L'Agriculture Soutenue par la Communauté : Vive les petits producteurs!
Société

L’Agriculture Soutenue par la Communauté : Vive les petits producteurs!

Pourquoi enrichir les méga-épiceries quand on peut acheter ses légumes d’un petit producteur? Grâce au réseau ASC, vous pouvez devenir partenaire d’une ferme biologique. Au diable  Loblaws!

Vous êtes tanné de laisser les multinationales vous vendre leur salade? Vous voulez savoir ce qu’il y a dans votre assiette? Ne prenez plus de risques avec des légumes couverts de pesticides, d’herbicides ou de fongicides. Achetez directement d’un fermier biologique québécois!

Depuis 1996, le réseau d’Agriculture Soutenue par la Communauté (ASC) offre la possibilité aux consommateurs des centres urbains de devenir partenaires d’une ferme bio. C’est facile: vous téléphonez à l’organisme qui gère le projet, Équiterre (522-2000), vous y laissez votre adresse, et d’ici un mois vous recevrez un calendrier des réunions d’information, les points de chute disponibles dans votre quartier, et la liste de toutes les fermes partenaires de la province pour la saison 2000.

Le principe est simple. Après une rencontre avec le fermier, si vous décidez de devenir partenaire, on vous demande d’acheter à l’avance votre partie de la récolte (environs trois cents dollars pour deux personnes). De la fin du mois de juin jusqu’en octobre, vous recevrez chaque semaine un panier de légumes avec parfois des fines herbes et des petits fruits. Aucun danger de perdre votre mise, l’ASC est un réseau; donc, si un fermier perd sa récolte, les autres compenseront. Et comparaison faite avec un panier semblable au supermarché (donc non biologique), il vous coûterait le même prix; et en magasin spécialisé (bio), le double…

Ce n’est pas tout. En plus de consommer des légumes bio au même prix que des légumes issus de l’agriculture industrialisée, vous recevrez des produits frais cueillis de la journée et d’une variété incroyable. Les fermiers du réseau d’ASC sont de véritables passionnés de la biodiversité. Patates mauves, carottes coeur-d’âne, concombres-citrons et une foule d’autres inconnus de nos assiettes traditionnelles vous seront offerts. En moyenne, chaque ferme cultive plus d’une trentaine de sortes de légumes. Vous pourriez même avoir la chance de déguster jusqu’à dix espèces de tomates cet été!

Le fermier, de son côté, retire de ce partenariat une sécurité financière (il n’a pas à emprunter pour amorcer sa saison), un meilleur prix de vente (puisqu’il élimine les intermédiaires), et un contact direct avec ses consommateurs. En plus des livraisons hebdomadaires, les fermes organisent aussi quelques fêtes pendant l’été, permettant aux partenaires de passer une journée à la campagne, au milieu de «leurs» champs.

Anti-mondialisation
L’ASC, c’est un contact direct entre le producteur et le consommateur, un appui au développement de l’agriculture biologique, un moyen d’éviter les aliments transgéniques; mais c’est aussi beaucoup plus. Basé sur un principe de solidarité, ce réseau permet à la communauté d’investir financièrement dans sa propre agriculture locale. Ainsi, les fermiers membres sont de plus en plus nombreux à pouvoir diversifier leur offre grâce à l’appui de leurs partenaires. Ayant la liquidité nécessaire pour faire du développement, plusieurs ont pu se payer une serre, un entrepôt réfrigéré, ou d’autres équipements pour augmenter la production, et surtout étirer la saison. Certains offrent même déjà des livraisons mensuelles d’hiver (légumes-racines principalement).

Des développements rendus possibles uniquement grâce aux consommateurs qui redirigent leur pouvoir d’achat vers nos producteurs. Et ils sont de plus en plus nombreux à le faire. L’an dernier, l’ASC touchait directement environ trois mille personnes. Cette année, on en attend encore plus, d’autant que le réseau compte maintenant cinquante fermes et devrait permettre aux consommateurs de s’approvisionner en viande biologique par le biais de leur ferme partenaire.

Alors pour ceux et celles qui veulent faire leur part contre la monopolisation de l’économie et les licenciements massifs: voilà un moyen – simple, efficace et créateur d’emplois – d’y arriver!