Médias : Les Sopranos… en vrai.
Société

Médias : Les Sopranos… en vrai.

En 1985 et 1986, le FBI a mis sur écoute la ligne personnelle de Federico "Fritzy" Giovannelli, petit mafieux au service de l’une des plus puissantes "familles" criminelles aux États-Unis (il a d’ailleurs été arrêté le 17 mai dernier pour  extorsion).

Décidément, les médias ne se lassent pas de la mafia. Aux États-Unis, les nostalgiques des Sopranos (la saison a pris fin il y a deux semaines) ont déjà trouvé un nouveau passe-temps. Ils écoutent le Frank & Fritzy Show, une émission hebdomadaire qu’on peut entendre sur Internet en visitant le site www.wmob.com

Cette "émission" n’en est pas vraiment une puisqu’il s’agit en fait d’extraits de véritables conversations entre mafiosi, conversations enregistrées par le FBI au milieu des années 80.

Le Frank & Fritzy Show est produit par The Smoking Gun, un site dont je vous ai parlé il y a quelques semaines et qui se spécialise dans la publication en ligne de documents inédits (c’est entre autres The Smoking Gun qui avait rendu publiques les demandes d’entrevues adressées par les grands médias américains au Unabomber).

En 1985 et 1986, le FBI a mis sur écoute la ligne personnelle de Federico "Fritzy" Giovannelli, petit mafieux au service de l’une des plus puissantes "familles" criminelles aux États-Unis (il a d’ailleurs été arrêté le 17 mai dernier pour extorsion).

Les écoutes du FBI n’ont pas permis d’arrêter Giovannelli à l’époque, mais sur le plan du divertissement, les échanges entre Fritzy et ses comparses sont une source d’inspiration pour tous les scénaristes d’Hollywood.

Parmi ses interlocuteurs, on retrouve Frank "Frankie California" Condo (décédé aujourd’hui), avec qui il échange des propos dignes d’un dialogue signé Quentin Tarantino.

Dans l’épisode de la semaine dernière, par exemple (le site met en ligne un nouvel épisode tous les mercredis), les deux hommes discutaient longuement des qualités respectives de deux marques de… yogourt.

Au fil des semaines, ils échangent sur toutes sortes de sujets: leur femme, leurs maîtresses, leur maman et leur état de santé. Ils font rarement allusion à leurs activités criminelles. Un détail qui a son importance puisqu’il fait oublier, du moins pour un instant, qu’on a tout de même affaire à des criminels.

On peut écouter leurs conversations avec RealPlayer mais il vaut mieux lire la transcription en même temps, car les propos ne sont pas toujours intelligibles.

Sex and the City
Dimanche soir, aux États-Unis, il y aura environ 11 millions de personnes vissées devant leur petit écran. Onze millions, c’est le nombre d’abonnés de la chaîne câblée HBO dont le slogan, "It’s not television, it’s HBO", est en train de donner des boutons verts aux dirigeants des autres grands réseaux de télévision américains, qui rêvent de connaître le même succès.

Dimanche soir, donc, HBO présente les deux premiers épisodes de la quatrième saison de Sex and the City, un des phénomènes télé de l’heure après The Sopranos, une autre production de HBO.

La promotion entourant cette nouvelle saison est assez impressionnante: passage des quatre actrices à l’émission d’Oprah Winfrey, entrevues sur la plupart des grands réseaux ainsi que la publication d’un numéro spécial de l’hebdomadaire People consacré à la sitcom la plus populaire de l’heure auprès des jeunes femmes, qui sont, ne l’oublions pas, de grandes consommatrices.

Le magazine ne révèle pas grand-chose sur les intrigues de la nouvelle saison mais il explore en long et en large la garde-robe des quatre personnages qui, au fil des ans, sont devenus de véritables trend-setters: le sac baguette Fendi, les escarpins Manolo Blahnik et Jimmy Choo, les vêtements vintage, les pendentifs en or, etc. Pas de doute, Carrie et ses copines font le bonheur des firmes de marketing.

Selon les critiques de télé américains, les nouveaux épisodes de Sex and the City sont plus dramatiques, moins légers que les saisons précédentes. Les scénaristes ont décidé d’approfondir les personnages et d’aborder des thèmes plus sérieux comme l’âge (après tout, les quatre copines franchissent le cap décisif des… 35 ans!). Au Canada, il faudra attendre le 29 juin pour voir cette saison tant attendue de Sex and the City sur la chaîne Bravo!.

Par contre, les abonnés de la télé payante n’attendront pas longtemps Six Feet Under, la toute nouvelle production de HBO qui est lancée dimanche aux États-Unis, tout de suite après Sex and the City. Dès lundi soir (4 juin, 22 heures), The Movie Network présente le premier des 10 épisodes écrits par Alan Ball, scénariste du film American Beauty, qui a également signé certains épisodes de la sitcom Cybill.

Six Feet Under raconte l’histoire d’une famille d’embaumeurs, une famille dysfonctionnelle qui doit faire face à la mort d’un des leurs (le père meurt dès le premier épisode) et à celle des autres. Chaque épisode début, avec un client (un mort) mais se tourne assez vite vers la vie de cette famille d’originaux dans laquelle on retrouve (bien entendu) un homosexuel encore prisonnier de la garde-robe, une ado révoltée et une mère un peu dépassée par les événements.

Aux États-Unis, les critiques sont mitigées. Certains reprochent à la série de "trop" vouloir être originale. On pourra se faire notre propre opinion dès lundi.

Pivot est mort, vive Pivot!
En Europe, deux successions préoccupent particulièrement les médias: celle de Jean-Paul II et celle de Bernard Pivot. La première n’est pas encore réglée, mais on sait désormais qui remplacera l’animateur de Bouillon de culture: il s’agit de Guillaume Durand, animateur de la première mouture de Nulle Part ailleurs, un talk-show qui a quelque peu révolutionné la télé française et qui a contribué à donner ses lettres de noblesse à Canal Plus, la chaîne de télé payante mieux connue pour la diffusion de films XXX.

La nouvelle émission, qui n’a pas encore de titre, durera 70 minutes et traitera aussi bien de littérature, de bandes dessinées, que de livres sur le cinéma ou la musique rock.

Quant à Bernard Pivot, il reviendra au petit écran en janvier 2002 dans une formule mensuelle carte blanche.

P.-S.
En terminant, un mot sur le traitement médiatique de la séparation de Véronique Cloutier et Patrick Huard. Le Réseau de l’information en a fait une émission spéciale mais le magazine artistique Flash n’en a pas soufflé mot. Trouvez l’erreur?