà, la métropole se classe comme l’une des villes où on trouve le plus grand nombre de trilingues en Amérique. Dans vingt ans, ce sera très important; nous pourrons ainsi devenir un centre de pouvoir au niveau international.Je suis un évolutionniste. Je ne crois pas que le Québec ait besoin de rompre avec le Canada pour arriver à ses fins: tout ça peut se faire par des changements graduels, sans avoir à payer le prix d’une séparation. Les révolutions, vous savez, ce n’est jamais gratuit: il y a toujours une ou deux générations qui sont sacrifiées. Et, au Québec, nous ne pouvons nous offrir le luxe d’un tel sacrifice…»