La guerre contre les raves : Les lecteurs réagissent
Société

La guerre contre les raves : Les lecteurs réagissent

Le texte sur la guerre contre les raves que nous avons publié il y a deux semaines a suscité beaucoup de réactions, autant positives que négatives. Voici un survol des messages que nous avons reçus sur notre site Internet.

On dit que les raves ne sont pas contrôlés. Or, ce n’est pas toujours vrai… À Rimouski, la Nuit Blanche a été un événement très encadré. Lors de notre entrée, on devait mettre nos effets personnels au vestiaire et on subissait une fouille. Il n’y a rien de dégradant là-dedans, c’est normal lorsqu’on veut qu’un événement se déroule sans anicroche.

L’événement était réservé aux 18 ans et plus et on servait de l’alcool jusqu’à 3 h du matin. Par la suite, on pouvait se procurer des bouteilles d’eau et des jus énergisants. Une partie des profits a été distribuée à un organisme venant en aide aux personnes souffrant d’un cancer. Pour ce qui est de l’ambiance, oui, les raves, c’est un autre monde. Mais la drogue ne rime pas nécessairement avec rave!

Personnellement, je n’ai pas consommé de drogue, et j’ai dansé toute la nuit. Plusieurs de mes amis ont fait de même. Il n’est pas nécessaire de prendre de l’ecstasy pour s’amuser!
Isabelle Ross

Dommage de voir qu’encore une fois, nous copions la philosophie des États-Unis (la répression).

Peu importe la mesure adoptée, celle-ci entraînera la mort des petits raves, où le ratio de drogues chimiques est justement plus faible.

Et puis, pensez-vous vraiment que les gens consomment moins de drogues dans les boîtes de nuit? Allons-nous exiger que toute personne entrant dans une boîte de nuit soit fouillée? Quel genre de fouille pratiquera-t-on, puisqu’il est si facile de cacher de la drogue? Vous savez, on n’est pas obligé de consommer du chimique pour aller dans un rave. Personnellement, j’apporte un thermos de café.

Ironiquement, depuis que je vais dans des (petits) raves, je consomme moins d’alcool et de drogues en général. Avec de la bonne musique, je n’en vois pas l’utilité.

Si les flics veulent être utiles, qu’ils s’arrangent pour que les gens testent leur drogue avant de la consommer, comme c’est le cas à peu près partout ailleurs. La solution passe par l’information!
Mathieu Lutfy

Non, les raves ne sont pas des partys où tout le monde est beau, fin et gentil et où tous les gens s’épanouissent et s’unissent dans une parfaite harmonie! Non, les raves ne sont pas les fondations d’une culture, d’une mentalité ou d’un état – du moins, ils ne le sont plus. Et c’est tant mieux.

Les raves ne sont que des partys comme tant d’autres. Ils sont une comédie grandiose où l’hypocrisie et le nombrilisme règnent en rois. Quand l’homosexualité est de mise pour être in, il y a un problème. Essayez de parler à un raver d’autre chose que de raves, de drogue, de musique électronique ou de ses nombreux "amis", et vous verrez où l’utopie peut mener l’homme: enfermé dans SON petit univers prétentieux et narcissique où toute marginalité qui ne soit pas teintée de toutous roses ou de pantalons XXXXL est méprisée au plus haut point. On se demande qui est le plus marginal entre l’égocentrique speedé qui ne vit que pour sa vie "sociale" et le "straight" solitaire amateur de jeux vidéo.
Jacinthe Bédard

Je suis une jeune fille de Québec et je participe assez régulièrement aux différents raves de la région. Je peux vous le confirmer: la drogue n’est pas obligatoire pour aller dans un rave et s’amuser.

Je crois qu’il serait bien de réglementer les raves dans une certaine mesure. Les conditions de sécurité comme les sorties de secours et les mesures d’urgence sont très souvent négligées. Il n’est pas facile de trouver les secouristes (lorsqu’il y en a). De plus, le système de ventilation est pratiquement absent la plupart du temps, ce qui est insupportable lorsque plus de 1000 personnes se retrouvent dans la même pièce et qu’elles dansent durant toute une nuit!

