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Médias : Sommet de Québec: belle pub pour la SQ
La couverture du sommet de Québec avait des allures de reality-shows. Par moments, en regardant RDI, on avait l’impression d’assister à un remake de Survivor ou de Boot Camp.
Nathalie Collard
Photo : Éric Labbé
La couverture du sommet de Québec avait des allures de reality-shows. Par moments, en regardant RDI, on avait l’impression d’assister à un remake de Survivor ou de Boot Camp. Les journalistes québécois, davantage habitués à couvrir des conférences de presse pépères plutôt que des manifestations, ont eu leur dose de sensations fortes. Bousculés, gazés, chahutés à l’occasion, ils se sont sentis revivre l’espace d’un week-end. Wow, c’est ça, la vie de reporter sur le terrain!
Dans la voix des reporters radio de Radio-Canada, enrouée à cause des gaz lacrymogènes, on devinait une pointe d’excitation. Ce qui ne les a pas empêchés de nous offrir une bonne couverture.
Sur le terrain, devant les caméras, c’était autre chose. Michel Jean, l’intrépide reporter de RDI, s’est quelque peu couvert de ridicule avec son spectaculaire masque à gaz et sa tronche de fin du monde. Christiane Amanpour, la journaliste-vedette de CNN, est plus calme lorsqu’elle couvre les conflits armés au Sierra Leone!
En fait, la couverture télé donnait la fausse impression que le Sommet de Québec se déroulait dans la rue, entre policiers et manifestants, alors que les discussions importantes, celles qui risquent d’avoir un impact sur nos vies, se déroulaient à huis clos.
Or, le gros de la provocation n’a pas eu lieu dans la rue mais plutôt entre les murs de l’Hôtel Concorde. Imaginez: faire déplacer plus de 2000 journalistes de partout à travers le monde pour leur interdire ensuite l’accès aux rencontres les plus décisives! On n’a même pas pu savoir qui étaient les gens d’affaires qui ont eu le privilège d’assister au banquet d’honneur. Si ce n’est pas de la provocation, qu’est-ce que c’est?
Le Sommet aura donc mis en lumière les limites de la télé. Ceux et celles qui voulaient essayer de comprendre quelque chose à la ZLÉA et à ses enjeux se sont plutôt tournés vers la presse écrite et Internet, qui offraient une couverture complète et variée.
Quant au grand gagnant de ce week-end hypermédiatisé, c’est sans contredit la Sûreté du Québec et son porte-parole, Robert Poëti. Assis tous les soirs à la droite de Stéphan Bureau comme Jésus-Christ à la droite de Dieu le Père, avec une face de terre cuite (un sourire et il aurait craqué), monsieur Poëti incarnait l’autorité, le sang-froid, la droiture. La vérité, c’est qu’en trois jours, le Sommet de Québec et Le Téléjournal de Radio-Canada ont fait davantage pour l’image de la SQ que n’importe quelle campagne de relations publiques concoctée par la firme National. Beau travail.
Chick’n swell
L’émission Chick’n swell, qui prend l’antenne ce vendredi 27 avril à 19 h 30, propose une série de courts métrages humoristiques tournés avec les moyens du bord, c’est-à-dire avec pas grand-chose. Les Chick’n swell, ce sont trois gars de Victoriaville – Francis Cloutier, Daniel Grenier et Simon-Olivier Fecteau. Deux d’entre eux ont débuté comme stand-up comics et ont fréquenté l’École nationale de l’humour. C’est là qu’ils ont connu Louise Richer, la directrice, à qui ils ont présenté leurs petits films. Madame Richer les a montrés à sa tendre moitié, Guy A. Lepage, qui les a fait visionner à Jean Bissonnette, le producteur de la maison Avanti (La Petite Vie, Un gars, une fille). Et c’est ainsi que les Chick’n swell se sont retrouvés à Radio-Canada.
Ce n’est pas un hasard si Guy A. Lepage est producteur exécutif de l’émission. Il y a quelque chose de Rock et Belles Oreilles dans les Chick’n swell. Pas dans l’humour – ils sont beaucoup moins méchants et cyniques que leurs aînés -, mais dans la débrouillardise, qui rappelle les premières émissions radiophoniques de RBO à CIBL.
Pour avoir une idée de l’esprit de Chick’n swell, imaginez un mélange de Musique Pluche (la défunte série de marionnettes de MusiquePlus), des sketchs de Bruno Blanchet à La fin du monde…, le tout assaisonné d’une touche de l’esprit Un gars, une fille. Avis aux cinéphiles, les courts métrages sont bourrés de clins d’oeil et de références cinématographiques. C’est loin d’être parfait – les films sont souvent trop longs et le punch s’en trouve dilué -, mais ça demeure original. Et il y a quelques observations particulièrement fines comme dans le sketch Les Bons Sentiments, où un gars qui vient de s’engueuler avec sa blonde doit affronter l’incarnation du doute, des remords de conscience, de l’angoisse et du mal. Très bon. Une émission à découvrir.
Faune humaine
L’étude des comportements humains est un des ingrédients de base de la télévision. La preuve: le succès des téléromans et des reality-shows, deux côtés d’une même médaille. Au cours des trois prochaines semaines, Canal Vie présentera la traduction de l’excellente série britannique Human Zoo (diffusée sur Discovery), série fascinante basée sur les travaux du professeur Zimbardo, psychologue et chercheur réputé de l’Université Stanford. Zimbardo, qui étudie les comportements d’un groupe de participants réunis dans une pièce bourrée de caméras (Big Brother rencontre Le Singe nu de Desmond Morris) , s’est intéressé à trois thèmes en particulier: les premières impressions (un grand mince a plus de chance qu’un petit gros, un joli poupon sera davantage caressé qu’un bébé repoussant); l’intégration sociale (jusqu’où est-on prêt à aller pour être accepté d’un groupe?); et le pouvoir d’influence du groupe sur les comportements des individus. Une émission troublante qui vous fera remettre en question vos attitudes et vos comportements. On aimerait savoir ce que le professeur Zimbardo aurait à dire sur les événements du Sommet de Québec…
Diffusion: Ier, 8 et 15 mai à 21 h sur Canal Vie.