Publisacs virtuels
Marketing direct oblige, le courriel est devenu l’outil de prédilection pour l’envoi de pubs. Bienvenue dans l’univers fumant des pourriels.
Ils nous vendent la meilleure façon de devenir riche sans se forcer, et nous proposent des occasions d’affaires incroyables, le dernier shampoing antipuces pour votre chat, et le remède miracle à la calvitie. Véritables trouble-fêtes, les pourriels, mieux connus sous leur appellation anglaise de spam, envahissent de plus en plus nos boîtes de courriel.
Si, pour certains, il faut livrer une guerre de tous les instants aux pourriels, pour d’autres, mieux vaut conserver ces messages précieusement, voire leur vouer un culte aveugle. C’est ce qu’on apprend sur le site The SPAM Museum, où vous pourrez découvrir plus de mille pourriels indexés sur une page Web. Pour l’auteur de ce site, ces messages non sollicités sont de "véritables artéfacts de la société moderne et il faut, à juste titre, les conserver pour les générations futures"! Vous pourrez y lire une impressionnante collection de petites perles de marketing direct dignes des pires publireportages.
Qu’on en rie ou qu’on en pleure, toujours est-il que l’envoi massif de pourriels est interdit au Canada depuis un jugement de la Cour de l’Ontario rendu plus tôt cet été. Ainsi, la juge Wilson a décrété que les compagnies de marketing ne pourraient envoyer de pourriels à moins d’avoir conclu une entente avec les fournisseurs de services Internet. Les pourriels constitueraient ainsi une "entrave aux principes émergents de la nétiquette", selon la juge.
Pourriel et politique
Malgré tout, le spam, ou l’envoi de messages non sollicités, s’avère l’une des armes préférées des groupes de pression utilisant le Web. Récemment, la compagnie Totalfina fit l’objet d’une campagne de pression de la part d’internautes invités à envoyer des courriels à la multinationale pour protester contre son irresponsabilité dans le déversement de pétrole au large des côtes françaises. Voilà un exemple d’envoi massif de messages non sollicités. Mais s’agit-il de pourriels pour autant?
Plus près de nous, Mario Dumont, fier représentant de la jeunesse internaute du Québec, lançait récemment une campagne sur le site de l’Action démocratique. En cliquant sur son site, vous pouviez automatiquement envoyer des reproches à près de soixante-quinze députés péquistes, et ce, de façon simultanée. S’agit-il d’un véritable tir groupé de pourriels ou simplement d’une sorte de manifestation publique via Internet? La question semble banale mais pour d’aucuns, les compagnies de marketing en tête, interdire l’envoie sur le Net de messages non sollicités constituerait une menace à la liberté d’expression.
En attendant de juger si un message non sollicité provenant des raéliens défendant le clonage humain est plus acceptable que celui d’un vendeur de Crazy Glue, la résistance contre les spams s’organise rondement sur le Net. Partout, de nombreux sites anti-spams proposent mille et un trucs pour enrayer le fléau.
Sur le site www.junkemail.org sans doute le plus politisé des sites anti-spams américains, on peut lire que les spams "constituent une entrave à la vie privée". On y trouve entre autres de l’information sur les projets de loi anti-spams déposés au Congrès américain, et de nombreux cas de fraude orchestrés par l’entremise du courriel. D’autres sites, tels que Fight Spam, Spamcop.net et spamkiller.com, proposent quant à eux des petites solutions informatiques ayant pour objectif de réduire en miettes les pourriels et leurs messagers. Par exemple, vous pouvez remplir un formulaire sur le site Spamcop en copiant une version du message indésirable que vous avez reçu dans votre boîte de courriel. Une fois l’opération terminée, Spamcop enverra une plainte directement au fournisseur d’accès Internet du prétendu "spammeur".
Bon, voilà pour les plus téméraires. Pour les autres, vous pouvez tout simplement essayer de filtrer les pourriels en utilisant la fonction "filtre" que vous trouverez dans vos logiciels de courrier électronique. Ce n’est pas parfait, mais cela devrait au moins réduire le nombre de messages indésirables dans votre boîte.
Time-Warner / AOL
La récente annonce de la possible acquisition de Time-Warner, le géant américain des communications, par America Online, le plus important fournisseur de services sur Internet, fait froncer bien des sourcils. Est-ce que ça veut dire que le Net va ressembler de plus en plus à la télévision par câble? Est-ce qu’AOL va conserver une plate-forme ouverte pour avoir accès aux contenus de Time-Warner sur le Net; ou faudra-t-il s’équiper d’une technologie qu’AOL voudrait bien imposer? Cette fusion favorisera-t-elle la mise en place d’un réseau de large bande passante permettant d’accélérer une fois pour toutes le défilement du contenu sur le Net?
Voilà autant de questions qui demeureront longtemps sans réponses. Mais vous pouvez parier sur le fait que c’est un débat qui fera rage tout au long de l’année.