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Nouveaux médias : Jumptv.com
Ça vous tenterait de regarder, en direct, sur un même site Internet, toutes les chaînes telles qu’ABC, CBC, NBC, Global, mais aussi des chaînes étrangères qui ne sont pas offertes par Vidéotron ou Bell ExpressVu? Eh bien, voilà le défi lancé par Farrel Miller, le fondateur de JumpTV, une petite start-up montréalaise qui voit grand.
Carlos Soldevila
Ça vous tenterait de regarder, en direct, sur un même site Internet, toutes les chaînes telles qu’ABC, CBC, NBC, Global, mais aussi des chaînes étrangères qui ne sont pas offertes par Vidéotron ou Bell ExpressVu? Eh bien, voilà le défi lancé par Farrel Miller, le fondateur de JumpTV, une petite start-up montréalaise qui voit grand.
Fondée il y a à peine huit mois, JumpTV propose déjà dix chaînes internationales diffusées en direct sur son site (www.jumptv.com): JAG Financial Network (New York); NASA, The Real Space Network; CNI (Mexico); Fashion TV (Paris); RTP International (Portugal); PRO International (Roumanie); London Today (Angleterre); Telenorba (Italie); Thai TV Global (Thaïlande); et TKC, The Corean Network (Corée).
Aujourd’hui, JumpTV s’attaque à la retransmission de chaînes canadiennes et américaines. L’entreprise a d’ailleurs réussi cette semaine à convaincre la Commission du droit d’auteur du Canada d’étudier sa demande d’établir un tarif compensatoire pour la diffusion d’émissions canadiennes sur le Net. Et ce, au grand dam d’une coalition composée principalement de producteurs et diffuseurs d’ici, formée pour empêcher JumpTV, ou tout autre diffuseur Internet après lui, de proposer leurs contenus sur le Net, puisque cela pourrait compromettre leurs ventes à l’étranger et, on lira entre les lignes, leur gruger des parts de marché.
Pourquoi autant de fracas autour de JumpTV, qui veut simplement obtenir le même statut que Vidéotron et Bell ExpressVu? Essentiellement, c’est que le modèle Internet proposé par JumpTV est basé sur la vente de publicités, et non sur un modèle d’abonnements, comme les autres. Cette diffusion sur Internet signifie donc la gratuité pour l’usager.
JumpTV n’est pas la première entreprise du genre à voir le jour au pays. iCraveTV, de Toronto, pionnière dans le domaine, a cependant dû déclarer faillite l’hiver dernier à la suite de poursuites judiciaires. Aux États-Unis, seule Broadcast.com diffuse des chaînes en direct. Nous avons interviewé Farrel Miller, de son bureau à Montréal.
Vous dites détenir des licences internationales pour les chaînes étrangères que vous diffusez sur votre site. Disposez-vous de telles licences pour les chaînes canadiennes et américaines?
Non. Nous voulons les diffuser de la même façon que Vidéotron, Look ou Bell ExpressVu, qui vous livrent CBS sans licence. Ils doivent simplement payer un droit compensatoire, et c’est ce que nous voulons obtenir devant la Commission du droit d’auteur du Canada. Nous ne voulons pas de traitement préférentiel, mais être considérés sur un même pied. Nous offrons aux Canadiens un quatrième choix pour regarder la télévision: on nous propose déjà la télé par câble, la télé par satellite, la télé sans fil, et, maintenant, la télé par Internet.
Comment jugez-vous la réaction de Vidéotron, Bell et les autres?
Je ne crois pas qu’ils s’opposent à ce que nous faisons; ceux qui s’y opposent sont les diffuseurs tels que CanWest, Global, CTV et CBC. Et leur opposition est un peu ridicule: si plus de gens regardent CBC au travail, par exemple, via notre site Internet, qu’y a-t-il de mauvais pour CBC? Si plus de gens regardent CBC – les Canadiens, en passant, payent CBC avec leurs taxes -, on serait porté à croire que c’est bon pour CBC!
Pourquoi cette controverse à la Commission du droit d’auteur du Canada?
C’est simplement que nous avons demandé à la Commission d’avoir un tarif basé sur la publicité et non sur les abonnements, comme c’est le cas avec les câblodistributeurs, par exemple. Actuellement, les distributeurs doivent verser 2,5 % de leurs revenus, et nous voulons une tarification basée sur le même principe. Ce qui choque certains, c’est que les revenus générés par la publicité sont beaucoup moindres que ceux générés par les abonnements.
On peut voir CBC et CTV tous les jours à la télé. Mais l’originalité de JumpTV, c’est de diffuser des chaînes étrangères qui ne sont pas disponibles au Canada. Allez-vous continuer dans cette voie?
Absolument! Si on se demande pourquoi les Canadiens ont besoin de JumpTV, eh bien il y a deux réponses: voir les chaînes canadiennes gratuitement au bureau à travers leur ordinateur; et, qu’ils soient canadiens ou étrangers, regarder des chaînes auxquelles ils n’ont pas accès autrement. Le seul contenu que nous réservons au marché canadien, ce sont les chaînes d’ici, qui ne pourront être vues qu’au Canada grâce à notre logiciel BorderPatrol. Pour les autres chaînes, nous achetons des licences pour une diffusion internationale. Nous avons donc deux compagnies: JumpTV, et JumpTV Canada pour les chaînes canadiennes.