Élections.pas.net
Plus ça change, plus c’est pareil. On a beau nous vanter les mérites d’Internet à haute-vitesse et essayer de nous faire croire que le Net peut rivaliser avec la télévision, il suffit de passer la soirée des élections fédérales à naviguer dans Internet pour comprendre à quel point le Net a du chemin à faire…
Le prix citron des élections fédérales revient au site de Radio-Canada. Pendant que la moitié du pays savait déjà qu’on aurait affaire à un gouvernement libéral majoritaire, j’essayais de me brancher au site complètement débordé de Radio-Canada. Certains se sont même retrouvés dans le site radio-canadien des élections provinciales de 1998! Bouchard, Prime Minister of Canada!?
Puis, à la télévision, un journaliste de la Société d’État a eu le malheur de vanter en direct le site radio-canadien à Bernard Derome. En cliquant sur la page des élections, la télé d’État nous a montré ce que je voyais depuis de longues minutes: "Server too busy." Et en anglais, thank you, merci. Dommage, parce que la SRC nous a habitués, au fil des ans, à de très belles productions sur Internet.
La palme revient cependant à la Presse canadienne. Son site, repris par plusieurs quotidiens, dont La Presse et Le Soleil, nous permettait de savoir à la minute près l’état des résultats, comté par comté. Pourquoi Radio-Canada, par souci d’information pour les internautes, ne fait donc pas apparaître le lien vers la Presse canadienne quand ses serveurs ne répondent plus?
L’autre gagnant, c’est sans contredit Paul C. Bryan, de Burnaby en Colombie-Britannique. Par l’entremise de son site www.electionresultscanada.comce simple citoyen a contourné la loi électorale en diffusant plus de deux heures avant tout le monde les résultats provenant des Maritimes. Bon, une fois les principaux sites en ligne, le site de Bryan ne faisait certes plus le poids. Mais, en attendant de voir si l’homme sera accusé d’avoir enfreint la loi électorale, force est d’admettre qu’il a prouvé une chose: malgré le big business du Net, l’esprit rebelle de celui-ci est encore bien vivant.
Cyberpresse
Un mois et demi plus tard que prévu, La Presse nous montre enfin son nouveau site Internet (www.cyberpresse.ca). Cette fois, La Presse a décidé de mettre tout son contenu en ligne, plutôt que quelques extraits tirés sur le volet comme c’était le cas dans sa version précédente. Toutes les sections y passent, de l’horoscope aux nouvelles, et c’est avec plaisir qu’on peut voir, à la une, la caricature quotidienne de Serge Chapleau (qui risque fort bien d’être copiée et retransmise à des copains par courriel).
En prime, La Presse est allée un peu plus loin, en nous proposant une bonne dose de valeur ajoutée. Les internautes peuvent ainsi suivre les actualités en temps réel par l’entremise d’un bandeau défilant, des nouvelles internationales de l’heure en passant par les résultats sportifs; ils pourront aussi participer à des "chats" avec des invités et des chroniqueurs du journal (vous aurez donc sans doute la chance de dire en direct votre façon de penser à Nathalie Petrowski, surtout pour ce qui est de sa "performance" à TQS pendant la soirée électorale…).
Finalement, vous pouvez consulter des dossiers spéciaux sur plusieurs sujets. De plus, on y trouve des liens vers les autres quotidiens de la famille, soit La Voix de l’Est, Le Nouvelliste, La Tribune, et vers le partenaire média américain de La Presse, le USA Today.
Si, du point de vue du contenu, La Presse a tenu promesse, côté look, il faudra repasser. Même si la tendance générale est de créer les sites les moins lourds possible (moins de visuel pour des téléchargements plus rapides), on aurait tout de même pu faire preuve d’un peu plus d’imagination dans la mise en pages. Si la colonne centrale permet effectivement de jeter un coup d’oeil rapide sur l’ensemble du contenu du quotidien, le reste laisse à désirer. C’est tout simplement laid. Pas sûr qu’on ait envie de rester dans le site pour attendre les nouvelles de l’heure…
Prix Boomerangs
La remise annuelle des Prix Boomerangs, qui récompensent les réalisations multimédias et interactives québécoises dans une trentaine de catégories, des meilleurs sites Web aux meilleurs cédéroms, en passant par la meilleure conception publicitaire, aura permis de constater qu’on a le don du partage équitable aux Éditions Info-Presse, organisateurs de l’événement.
Pendant que Canoe remportait le prix du meilleur portail généraliste et du meilleur site de nouvelles financières, Bell repartait avec le titre du meilleur annonceur Internet de l’année et BCE Média, avec celui de la meilleure présentation interactive.
Radio-Canada.ca n’est pas en reste, puisque la société d’État repart avec deux Boomerangs en poche, soit celui du "Site Internet version électronique d’un média traditionnel" pour son site Zone jeunesse, et du meilleur site Internet sport grâce à Allô Sydney (ils nous font le coup à chaque olympiade!).
Le prix du meilleur site Internet arts et culture revient de droit au superbe site d’Ex-Centris, pendant que le très efficace site du Festival International de Jazz a décroché un Boomerang dans la catégorie du meilleur site Internet événement. Le prix du meilleur webzine a été accordé à Showbizz.net et celui du meilleur cédérom éducatif à Mia 2: le mystère du chapeau perdu.
Pour en savoir davantage sur les prix Boomerangs, rendez-vous dès le 30 novembre sur le tout nouveau site des Prix Boomerangs: www.espacecom.com/boomerangsComme on dit dans le milieu: "Félicitations pour votre beau programme!"