Médias : Échanges enflammés
Société

Médias : Échanges enflammés

Le ton monte dans certains quotidiens montréalais. Au cours de la dernière semaine, on a pu assister à des échanges vitrioliques entre chroniqueurs d’un même journal.

Le ton monte dans certains quotidiens montréalais. Au cours de la dernière semaine, on a pu assister à des échanges vitrioliques entre chroniqueurs d’un même journal.

Lieu de la première chicane: La Presse. Dans un billet publié le 21 avril, l’éditorialiste Mario Roy énumérait les positions antimondialisation lues et entendues dans les médias. Dans un passage, il écorchait sa collègue à mots couverts: "Un texte d’humeur d’un quotidien décrit le producteur du spectacle Amérythmes, qui sera donné ce soir devant les 34 chefs d’État réunis à Québec, sur le ton qu’on devait employer en France, en 1945, pour accabler les collaborateurs du régime nazi. Faut-il maintenant raser la tête de cet homme, l’incarcérer, l’extrader ou carrément le fusiller?"

Nathalie Petrowski ne l’a pas trouvé drôle. Mardi dernier, elle ripostait ainsi:

"Mon collègue Mario Roy, un éditorialiste qui s’est porté à la défense du Sommet mais qui fut brutalement frappé d’amnésie à mon sujet, m’a traitée, sans m’identifier, de journaliste d’humeur publiée dans un quotidien montréalais (pas identifié non plus). Afin d’éviter toute confusion, j’aimerais rappeler que je m’appelle Nathalie Petrowski, que je suis chroniqueuse aux arts et non aux humeurs et que, jusqu’à preuve du contraire, je suis toujours employée d’un quotidien montréalais du nom de La Presse."

Et vlan!

Quelques jours plus tard, c’est dans les pages du Journal de Montréal que le torchon brûlait.

Au lendemain du Sommet de Québec, le chroniqueur Franco Nuovo dénonçait une prise de position de son collègue des pages économiques Jean-Philippe Décarie: "Même dans mon propre journal, Décarie, mon collègue, y est allé d’une curieuse plaidoirie, traitant de dégénérés, de punks insignifiants les opposants au despotisme des politiques marchandes et commerciales décidées par une poignée d’autocrates. Comme si la solidarité n’avait plus droit de cité. Allons donc!"

Riposte du "collègue" Décarie, le surlendemain:

"Le chroniqueur Nuovo, avec le grand discernement dont il est capable, m’accusait mardi dernier d’avoir traité ou considéré les plus de 300 000 participants aux différentes manifestations contre la mondialisation de crétins et d’insignifiants. (…) Avec la même conviction qu’il a déjà utilisée pour défendre le grand talent de Véronique Cloutier, Nuovo a décidé de prendre à son compte la cause des casseurs. "La violence peut être nécessaire et s’avérer la seule voie possible qui fera progresser les idées", a dit en gros l’ex-chroniqueur de cinéma. Je lui ferai observer que c’était exactement ce que pensaient Mussolini, Hitler et Staline."

Ayoye!

Jean-Philippe Décarie poursuit: "Mais plus étrange encore, Nuovo me demandait, une semaine à peine avant que ne débute le Sommet, quel était le plus gros pays d’Amérique latine, le plus riche, le plus important. Je présume qu’il cherchait à pouvoir différencier le Brésil du Honduras, et le Chili de la Grenade. Lundi, il m’a vu en après-midi au Journal et il ne m’a jamais demandé d’explications sur ma chronique qu’il commentait tout croche. Je lui aurais expliqué ce qui s’était passé à Québec, comme je lui ai déjà expliqué, il y a quelques années à peine, ce que voulait dire l’expression "néo-libéralisme". "Être informé, c’est être libre", disait avec raison René Lévesque."

Ces échanges disgracieux sont-ils d’un quelconque intérêt pour les lecteurs? Et qu’est-il arrivé au bon vieux courrier électronique qui peut s’avérer fort utile pour régler les petites guéguerres internes?

J’ai une idée: tout le monde dans les toilettes, comme dans Ally McBeal. On règle ça comme des grands!

Radiothon de CIBL
Comme chaque année au mois de mai, CIBL fait appel à la générosité des auditeurs montréalais en organisant un radiothon. Sous la présidence d’honneur du chanteur Stefie Shock et de la comédienne Sylvie Moreau, la radio communautaire tentera d’amasser 50 000 $ (ce qui représente 15 % de son budget de fonctionnement), et d’attirer 1000 nouveaux membres. Avis aux intéressés, le spectacle de clôture aura lieu le 6 mai dès 20 h 30 à l’Alizé (900, rue Ontario Est) et mettra en vedette trois D.J. montréalais: Elsonic (DJ, Epsilonlab), Miguel Graça (Bombay Records, Jaï Bar, CIBL-FM) et DJ Soul Sista (Laïka). Prix des billets: 10 $. Pré-vente à CIBL, à l’Alizé, ou le soir même à la porte. Le Radiothon de CIBL, les 4, 5 et 6 mai sur la fréquence 101,5 FM.

Michel Lacombe lance un livre
Lundi dernier, le journaliste radio-canadien Michel Lacombe lançait L’Idée du siècle, la liberté du citoyen, édité par Radio-Canada en collaboration avec Fidès. Le concept est intéressant: il comprend un livre, qui réunit des extraits d’entrevues avec des penseurs comme Dominique Wolton, Amin Maalouf, Alain Touraine, Marek Halter ou Guy Rocher (les femmes sont résolument absentes de ce livre), accompagné d’un CD sur lequel on peut entendre les entrevues dans leur intégralité.

Pour Michel Lacombe, la liberté du citoyen, c’est la liberté par rapport aux pouvoirs, qu’ils soient religieux, politiques ou économiques. Le journaliste s’est demandé, à l’aube de ce nouveau siècle, si les citoyens pouvaient espérer davantage de liberté. Il pose la question à ses invités. Le résultat: une discussion stimulante et beaucoup de matière à réflexion. À souligner: la beauté des illustrations du livre, oeuvres de l’artiste Daniel Sylvestre. Vraiment superbes. Une expérience à répéter avec d’autres entretiens radiophoniques?