Par contre, il ne faut pas exagérer. Le mouvement rave doit rester underground, c’est sa raison d’être. PLUR (Peace, Love, Unity, Respect)!
Marie-Hélène Caver

Oui, il y a de la drogue dans les raves, et comme toutes les autres drogues, il est utopique de penser qu’on puisse abolir complètement l’ecstasy ou le speed. C’est prouvé que la répression ne fait qu’aggraver le problème, que la qualité de la drogue diminue, que les comportements à risque augmentent, que les raves deviennent encore plus cachés et donc plus dangereux pour les overdoses, le trafic, etc. On dirait que la sécurité publique est dure de comprenure! C’est elle qui devrait agir par la prévention, l’information, la réduction des méfaits… Des groupes comme le GRIP, il en faudrait plus! Et des policiers ouverts d’esprit aussi!
Julie Mcdermott

La mode rave est disparue lorsque le concept est devenu populaire. Le fondement d’un rave, c’est underground. Il y a un cercle d’initiés, et le lieu est connu dans le dernier deux heures. Il n’y a pas, comme c’est malheureusement le cas maintenant, des gorilles qui fouillent à l’entrée, et les billets ne doivent jamais être disponibles sur Internet.

Il y a cinq ans, les raves, c’était quelque chose. Il y en avait peu, et cela créait l’événement. De nos jours, il y en a une demi-douzaine par fin de semaine!

Veux, veux pas, le contrôle du plaisir par une doctrine autoritaire ne fera que créer l’effet inverse: du dégoût et de la subversion. Pour ce qui est des drogues, elles ont toujours existé et seront de la partie pour ceux qui ne savent pas s’amuser comme il faut.
Martin Gignac

Je ne suis pas contre le fait que l’on veuille encadrer le mouvement rave par une législation provinciale. La sécurité des ravers pourrait s’en voir améliorée. Cependant, le vide juridique dans lequel on se trouve pour l’instant me fait peur; surtout si les policiers se mettent de la partie. À la recherche des petits trafiquants de drogues, ils contribuent grandement à donner mauvaise réputation aux ravers qui, eux, ne veulent qu’une chose: danser toute une nuit au son de leurs D.J. préférés. Il ne faudrait pas que la loi soit abusive et qu’elle soumette les évènements raves à tant de restrictions qu’ils deviendraient trop onéreux ou impossibles à réaliser. Le mouvement rave a beaucoup avancé depuis un peu plus d’une dizaine d’années, il ne faudrait pas reculer.
Mark P. Belvin

Établir un lien entre une drogue et un style de musique relève de la simple connerie. Personne ne me fera croire que les spectateurs qui assistent à un méga-concert de Pink Floyd ou de Depeche Mode consomment moins de drogues que les ravers!

Il existe un "noyau dur" de gens qui aiment la musique électronique. Ces gens étaient là avant que le mot "rave" ne soit sur toutes les lèvres, et ils e seront bien après que la mode s’éteigne.

Quant au respect des conditions d’hygiène et de sécurité, cela s’applique à tous les événements, que ce soit le Festival de Jazz ou le petit rave du coin. Je ne vois pas pourquoi on serait plus exigeant envers les raves.
Tarik Alj

Le contrôle des drogues, la sécurité accrue, pas de problème. Mais couper l’alcool à 3 h? Imposer un couvre-feu à des majeurs, en 2001?! Qu’est-ce qu’ils vont faire à 3 h, les danseurs? Se diriger vers un afterhours illégal et moins sécuritaire qu’un rave. Il ne faut pas prendre le monde pour des cons! Imposer des règles répressives ne dissuadera pas les amateurs de techno de se taper un party. Je ne pense pas pouvoir empêcher mon copain d’aller au Grand Prix sous prétexte que c’est mauvais pour ses poumons et son ouïe! Chacun est responsable de ce qu’il fait et de ce qu’il avale. Laissez le monde danser! Oui à la sécurité et au contrôle. Non au puritanisme à la con.
Marie Beaulieu

Effectivement, en France aussi le débat fait rage (peut-être pour masquer d’autres problèmes politiques plus cruciaux). Mais je pose deux questions:

1) Faut-il absolument se droguer pour participer à un rave? Malheureusement, on dirait que c’est le cas…

2) Pourquoi les raves échapperaient-ils aux conditions de sécurité imposées aux autres spectacles? Je ne comprends pas pourquoi ces événements ne se soumettraient pas à la législation. Ou alors, faisons le saut en politique et changeons la loi!
Pascal Briand