Société

La semaine des 4 jeudis : Ils sont parmi nous

Donnons un peu raison à tous ces coupeurs de cheveux en quatre qui, à pareille date l’an dernier, gâchaient un peu la fête, en rappelant que le nouveau millénaire ne commence vraiment que ce premier janvier. Considérons donc l’an 2000 comme une célébration d’avant- match, qui donne le ton au reste.

Alors, quoi de neuf en ce bas monde où, selon toute apparence, l’Homo sapiens s’éloigne du singe?

Rien.

2000 fut une année moins que fameuse, ponctuée de reculs et de statu quo. Côté économique, entre fusions rationalisantes et commercialisation d’embryons brevetés, un seul motto: productivité. Ce penchant se répercute côté culture où de méga-ensembles du divertissement semblent travailler à produire des organismes génitalement modifiés propices à la consommation de masse. Ricky Martin, Britney Spears… j’en passe…

D’accord, cherchons ailleurs, capitaine Kirk.

Il y aurait de l’eau sur Mars, de minuscules protozoaires, de la glace sur deux des satellites de Jupiter, et cela renforce la possibilité d’une vie extraterrestre. Si oui, ont-ils comme nous le mal de dents, le magasinage des Fêtes, la messe à la télé et la personnalité de l’année?

Trève d’humour juif. Heureusement, nos dirigeants, conservateurs, rétrogrades et incultes gardiens de la vie sur terre, échappent à ce futurisme à la Huxley. C’est ce que vous croyez? Haha! prudence…

En fait, il se pourrait que ce soit eux qui viennent de l’espace et que, s’ils ont l’air tellement décalés, c’est qu’ils tentent difficilement d’apprendre les moeurs et le langage des humains. "Que voulez-vous…"

Prudence, vous dirait un observateur attentif, prudence à des gestes imperceptibles. Prudence lorsqu’ils tournent sept fois leur langue verte avant de parler. Prudence lorsqu’ils taponnent leur petit change dans leur poche avec leur troisième main. Prudence lorsqu’ils arborent d’étranges bouts de tissu qui pointent en direction de leurs organes génitaux. Prudence, c’est qu’ils tentent de se reproduire avec des femelles de notre espèce.

Prudence lorsqu’ils embrassent les enfants, lorsqu’ils caressent des vieillards, lorsqu’ils se salissent avec la plèbe, c’est qu’ils tentent de sucer l’énergie télépathique qui est indispensable à leur survie.

Preuve qu’il a été cloné, le chef de ces créatures de l’espace porte le même nom que son père. Après avoir conquis terres et mers, Double V (c’est son nom de code) envisage de refaire la Guerre des étoiles, un film qu’il a patiemment assimilé lors de son séjour dans le Décérébrotron. Ceux qui lui répètent qu’il n’a plus par ici d’adversaires, pas même les Nord-Coréens, ne comprennent pas qu’il prépare l’Ultime Affrontement contre les puissances de la planète Xénophon. Parlez-en à Raël qui, lui, sait…

Que lui importe que pendant ce temps, sur cette Terre, pullulent un milliard de crève-la-faim de moins de sept ans. "Bof, les autres sont déjà morts…" se dit-il, et puis l’assistance sociale, c’est comme la gratelle de Roger D. Landry, un virus craint de son espèce visqueuse depuis la Guerre des mondes de 1918.

Que faire contre cette armée de l’ombre qui se nourrit en cachette de pétrole, de fréon, de gaz toxique, de matières fissibles et d’énergie non renouvelable?

Écoutez-moi!

Il existe une seule manière de les éliminer.

Il s’agit de faire jouer à tue-tête durant le temps des Fêtes la version de John Lennon de Happy Christmas the War Is Over.

L’utopie leur fait éclater le cerveau.

Dépêchez-vous avant qu’il soit trop tard.