Société

Droit de cité : Revue 2001

Pour bien démarrer l’année 2001, rien de mieux que d’en finir avec immédiatement. Voici donc, en primeur, la revue de l’année 2001 sur la scène municipale. Eh non, je n’ai pas mangé de tourtière passée date.

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Janvier: Le gouvernement du Québec annonce la composition du comité de transition qui dirigea la future ville pendant l’année. Mais le président nommé doit démissionner aussitôt: Gérald Larose s’est rendu compte qu’il y avait conflit d’horaires entre sa nouvelle tâche et les douze autres présidences de comités que lui a confiées Lucien Bouchard. C’est Yvon Lamarre, ex-bras droit de l’ex-maire Drapeau, qui le remplace. Il déclare: "Diriger sans rendre compte à la population, en conclave pontifical, à coups de décrets? Je revis mes plus belles années avec monsieur Drapeau!"

Février: Les sondages donnent Pierre Bourque gagnant pour l’élection de novembre. L’opposition lance un appel à l’unité. Michel Prescott et son parti, le RCM, forment une alliance avec les partitionnistes du West Island. Pendant ce temps, Pierre Bourque entreprend un périple de trois mois dans les grandes métropoles du monde, Paris, New York, Londres, Tokyo, et une centaine de villes chinoises, pour apprendre à diriger une mégapole. Dans la ville de Shenyang, quatre millions d’habitants, il déclare: "Avoir su qu’on me donnerait une île-une ville, j’aurais demandé un archipel-une ville-deux rives. Parce que là, une île-une ville, c’est pas mal petit à côté de ça. Pis dire que c’est juste un quartier!"

Mars: On se bouscule au portillon du pouvoir municipal. Des dizaines de politiciens has been tentent un come-back, à un point tel que certains craignent le retour de l’ère jurassique. Jérôme Choquette, Claude Ryan, Thérèse Lavoie-Roux (Thérèse qui?) expriment leurs intentions de briguer la mairie. Le non-renouvellement du contrat de Liza Frulla à Radio-Canada démarre une autre machine à rumeurs. Rejeté par les vizirs du Parti québécois, Yves Michaud annonce sa candidature à la mairie, et prend même un peu d’avance, en dénonçant le vote ethnique dont il sera victime.

Avril: Guy Bertrand est débouté en Cour d’appel pour faire reconnaître Baie-d’Urfé comme communauté canadienne autonome au sein d’un Québec révolutionnaire et inconstitutionnel. Il perd à nouveau à la Cour suprême, cette fois-ci pour empêcher l’exécution de la loi 170. Le caricaturiste de La Presse, Serge Chapleau, le dessine une fois de plus en clown.

Mi-avril: Guy Bertrand fait une déclaration fracassante aux Francs-tireurs: "J’ai peur des clowns." Il part en croisade contre Serge Chapleau et les caricaturistes qui blessent impunément les politiciens. Daniel Pinard refuse de se prononcer.

Mai: Georges Bossé, maire de Verdun, se lance dans la lutte électorale. Les tenanciers de bars de l’avenue du Mont-Royal craignent le régime sec comme à Verdun. Pierre Bourque entame donc une tournée des grands-ducs pour les rassurer. Après les samedis du maire et les dimanches du maire, voici les 5 à 7 du vendredi du maire. Pendant ce temps, les rumeurs selon lesquelles Pierre Bourque et Georges Bossé sont deux frères séparés à la naissance vont bon train. Tous les journaux jouent à la une les photos des deux hommes. Le Journal de Montréal titre: "Comme les jumeaux à Céline!"

Juin: Les cols bleus font la grève du zèle. Ils dénoncent le refus du comité de transition de leur accorder la semaine de trois jours. D’un bout à l’autre de l’île, les gazons commencent à se faire longs. Ils mettent fin à leurs moyens de pression après que trois enfants se furent perdus dans l’herbe longue du parc Maisonneuve. La police de Montréal exige et obtient les montants nécessaires pour la location d’un hélicoptère afin de retrouver les petits égarés. Elle ne les retrouve pas, mais découvre l’existence d’un club de swingers en plein air.

Juillet: Pierre Bourque passe une nuit dans une famille de la banlieue, les Witterspoons de Pierrefonds. Une semaine plus tard, Georges Bossé va passer la nuit sur le Plateau chez les Tremblay-Landry. Ceux-ci lui déclarent: "C’est vrai que vous lui ressemblez comme deux gouttes d’eau."

Août: En visite officielle à Montréal, Stockwell Day refuse de se prononcer sur l’exil en Ontario du maire de Westmount, Peter Trent. Il déclare plutôt: "Je le je vous le nous tu voudrais que pas." Flabergastés par ces propos fracassants, les Montréalais se demandent s’il ne s’agit pas là d’un signe de l’arrivée prochaine du Jugement dernier, tel que prophétisé dans le programme de l’Alliance canadienne.

Septembre: Le directeur général des élections émet une vingtaine de constats d’infractions pour financement illégal au parti du maire Bourque. Ce dernier déclare: "C’est grand, une île-une ville. Je ne peux pas tout surveiller."

Octobre: La campagne bat son plein entre les 18 candidats à la mairie.

Novembre: Pierre Bourque est réélu avec 35 % des votes, contre 20 % pour Georges Bossé, 15 % pour le troisième, 10 % pour le quatrième, et ainsi de suite. Yves Michaud dénonce le fait que trois juifs sur quatre se soient rendus voter en auto.

Décembre: 2001 aura été marquée par une sévère récession économique. Les revenus de la Ville ont considérablement diminué. Pierre Bourque annonce une augmentation de 15 % des taxes foncières pour combler le trou. Il déclare: "C’est la faute à Jean Doré."