Manifs à vif

Le Forum économique mondial, rassemblement des grands argentiers de ce monde, vient de se terminer à Davos en Suisse. Tous les moyens avaient été mis en place pour éviter les débordements: pas moins de 300 militaires (ils n’étaient que 70 l’année dernière) et 600 miliciens ont assuré la sécurité et maintenu l’ordre, alors que des périmètres de sécurité imposants ont été érigés.

Pour plusieurs organisations non gouvernementales, dont Amnistie internationale, il s’agit d’un outrage à la liberté d’expression. Elles ont même demandé aux organisateurs que des mesures soient prises pour accorder la liberté de réunion dès l’année prochaine. De plus en plus de groupes s’inquiètent d’ailleurs du recours aux moyens extrêmes pour étouffer la critique et mater les opposants antimondialisation.

La même indignation a été soulevée au Forum social mondial, qui se déroulait simultanément, mais à Porto Alegre (Brésil). Pas moins de 3000 représentants d’associations, de syndicats et d’organisations non gouvernementales ont même réussi à avoir une liaison satellite avec les représentants de Davos. Ils ont profité de l’occasion pour accuser ces derniers de sombrer dans un "déni de démocratie imm0nde". Ouch.

La critique ne s’arrête pas là. Autre tuile sur la tête des organisateurs de Davos, les manifestants ont décidé d’user d’imagination pour faire passer leur message. À défaut de pouvoir se promener en scandant les slogans, ils les ont affichés. Au site de hellomrpresident.com, tout manifestant pouvait envoyer par courriel sa revendication. Les messages, ne devant pas dépasser 160 caractères, étaient ensuite projetés à l’aide d’une technique laser sur un immense champ de neige situé au nord de Davos. Les images de ces messages lumineux (comme "free people not free trade") ont parcouru le monde entier. Comme quoi même les techniques policières les plus avancées n’éteignent pas la ferveur militante. Avis aux gens de Québec pour le Sommet des Amériques d’avril prochain…