Vous connaissez déjà sans doute le topo du nouveau film de Robert Zemeckis, Seul au monde: un employé d’une compagnie de messagerie, survivant d’un crash aérien, se retrouve seul sur une île déserte. Il y apprend à survivre, loin de la civilisation. Est-ce par souci de réalisme ou par manque d’imagination que nos voisins du sud ont décidé de faire de Tom Hanks un employé de la compagnie Federal Express? Ni l’un ni l’autre. Seul au monde, au-delà de son histoire et sans doute pour couvrir une partie de ses budgets de production, s’avère une formidable pub payante sur grand écran. Dans chacun des plans, même après que le personnage se soit débarrassé de son uniforme de travail et de son véhicule à l’effigie de FedEx, on parvient à nous faire voir des boîtes de carton qui ont survécu au crash et qui portent aussi les couleurs de la compagnie. Mieux, le personnage de Hanks fait d’un ballon du fabriquant Wilson, dont le logo est toujours bien en évidence, son ami imaginaire. Quand on connaît les liens qui existent entre l’industrie du cinéma et les multinationales de tout acabit, cela n’a rien d’étonnant. Ce n’est d’ailleurs pas d’hier qu’on voit les comédiens boire leur Coke ou leur Bud, mais il semble que les commanditaires aient de plus en plus leur mot à dire dans le milieu de l’art, allant jusqu’à modifier les plans de caméra et le scénario. On dit Seul au monde en route vers les Oscars. Pourquoi n’achèverait-il pas son chemin à la Nuit de la pub?