Pas toujours gai

Il y a quelques semaines, Voir publiait un texte sur les nombreux obstacles que rencontrent des groupes communautaires lorsque vient le temps de faire de la sensibilisation à l’école à propos de l’homosexualité. Comme quoi le milieu scolaire reste encore réticent à parler plus ouvertement de la réalité homosexuelle.

Pour éclaircir cette question, la Fondation Émergence de l’organisme Gai Écoute a récemment rendu public le résultat d’études et de sondages réalisés par Léger Marketing au sujet de l’homosexualité à l’école, et de l’ouverture du milieu scolaire quant à cette orientation sexuelle.

Un premier sondage a mesuré l’opinion des Québécois sur cette question. Quelque 67,9 % d’entre eux estiment nécessaire d’en parler à l’école, et 61,3 % sont en accord avec l’idée de le faire dès le niveau primaire. Par ailleurs, 45 % des Québécois pensent qu’un jeune qui découvre son homosexualité sera malheureux dans la vie, contre 39,4 % qui croient le contraire. En termes clairs: les citoyens désirent que la réticence du milieu scolaire à l’égard de la question de l’homosexualité cesse.

Ces résultats obtenus auprès de la population ont également des échos parmi les enseignants et les parents, qui ont aussi été interrogés par Léger Marketing au cours de groupes de discussion. Ceux-ci estiment que les jeunes vivent mal leur orientation sexuelle et qu’il serait souhaitable de parler d’homosexualité à l’école, un devoir du milieu scolaire, selon eux.

À la lumière de ces résultats, la Fondation Émergence, en collaboration avec le ministère des Relations avec les citoyens et de l’Immigration, a décidé de lancer une vaste campagne de sensibilisation à l’intention des parents et des intervenants scolaires, intitulée "Permettez-moi d’être heureux, permettez-moi d’être heureuse". Des dépliants d’information seront distribués dans les écoles de la province. Reste à savoir si cette campagne changera les moeurs…