Société

La semaine des 4 jeudis : Les sept sceaux

«Notre planète est entrée dans une dynamique de collision. Les activités humaines infligent des dommages irréversibles à l’environnement et aux ressources essentielles à la survie de l’humanité. Il faut envisager des changements urgents si on veut éviter la collision.»

Le 18 novembre 1992, plus de 1 700 scientifiques de haut niveau, incluant la très grande majorité des Prix Nobel en sciences, s’unissaient pour lancer cet appel mondial.

Tous ces scientifiques énuméraient d’une voix unanime les fléaux majeurs qui mènent ce monde tout droit vers une petite apocalypse tranquille. Ils sont sept, comme les sceaux. J’ai jugé intéressant d’y associer quelques citations coïncidentes cueillies dans le «Grand Livre».

1- L’amincissement de la couche d’ozone provoque une augmentation des rayons ultraviolets, éventuellement mortels pour pratiquement toute forme de vie. La pollution de l’air au niveau du sol et les pluies acides ont déjà détruit des milliers d’écosystèmes.
«Le ciel se retira comme un livre que l’on roule.» (Apocalypse 6:14)

2- L’exploitation intensive des eaux souterraines menace la production alimentaire, tandis que la lourde demande en eau de surface provoque désormais des pénuries d’eau potable dans 80 pays comptant pour 40 % de la population mondiale. La pollution croissante des rivières, des fleuves et des lacs empire le problème.

3- La pression sans cesse croissante sur les océans, particulièrement dans les régions côtières, est devenue insupportable pour les ressources. Le total annuel des prises marines, poissons et crustacés, est déjà supérieure aux capacités naturelles de renouvellement.
«Le tiers des créatures vivant dans la mer périt.» (Apocalypse 8:9)

4- La perte de productivité des sols agricoles et la déforestation provoquent un abandon des terres. La forêt tropicale devrait avoir disparu au tournant du prochain siècle. Depuis 1945, 11 % de la végétation de surface de la planète (un espace aussi grand que l’Inde et la Chine réunies) ont été détruits! À l’échelle du monde entier, la quantité de nourriture disponible per capita diminue en conséquence.
«Pouvoir leur fut donné sur le quart de la Terre pour tuer par la famine et la mort.» (Apocalypse 5:30)

5- La surpopulation menace autant la planète que ses habitants. Les Nations unies estiment que la population mondiale ne se stabilisera pas avant d’atteindre quatorze milliards d’habitants. D’ici là, une personne sur cinq souffrira de pauvreté totale, une sur dix de malnutrition grave. Il reste moins de 10 ans pour combattre la surpopulation mondiale.
«Il leur fut dit de patienter un peu jusqu’à ce que fut au complet le nombre de leurs compagnons.» (Apocalypse 5:8)

6- Un tiers de toutes les espèces vivantes auront disparu de la surface de la Terre en 2100. Ce mouvement est irréversible.

7- La production de dioxine de carbone associée à la déforestation pourrait modifier le climat sur une échelle globale et provoquer un imprévisible effondrement de systèmes biologiques dont nous ne connaissons pas correctement les interactions. L’incertitude quant au réchauffement global de la planète ne saurait justifier la remise à plus tard de mesures propres à contrer ces menaces.
«Gardez-vous de nuire à la terre, à la mer et aux arbres.» (Apocalypse 7:3)

Les solutions préconisées par la coalition des scientifiques sont aussi peu nombreuses qu’exigeantes:

– Passer de l’utilisation de combustibles fossiles à des sources inépuisables d’énergie propre.
– Gérer des projets énergétiques de petite dimension.
– Favoriser l’expansion du recyclage.
– Prioriser un usage rationnel de l’eau.
– Réduire la surconsommation des pays riches.
– Instaurer des programmes efficaces de planification des naissances.

La sauvegarde est à ce prix. Le 1er janvier 2000, lorsque minuit sonnera, il y aura déjà 2 600 jours que cet avertissement aura été émis.

«Il les conduira vers des sources d’eau vive et essuiera toutes larmes de leurs yeux.» (Apocalypse 7:17)