![L’empire du fast-food : Les dessous de la malbouffe](https://voir.ca/voir-content/uploads/medias/2012/01/9972_1;1920x768.jpg)
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L’empire du fast-food : Les dessous de la malbouffe
Dans Fast Food Nation: The Dark Side of All-American Meal, ERIC SCHLOSSER se fait plus que rabat-joie devant la vénération de ses concitoyens pour la restauration rapide sauce McDo. Ce journaliste américain dénonce une industrie qui carbure à la manipulation politique et se rend responsable d’abominations au même rythme qu’elle vend des hamburgers. Selon lui, au nom de la sécurité alimentaire et du mieux-être social, tous les citoyens devraient se lancer dans un boycott généralisé. Utopie?
Tommy Chouinard
Jamais le fast-food n’aura autant fait jaser ici, à défaut de nourrir sainement. En mars dernier, des parents de Toronto ont intenté une poursuite de 17 millions de dollars contre McDonald’s après que leur fillette de neuf ans eut présumément mordu, en juin 1999, dans un hamburger contenant… une tête de rat. Le 5 février dernier, une franchise de la chaîne Harvey’s a ouvert ses portes à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, une première dans un établissement de santé québécois. Et, présentement, l’accréditation du syndicat du restaurant McDonald’s de la rue Peel tarde à se conclure, alors que le Tribunal du travail entend toujours les requêtes du propriétaire, en désaccord avec cette union de travailleurs. Bref, l’industrie du fast-food laisse un goût plutôt amer…
"C’est ce que je me tue à répéter: cette industrie enfreint les règles sociales les plus élémentaires", s’indigne Eric Schlosser, en entrevue téléphonique de Californie. Dans son livre intitulé Fast Food Nation: The Dark Side of All-American Meal (Houghton Mifflin), publié en début d’année, ce journaliste d’enquête américain de 41 ans expose des faits encore plus troublants que les cas présentés plus tôt, cas qu’il juge même "mineurs" par rapport à ce qu’il a vu, lu et entendu. Il révèle plutôt, via sa missive de 350 pages, les moindres dessous de l’industrie des chaînes de restauration rapide comme McDonald’s et Burger King. Et quels dessous! Selon Schlosser, le véritable prix d’une société nourrie au hamburger ne figure jamais vraiment au menu ou à la caisse enregistreuse. En effet, il condamne en termes aigres-doux les coûts "réels", mais trop souvent cachés, du fast-food: les conditions de travail "exécrables" des employés, la qualité "douteuse" des aliments, la croissance "problématique" de l’obésité et la manipulation "malsaine" des enfants.
Malgré les apparences, Eric Schlosser n’est ni un végétarien frustré, ni un militant anti-McDo, ni le représentant d’une compagnie d’aliments naturels, ni même un environnementaliste snobinard. À preuve, non seulement mange-t-il régulièrement de la viande, mais il a déjà fréquenté, en compagnie de ses enfants par surcroît, des fast-foods de tout acabit. Du moins, il le faisait jusqu’à ce qu’il commence à enquêter sur ce qui se cache derrière l’apparence banale du hamburger: une petite visite dans un abattoir qui fournit McDonald’s en boeuf, à marcher avec du sang jusqu’aux chevilles et à regarder des travailleurs éviscérer et hacher quelque 300 bêtes à l’heure dans des conditions sanitaires suspectes, l’aura finalement convaincu. Dès lors, il a mis une croix définitive sur le fast-food et a ainsi commencé la rédaction de son livre pour inviter toute la population à l’imiter.
Pour ce faire, ce véritable croisé réduit le fast-food en bouillie (!) à coups de citations sanglantes ("les fast-foods sont les plus grands manipulateurs de l’esprit!") et à grand renfort de statistiques peu ragoûtantes ("chaque jour, 1 % de la population mondiale mange à l’enseigne de la célèbre arche et, chaque mois, plus de 90 % des enfants américains de trois à neuf ans mangent chez McDonald’s!"). Après deux années d’enquête et une recherche remarquable, il cloue au pilori "une industrie qui poursuit ses méfaits en totale impunité". "You are what you eat", clame-t-il à ses lecteurs "pour les réveiller". À constater le portrait qu’il dresse en entrevue, nous ne sommes visiblement pas très beaux…
Si je vous disais que votre livre m’a presque fait vomir par moments, que je suis déjà allé dans des fast-foods et que je n’y mettrai plus jamais les pieds, auriez-vous l’impression que vous avez atteint votre objectif?
