Médias : Fortier II Time s'implique La circulaire
Société

Médias : Fortier II Time s’implique La circulaire

Fortier II

Sophie Lorain, alias Anne Fortier, reprend du service ce soir sur les ondes de TVA (21 h). Cette année, Fabienne Larouche a écrit huit épisodes, soit deux de moins que l’an dernier. Au total, les agents du SAS auront trois mystères à se mettre sous la dent, et les cas dont on parle ne risquent pas de se retrouver au CLSC de votre quartier. La première enquête implique un cas de personnalités multiples et un fétichiste dont la collection de chaussures ferait pâlir d’envie les filles de Sex and the City. Bref, le genre de cas qui doit hanter les couloirs de l’Institut Pinel.

Cette année, on retrouve Sophie Lorain encore plus à l’aise que l’an dernier dans son rôle de psychologue "profiler". Son personnage est mieux cerné, ses maladresses sont moins apparentes, plus subtiles. Les personnages secondaires sont tout aussi réjouissants: le tandem formé de Pierre Lebeau et Jean-François Pichette va sans doute passer à l’histoire comme un des grands duos comiques de la télévision québécoise.

Bref, Fortier II devrait nous faire oublier les flops et les déceptions de début de saison qu’ont été Haute-Surveillance et Tag.

À la réalisation de Fortier II, on retrouve François Gingras, qui signait les cinq premiers épisodes de Fortier I. À l’époque, il s’agissait d’une première incursion dans l’univers des séries dramatiques pour ce réalisateur qui s’est surtout fait connaître dans le milieu de la publicité. Comme les cinq derniers épisodes de Fortier I ont été réalisés par Érik Canuel, Gingras a dû regarder la fin de la série à la télévision, comme tout le monde. Une expérience pas toujours évidente. "C’est comme voir ta blonde dans les bras d’un autre gars, lance-t-il. Tu développes une espèce de jalousie à voir des personnages que tu aimes évoluer dans des décors que tu connais, mais dans un contexte que tu ne connais pas. C’est très difficile et très dérangeant à la fois."

François Gingras a profité de ce recul pour étudier le travail de son collègue, écouter les commentaires de son entourage, et pousser sa réflexion sur le personnage de Fortier ainsi que sur l’ensemble de la série. C’est donc plein d’assurance et avec plus d’expérience qu’il a retrouvé SON équipe. "Quand je suis arrivé sur le plateau l’an dernier, c’est certain que des acteurs d’expérience comme Gilbert Sicotte devaient se dire: "C’est qui ce gars-là? D’où il vient, qu’est-ce qu’il connaît?" Disons que ça argumentait pas mal sur le plateau. Maintenant qu’ils ont vu les résultats, ils me font davantage confiance et, de mon côté, je sais où je m’en vais."

Cette année, Fabienne Larouche a décidé de raconter une histoire à la fois. Au grand bonheur du réalisateur. "Ça nous permet un traitement plus cinématographique, explique-t-il. L’an dernier, c’est un coup de téléphone qui relançait l’enquête suivante. Cette fois, on s’est permis de vrais finales avec une montée dramatique, comme au cinéma. C’est beaucoup plus intéressant à tourner."

Un mot sur les lieux de tournage. Depuis Omertà , on sent un véritable souci de la part des équipes de production pour dénicher l’endroit original, LE point de vue inhabituel sur la ville. Fortier poursuit dans cette voie. Dès le premier épisode, vous découvrirez entre autres les nouveaux locaux du SAS, qui a quitté le quartier de la fourrure du centre-ville de Montréal pour s’installer à L’Hermitage, la salle de théâtre du Collège de Montréal, sur Côte-des-Neiges. Certaines scènes ont été tournées dans les rues avoisinantes et nous montrent le quartier sous un angle différent. On reconnaît également la boutique de la designer Marie Saint-Pierre, rue de la Montagne, qui a été utilisée pour une scène de meurtre. Brrr…

Dans la programmation de TVA, une série de la qualité de Fortier (première série québécoise tournée en Dolby stéréo) fait figure d’OVNI. C’est que le réseau ressemble de plus en plus au canal 10 avec ses téléromans bâclés, ses séries tournées à la va-vite et ses rires en canne. Pourtant, TVA nous promet un Fortier III. Souhaitons que l’éventuel changement de propriétaire ne vienne pas bousiller les plans de l’équipe en place.

