

Affaires de jeux
Carlos Soldevila
Qui aurait dit que les revenus des salles de cinéma allaient être dépassés par ceux des jeux vidéo? Évidemment, on compare des pommes avec des oranges, mais l’industrie du jeu aime à se comparer à celle de l’entertainment hollywoodien. L’an dernier, avec un chiffre d’affaires de 17 milliards de dollars à l’échelle mondiale, l’industrie du jeu vidéo dépassait son alter ego. Et ce n’est qu’un début.
Mais le jeu vidéo est en train de devenir une sorte de parasite du cinéma. Juchés sur le dos du gros éléphant hollywoodien, les développeurs de jeux achètent les licences des personnages pour en faire des produits dérivés de blockbusters cinématographiques. La logique est bien simple: puisque les Lara Croft, qui vont des jeux vidéo au cinéma, ne sont pas légion, on ne se presse pas pour créer des personnages originaux. Si l’on veut vendre des jeux, mieux vaut mettre Bugs Bunny ou James Bond en page couverture, et faire coïncider la sortie du jeu avec celle du film.
Et à ce jeu, la société montréalaise A2M (Artificial Mind & Movement) réussit fort bien, merci. Issue d’une interminable saga d’acquisitions et de fusions (A2M est l’ex-Behaviour Interactive, qui elle-même avait mis la main sur Megatoon Studios et MMI quelques années auparavant), la compagnie nous proposait cette semaine trois nouveaux jeux inspirés de licences acquises auprès des big shots d’Hollywood. Dans ce lot, The Grinch, Le Grincheux s’est déjà hissé parmi les meilleurs vendeurs aux États-Unis.
"De tout ce que j’ai vu, très peu de jeux produits au Québec s’adressent à la masse, dit Rémi Racine, chef de la direction et producteur exécutif d’A2M. Par contre, nous avons toujours mis un accent là-dessus, puisque c’est la seule façon d’aller chercher des volumes et des ventes profitables. La faible production de jeux vidéo au Québec s’explique par un phénomène culturel: aucun grand éditeur d’ici ne s’est lancé dans le jeu. Alors nous devons faire affaire avec les Américains (Warner, Universal), les Japonais (Konami) et les Européens (Infogrames)."
La problématique de la production de jeux vidéo made in Québec ne date pas d’hier. Et à part la création de quelques titres originaux, la plupart des développeurs d’ici se contentent de faire de la sous-traitance pour les grands. Salaires plus bas, subventions à la création d’emplois, le Québec.com est attirant pour les producteurs étrangers. Mais Rémi Racine se défend bien de jouer ce jeu (l’ex-Megatoon, désormais A2M, a d’ailleurs développé Jersey Devil, un titre original pour la Playstation).
"Nous ne faisons pas du développement en sous-traitance, dit Rémi Racine. Avec Bugs Bunny, par exemple, on a acheté en licence le personnage mais on fait toute la conception et la programmation du jeu. Cela nous permet de garder une bonne partie des droits et de les partager avec Warner. Nous sommes donc propriétaires de la technologie, alors que Warner est propriétaire des graphiques et des personnages."
Pour Rémi Racine, l’aventure A2M est une sorte de retour aux sources. Celui qui s’était fait acheter par Behaviour Interactive (il dirigeait à l’époque MMI) a ensuite réussi à racheter Behaviour Interactive il y a exactement un an, alors que l’entreprise était en pleine dégringolade financière. Mais l’étiquette d’ex-Behaviour leur reste encore collé à la peau. Conséquences négatives? "Ça n’a pas nui, mais ça n’a pas aidé non plus, dit Rémi Racine qui a bien hâte qu’on tourne la page sur cette affiliation. Ça fait partie de notre histoire, et ç’a été toute une saga. Mais la division Behaviour Interactive était profitable dans Behaviour, et on l’est encore en dehors de Behaviour. Évidemment, un projet comme The Grinch sera très profitable. On est numéro 2 sur Amazon.com toutes consoles confondues, et on n’a pas fini d’en vendre!"
Invasion de la Grosse Pomme
Après le Printemps de Paris, voici l’événement Québec New York 2001. Sorte de vitrine artistique high-tech, l’événement, qui se déroulera à New York du 13 septembre au 7 octobre 2001, recherche des projets destinés à "présenter un portrait original de ce que l’ingéniosité québécoise est capable de faire en matière de multimédia et de haute technologie". Vous pouvez soumettre vos projets et participer à des concours en consultant le site www.quebecnewyork.com.
Les artistes et les professionnels du multimédia québécois seront appelés à créer des oeuvres d’art pour Internet. Le grand public sera également appelé à soumettre des logiciels d’auteur et applications interactives ludiques, alors qu’une vitrine R&D permettra de faire connaître certaines réalisations québécoises en haute technologie.
Le tout débutera par une invasion maritime de l’État new-yorkais, puisque du 1er août au 12 septembre 2001, une caravane fluviale reprendra la voie de communication ancienne formée par le Saint-Laurent, le Richelieu, le lac Champlain et la rivière Hudson. De la ville de Québec, en passant par Montréal, Plattsburgh et Albany, l’invasion doit se conclure à New York pour l’inauguration de l’événement.
Aux armes! Ou plutôt: À vos pixels!
Jingles de la télé
Lendemain de la veille pas très jojo après un party de bureau? Voilà de quoi faire passer un bon mal de bloc. Des Brady Bunch à La croisière s’amuse, en passant par Les Joyeux Naufragés et tous vos cartoons favoris, voici une liste de quelques sites aux allures franchement psychotroniques qui vous permettront d’écouter en Real Audio les musiques- thèmes de toutes ces émissions:
Themes Online: http://telesearch.org/themesonline/index.htm
TV Tunes Online: http://www.tvtunesonline.com/
Classic TV Images and Theme Songs: http://www.melaman2.com/tvshows/
The Toon Tracker Real Audio Page: http://www2.wi.net/~rkurer/ttra.htm
Et pourquoi pas? Kenny’s Christmas TV Themes: http://ai.eecs.umich.edu/people/kennyp/xmas/
Bonne écoute!