Société

Le jazz en question

Comme vous le savez sans doute, Jazz, la dernière minisérie de Ken Burns, a débuté cette semaine sur les ondes du réseau PBS. Comme The Civil War et Baseball, les deux productions précédentes de Burns, ce documentaire de 19 heures attirera des millions de téléspectateurs, et suscitera probablement un regain d’intérêt pour le jazz.

Mais ce survol colossal de l’histoire du jazz (diffusé en 10 tranches les lundis, mardis et mercredis soir) ne fait pas que des heureux. Plusieurs critiques ont fait la fine bouche. Selon eux, Burns met l’accent sur le jazz facile (Louis Armstrong, Duke Ellington), oubliant les compositeurs plus exigeants (Sun Ra, Thelonious Monk, les adeptes du jazz fusion). Sa série, disent-ils, est une version Time-Life de l’histoire du jazz. Une enfilade de succès faciles et de standards mille fois entendus, susceptibles de plaire aux 7 à 77 ans.

Le 2 janvier dernier, Paul Wells, journaliste au National Post, a vilipendé ces trouble-fêtes. Selon lui, les critiques de jazz sont les plus grands ennemis du jazz. "Ils ne sont jamais contents, écrit-il. Pas étonnant que les ventes de disques jazz ne représentent plus que 3 % de l’ensemble des ventes de disques. À force de se plaindre et à force de descendre en flammes les musiciens qui obtiennent un succès populaire, les critiques ont complètement découragé le grand public; ils lui ont donné l’impression qu’il fallait un doctorat pour comprendre une oeuvre. Résultat: les gens ont totalement abandonné cette musique, la laissant aux spécialistes."

Partagez-vous cette opinion? Croyez-vous que les critiques de jazz ont enterré ce style musical à force d’être abscons et hyper-spécialisés? Faites-nous parvenir votre opinion sur notre site Internet. La semaine prochaine, nous publierons vos réponses, de même que celles de nombreux spécialistes de jazz.