Rentrée culturelle – Médias : Nos choix
Société

Rentrée culturelle – Médias : Nos choix

Après une année particulièrement médiocre (la saison télévisuelle 1999-2000 fut plutôt décevante, disons-le), la télé québécoise se reprend en main et nous revient avec des programmations plus séduisantes. Voici quelques émissions qui, pensons-nous, devraient susciter votre intérêt.

Après une année particulièrement médiocre (la saison télévisuelle 1999-2000 fut plutôt décevante, disons-le), la télé québécoise se reprend en main et nous revient avec des programmations plus séduisantes. Voici quelques émissions qui, pensons-nous, devraient susciter votre intérêt.

À Radio-Canada (qui vivra à l’heure des J.O. de Sydney jusqu’au 2 octobre), on tentera de nous faire oublier les désastreux Réseaux et Radio avec Tag (voir encadré), Haute Surveillance (début mercredi 1er novembre, 21 h), une série sur l’espionnage et l’écoute électronique, ainsi que des téléromans plus jeunes et moins "passe-moi le beurre", comme La vie, la vie (sorte de thirtysomething québécois signé par le romancier Stéphane Bourguignon, débutant en janvier) et Mon meilleur ennemi (encore sur la vie d’un groupe d’amis dans la trentaine, début janvier itou).

À mi-chemin entre l’information et l’humour, Jean-René Dufort (ex-reporter à La Fin du monde) nous présentera sa vision de l’actualité hebdomadaire avec Infoman (début vendredi 13 octobre, 19 h), un peu comme le faisait Michael Moore avec TV Nation à la télé américaine.

Ne reculant devant rien, Radio-Canada revient à la charge avec un énième concept de magazine culturel, MC (pour… magazine culturel! Début dimanche 1er octobre, 17 h). Cette année, le courageux animateur est le comédien et metteur en scène Yves Desgagnés et, ma foi, on lui souhaite la meilleure des chances. La case la plus risquée demeure celle du samedi soir avec On fait ça seulement le samedi soir! (début 7 octobre, 22 h 30), un atelier de création humoristique (mi-Saturday Night Live, mi-Monthy Python) mettant en vedette les quatre créateurs/comédiens les plus intéressants de leur génération: Bruno Blanchet, Sylvie Moreau, Pierre Lebeau et Alexis Martin.

TVA la populaire
À TVA-la-télé-la plus-regardée-au-Québec (et Dieu qu’on nous l’a répété souvent pendant la conférence de presse), dont le slogan, subtil, est "Tout le monde est à TVA", on prend tout de même un risque, ce qui est loin d’être dans les habitudes de la maison. On a confié le talk-show de fin de soirée à Marc Labrèche, un esprit beaucoup plus libre et moins conformiste que ne l’était Julie Snyder. L’animatrice du Poing J était audacieuse mais ne faisait rien pour déplaire aux patrons. Le Grand Blond avec un show sournois (du lundi au jeudi, 22 h 30; début 18 septembre) sera-t-il aussi obéissant? À voir.

Autres nouveautés à signaler: Emma, un téléroman écrit par une inconnue en télé, Danielle Trottier, et mettant en vedette Élise Guilbault (la nouvelle coqueluche de la télévision) dans le rôle d’une artiste et travailleuse autonome abandonnée à la naissance et qui tente de trouver un sens à sa vie (début hiver 2001). Autre incontournable: Willie (Jean Beaudin, le réalisateur, a collaboré au scénario de Marcel Sabourin. Début jeudi 19 octobre à 21 h) qui racontera la vie tumultueuse de notre vedette du country. Enfin, La Série du peuple (début mardi 12 septembre, 19 h 30) de François Pérusse, un dessin animé dont le petit extrait présenté à la presse était tout à fait hilarant.

TQS
TQS, le mouton noir de la télé québécoise, va-t-il bêler aussi fort que l’an dernier avec Les Gingras-Gonzalez (du lundi au vendredi 19 h), l’émission sensée réitérer le succès de La Fin du monde? Sorte de téléroman entrecoupé de bulletins de nouvelles humoristiques (monsieur Laporte commencerait-il à se répéter?), les GG mettent en vedette Paul Houde et l’ancienne reine de TQS, Michèle Richard, ainsi qu’une flopée d’humoristes et de comédiens. Comment tout ce beau monde cohabitera-t-il? C’est à voir.

Télé-Québec
Télé-Québec ou Télé-Dussault? En effet, l’animatrice Anne-Marie Dussault est plus présente que jamais puisqu’en plus de Droit de parole, elle animera L’Effet Dussault (du lundi au vendredi 22 h 30, contre Le Point de Stéphan Bureau), un retour sur l’actualité du jour en compagnie de deux invités. Le magazine de cinéma Le Septième (mercredi à 19 h 30) succède pour sa part à La Grande Illusion; Georges Privet assumera le volet critique de l’émission. On nous propose aussi Délirium (mardi 21 h), un téléroman nouveau genre qui nous permettra d’assister aux brainstormings et aux discussions d’un groupe de créateurs composé des Éternels pigistes (groupe de création bien connu dans le milieu théâtral montréalais).

Et pour ne pas être en reste avec la planète, nous aurons, nous aussi, notre reality show (Télé-Québec préfère parler de regard anthropologique mais, au fond, c’est la même chose) avec Une famille comme les autres (mardi 21 h 30), ou vingt-six semaines dans la vie d’une famille ordinaire. Tout ça filmé par la cinéaste Paule Baillargeon. Enfin, Télé-Québec confirme sa supériorité dans les créneaux cinéma et documentaire avec un choix varié et intelligent (dont nous vous reparlerons au fil des semaines) et une case horaire consacrée au cinéma d’animation, L’Écran animé (lundi 22 h), produit par Marcel Jean et l’ONF.

Pêle-mêle
Du côté des chaînes spécialisées, Séries + s’impose et confirme que ses dirigeants ont du pif: après Sexe à New York et Queer as folk, on présentera Les Sopranos (dimanche 21 h), LA série des deux dernières années aux États-Unis (ceux qui préfèrent la version originale pourront la regarder sur CTV).

Pas de grands bouleversements du côté de la radio si ce n’est que CKAC (730 AM) donne un petit coup de jeunesse à sa programmation matinale en confiant le créneau 9 h 30-11h 15 à Isabelle Maréchal (en même temps que Marie-France Bazzo sur Radio-Canada, dont le magazine culture-société dure désormais trois heures). Soulignons aussi l’arrivée de COOL FM (98,5, ex-CIEL) une radio que ses directeurs disent "alternative".

Un mot sur la presse écrite pour mentionner qu’on attend avec impatience les changements tant annoncés à La Presse depuis l’arrivée de Guy Crevier au poste d’éditeur. On parle entre autres d’un cahier tendances et d’un site Internet digne de ce nom. À surveiller.