Nouveaux médias : LivePlanet.com
Société

Nouveaux médias : LivePlanet.com

Ben Affleck et Matt Damon à la tête d’une entreprise en nouveaux médias? Eh bien oui, et ce, malgré les échecs retentissants de tous ceux qui, comme eux, ont tenté de faire le saut entre Hollywood et Internet.

Ben Affleck et Matt Damon à la tête d’une entreprise en nouveaux médias? Eh bien oui, et ce, malgré les échecs retentissants de tous ceux qui, comme eux, ont tenté de faire le saut entre Hollywood et Internet. Pop.com, par exemple, de Paul Allen (cofondateur de Microsoft), Steven Spielberg et Ron Howard, a fait une banqueroute spectaculaire, même si le célèbre trio avait englouti plus de 50 millions de dollars américains dans ce projet de vidéo sur Internet.

Si LivePlanet.com utilise à profusion la renommée de deux de ses fondateurs, Ben Affleck et Matt Damon, pour à la fois créer le buzz médiatique (une pleine page dans le New York Times) et attirer des investisseurs (plus de 60 millions de dollars US investis de différentes sources), là s’arrête la similitude avec les autres Pop.com du genre. C’est que LivePlanet.com se présente comme une entreprise hybride, entre la start-up Internet et la traditionnelle boîte de production de télé et de films.

Au menu, une première série télé diffusée sur ABC dès l’automne. Intitulée The Runner, elle fera un usage inédit du Web. Sorte de reality show high-tech, le concept de l’émission s’avère redoutablement simple: il s’agit d’une chasse à l’homme. Le participant, muni d’une voiture, d’une carte de crédit et d’un téléphone cellulaire, doit réussir à demeurer introuvable pendant 28 jours dans sa cavale à travers les États-Unis. Et ce, malgré des apparitions publiques obligatoires, en direct à la télévision et sur le Web. En plus de l’émission télé hebdomadaire, le site Web de The Runner sera truffé d’indices et de transmissions en direct sur les aléas du coureur. L’enjeu? Un million de dollars. Si l’homme demeure introuvable, il empoche; s’il se fait prendre, il rentre bredouille et donne le million à celui qu’il l’a trouvé.

Cette utilisation du Web dans le cadre d’une série télé sera aussi appliquée à d’autres émissions créées par LivePlanet.com. Après la chasse à l’homme, on prépare la chasse au trésor, dont le concept a aussi été acheté par ABC. Intitulé Push, Nevada, ce jeu permettra aux téléspectateurs et aux internautes de partir à la recherche d’un véritable trésor, caché quelque part dans le Nevada.

On peut parier que les diffuseurs du monde entier, les Québécois en tête de liste, vont suivre pas à pas le déroulement de The Runner cet automne. C’est que l’intégration du Net à la télé, et vice versa, continue de donner bien des migraines aux diffuseurs et aux producteurs, désormais à la tête de sites Web imposants. Les dirigeants des médias ont beau parler de convergence et d’intégration sur toutes les tribunes, force est de constater que le mariage entre la télé et le Net n’est pas toujours heureux.

Photos des animateurs, quelques infos supplémentaires sur le thème de l’émission, une adresse de courriel pour rejoindre l’équipe, des extraits vidéos: bref, rien pour envoyer un courriel à sa mère! Pourtant, fusions obligent, tout le monde cherche le concept qui fera sonner les tiroirs-caisses des deux médias. Au risque de voir le Net devenir une simple vitrine pour la promotion de la télé, ou inversement.

Le Devoir 3.0
Après La Presse il y a quelques mois (www.cyberpresse.ca), voici que le quotidien Le Devoir dévoile ses nouvelles couleurs (www.ledevoir.com). Cette troisième version du site depuis 1997 offre évidemment une nouvelle mouture graphique. Correcte, sans plus, cette maquette déçoit tout de même de la part de ce quotidien qui nous a habitués, dans sa version imprimée, à plus d’une prouesse.

Mais ledevoir.com, c’est surtout une nouvelle formule pas bête du tout à l’heure ou certains médias songent à devenir payants. Le Devoir propose ainsi un site à "deux étages": le premier, ouvert à tout le monde; et le second, réservé aux abonnés du journal. Ce deuxième étage permet entre autres aux abonnés de consulter dès 21 h 30 l’édition du lendemain, d’avoir accès aux archives du journal depuis 1997, et à deux fois plus de contenu. Celà dit, les non-abonnés ne sont pas en reste: grâce à l’habile colonne de navigation à la gauche de l’écran, on peut facilement trouver les articles classés dans les différentes sections du journal. Aussi, bonne note pour la façon dont on peut envoyer un courriel aux journalistes, puisqu’on peut cliquer sur leur nom en tête de chaque article.

Silophone
Il ne vous reste plus grand temps pour profiter du Siliphone, cet étrange instrument de musique interactif utilisant comme caisse de résonance la structure du Silo no 5 dans le Vieux-Port de Montréal. Dans un des derniers concerts qui y seront présentés, Carsten Nicolai, grand nom de la musique électronique minimale allemande, propose une installation qui va lancer des décibels pendant huit jours, du 28 mai au 4 juin, le tout diffusé 24 h/24 h sur le Net (www.silophone.net). On peut aussi se rendre sur place, par le pont du chemin de fer sur la Promenade du Vieux-Port. Info: 871-0257.