Nouveaux médias : Made in Canada
Société

Nouveaux médias : Made in Canada

Après les Jeux olympiques et la place Jacques-Cartier, Sheila Copps est désormais résolue à tapisser le Net de ses feuilles d’érable. La ministre du Patrimoine canadien a ainsi lancé la semaine dernière le nouveau Musée virtuel du Canada (MVC), qui a mis à contribution le travail de près de 600 personnes.

Pour son lancement, le MVC www.museevirtuel.ca propose une belle brochette d’expositions à saveur d’érable véritable: Hockey, la passion d’une nation; Inuit 3D; Champlain, voyages dans la francophonie canadienne, et À la recherche des Loyalistes noirs, qui traite des communautés noires de la Nouvelle-Écosse. Ajoutez quelques jeux interactifs pour les enfants, comme le jeu d’aventures de la ruée vers l’or du Cariboo et le jeu du prospecteur de dinosaures. C’est qui, le dinosaure, madame Copps?

Réalisé en collaboration avec plusieurs musées canadiens, le MVC est une version user friendly de la culture canadienne à bon marché. Disons que l’âge mental moyen visé doit se situer vers les 8-10 ans. Les expositions proposent des vignettes, avec quelques paragraphes, quelques vidéos d’une trentaine de secondes, le tout platement intégré à la manière d’un dictionnaire visuel. Une sorte de fast-food culturel qui se digère en moins de 15 minutes par expo (en comptant les temps de téléchargement).

Par exemple, l’exposition sur le hockey. Je clique sur l’entrevue vidéo de Jean Béliveau. Ça ne marche pas, comme toutes les autres vidéos de cette expo… Heureusement, on avait pensé aux bugs techniques, puisqu’on nous propose de lire la transcription de l’entrevue. Le grand Jean nous décrit son équipe de rêve: "Geoffrion, Maurice, Bobby Hull, Ted Lindsay, pour qui j’avais beaucoup d’admiration. Harvey, Bobby Orr, Jacques Plante ou Terry Sawchuck dans les buts…" Tout juste s’il ne nous dit pas qu’il a donné son 110 %, qu’il travaillait fort dans les coins et que la puck roulait pas pour lui. Je sens qu’on va se coucher moins niaiseux ce soir…

Sirop de poteau
"Il n’y a pas de meilleur moyen de préserver, de faire connaître et de transmettre notre patrimoine canadien au XXIe siècle qu’un outil de diffusion aussi puissant qu’Internet, a déclaré la ministre Copps par voie de communiqué. Il suffira d’un seul clic pour explorer des expositions, naviguer sur les sites Web de centaines de musées au Canada, avoir accès à un calendrier d’activités ainsi qu’à une galerie contenant plus de 200 000 images".

Comme quoi, le Patrimoine canadien, ça s’affiche. Et pas juste sur le Web. C’est ainsi que le MVC est sur le point de lancer une "campagne de promotion à l’échelle nationale qui permettra aux Canadiens et Canadiennes de découvrir la richesse du patrimoine national des centaines de musées du pays. Des panneaux horizontaux, des abribus, des écrans électroniques et des modules d’affichage présenteront la campagne de promotion du Musée virtuel du Canada au cours des deux prochaines années". Un petit logo du musée sur les menus de Tim Horton, avec ça?

Le MVC, qui a été mis sur pied par le Réseau canadien d’information sur le patrimoine www.rcip.gc.ca et différents musées, s’inscrit dans le cadre de la stratégie du ministère du Patrimoine canadien en matière de "promotion du contenu culturel canadien en direct". Le gouvernement du Canada s’est d’ailleurs engagé à investir 75 millions de dollars dans la création et la diffusion de contenu culturel canadien sur Internet d’ici les trois prochaines années. À la Bourse des symboles nationaux, la valeur de la feuille d’érable, virtuelle ou pas, a définitivement la cote.

DigitElles
Les femmes s’organisent. Après les Webgrrls et le Studio XX, voici que Montréal se dote officiellement d’un chapitre du regroupement international DigitalEve. Sous le nom de DigitElles www.digitelles.org, l’organisme sans but lucratif dédié aux femmes dans les domaines des nouveaux médias et de la technologie numérique participe à un réseau international de plus de 6000 membres. Réseautage, formation professionnelle et conférences, les DigitElles se disent prêtes à écouter différentes idées de projets et "à créer une voix unie qui reconnaît l¹influence des femmes dans la technologie numérique", comme l’affirme Marie-Lynn Richard, directrice du chapitre montréalais de DigitalEve.

Une taxe sur la violence?
Selon Associated Press, une loi a été déposée dans l’État du New Hampshire en vue de l’implantation d’une taxe de un dollar sur la vente des jeux vidéo et des vidéos, ainsi que d’une taxe de cinq sous sur la location de ces produits. Les revenus de ces taxes iraient à des fonds pour aider les victimes de crimes sexuels. Les tenants de cette taxe estiment que les jeux vidéo montrent souvent la femme comme un objet de gratification sexuelle. Bof, pourquoi pas? Après tout, on a bien une taxe pour payer le Stade…