Time s’implique
"C’est une histoire à propos du sida en Afrique. Regardez les photos. Lisez les mots. Ensuite, essayez de vous en foutre."

Cet appel quelque peu désespéré, on le retrouve à la une du magazine Time qui consacre, dans son édition internationale, un très gros dossier à la question (on devrait dire au drame) du sida en Afrique.

Il y a quelques années, les journalistes se questionnaient beaucoup sur la pertinence et les dangers du journalisme civique (fortement impliqué dans sa communauté). L’effort du magazine Time en est un bel exemple. Car en plus de publier des articles dévastateurs et un reportage photo à vous arracher les larmes, Time lance un appel à ses lecteurs.

Dans un article intitulé Breaking the Silence, Time énumère quelques façons de contribuer individuellement à soulager (à bien petite échelle, il va sans dire) le drame de ces familles (et de ces enfants) qui meurent comme des mouches.

Est-ce le rôle d’un magazine? Aurait-il été plus efficace (et pertinent) d’interpeller à la une le gouvernement américain et les compagnies pharmaceutiques plutôt que de s’en remettre à la population? Le geste de Time soulèvera sans doute les discussions. En attendant, ceux qui veulent en savoir plus peuvent consulter le site de CNN (www.cnn.com). Celui du New York Times (qui n’a rien à voir avec l’effort de Time et CNN) vaut également le détour. À la rubrique santé, vous découvrirez une somme impressionnante d’information sur le sida, un lien vers le Aids Education Global Info System ainsi qu’une banque d’articles qui remonte jusqu’en 1981. Des sites à consulter et à inscrire obligatoirement dans votre carnet d’adresses.

La circulaire
Pour certains, la circulaire est synonyme de "courrier poubelle" et passe directement de la boîte aux lettres au bac à recyclage. Mais pour les gens du milieu publicitaire, la circulaire est un média.

À preuve, ce publireportage qu’on retrouve dans la dernière édition du magazine Infopresse. Intitulé: La Circulaire, un média au ciblage précis, ce document rappelle au monde de la pub l’efficacité et l’importance stratégique de la circulaire dans leur plan média. Soit. Là où je décroche, c’est quand on tente de convaincre les lecteurs que la circulaire est devenue un mode de vie pour une majorité de Québécois. On se croirait dans un épisode de La Petite Vie de Claude Meunier!

On nous dit que, selon un sondage effectué par la firme Saine Marketing, le taux de consultation des circulaires serait de 90 %. L’auteur du texte pose donc la question (que tout le monde se pose): Comment expliquer cet engouement pour la circulaire?

Voici la réponse, toujours selon Maurice Guertin de Saine Marketing:

"Les consommateurs l’attendent (la circulaire) chaque semaine. La circulaire fait partie de leur mode de vie." Un peu plus loin, il poursuit: "Regarder ses circulaires en sirotant un café est une tâche agréable pour une majorité de Québécois. (…) Ce n’est une obligation pour personne et les gens qui le font aiment cette activité. (…) Bien que la première motivation pour consulter les circulaires demeure la recherche de soldes, la curiosité représente aussi un facteur déterminant. Ils ne se priveraient pour rien au monde de cette habitude qui constitue en quelque sorte un divertissement."

Le cinéma. Le sport. Et, maintenant, la lecture de circulaires…

Avouez que vous ne regarderez plus jamais votre circulaire Provigo de la même façon…