Oui, et je n’ai pas honte de le dire, même si mon objectif premier est d’informer. J’en ai mangé, moi aussi, du fast-food dans ma vie. Et, oui, pendant tout ce temps, j’ai trouvé ça très bon. Et c’est pourquoi les gens l’achètent: c’est fabriqué pour avoir un bon goût. Même l’arôme est fait de produits artificiels et créé par des chimistes en sarraus blancs dans des laboratoires, comme je l’ai vu!
Pourtant, ce n’est pas parce que le fast-food est bon, identique partout, peu cher et rapide qu’il est nécessairement avantageux, comme je le montre dans mon livre. Mon but, c’est que les gens sachent ce qu’ils mangent et qu’ils se débarrassent de cette habitude alimentaire. On prend le temps d’acheter LA bonne voiture, LE bon ordinateur, mais pour ce qui est de la bouffe, on s’en fout.
La grande critique de votre livre porte sur les conditions de travail des employés, au nombre de 3,7 millions dans le domaine du fast-food américain. Pourquoi les voyez-vous comme les nouveaux prolétaires de notre ère?
Parce qu’ils occupent les emplois les plus précaires au monde! L’industrie du fast-food est le plus grand employeur privé en Amérique, mais c’est celui qui paie le moins bien ses employés, qui travaillent le plus souvent au salaire minimum et sont interchangeables à volonté.
Aucune industrie ne possède une main-d’oeuvre qui repose autant sur des adolescents, souvent dévalorisés. Les deux tiers des travailleurs ont moins de 20 ans. Certains diront que ces restaurants permettent aux jeunes de travailler pour la première fois et, justement, les compagnies se cachent derrière l’argument de donner expérience et responsabilités aux jeunes. Quelle hypocrisie! Les chaînes n’offrent que des emplois à temps partiel à des ados qui acceptent d’être moins bien payés que des adultes, qui travaillent plus d’heures sans accumuler de temps supplémentaire, et dont l’inexpérience les amène à être plus faciles à contrôler.
La persistance de l’industrie du fast-food à ne donner aucune véritable formation aux employés, en les abrutissant même avec des machines automatisés; son acharnement à payer au salaire minimum, qu’elle a même voulu réduire après des pressions sur le gouvernement américain; le refus notoire du droit de syndicalisation, car bien peu de travailleurs sont syndiqués et plusieurs subissent des pressions, même de la haute direction, pour ne pas le devenir; bref, le tout montre que ses véritables motivations pour employer des jeunes et aussi des marginalisés, comme des handicapés et des immigrés, ne sont pas charitables…
Dans les abattoirs et les usines d’emballage reliés au fast-food, c’est encore pire: des armées d’immigrés sous-payés sont soumis à des conditions minables.
Les conditions de travail dans les abattoirs mettent même en danger, selon vous, la sécurité alimentaire…
Ces abattoirs, qui fournissent la viande et qui sont contrôlés par les compagnies de fast-food, sont carrément des ghettos, parfois d’immigrants illégaux. Pourtant, ce sont ces travailleurs qui préparent notre viande.
Les conditions de travail affectent la qualité de la viande, car les employés subissent des pressions pour travailler rapidement. Ils le font si vite que des morceaux d’intestins ou d’estomacs et même des excréments sont mélangés à la bonne viande! Donc, des bactéries, comme E. Coli, se retrouvent dans la nourriture préparée. Le plus gros problème pour moi avec les grosses chaînes, ce n’est pas tant que tu puisses trouver un rat dans ton hamburger, car cela est rare, mais bien que des bactéries parfois mortelles se cachent dans leurs boulettes de viande.
Justement, d’après vos recherches, les risques d’empoisonnement alimentaire par la viande vendue dans les fast-foods sont extrêmement élevés. Est-ce que l’on a raison de s’inquiéter de la qualité des mets qui nous sont servis?
Absolument. Par exemple, en 1993, quatre personnes sont mortes et 200 autres ont été hospitalisées après qu’elles eurent consommé de la viande contaminée par la bactérie E. Coli, dans un fast-food. Les blagues que l’on fait entre amis à ce sujet sont en fait la réalité!
Par exemple, selon une étude de 1997, 7,5 % du boeuf analysé à la sortie des abattoirs qui fournissaient McDonald’s était contaminé à la salmonelle, donc potentiellement nocif pour la santé! Comme peu de compagnies fournissent la viande, car elles sont centralisées et géantes, les risques de contamination sont donc énormes.
Pourtant, le contrôle est quasi inexistant. Le gouvernement a l’autorité légale de rappeler un four à pain défectueux, mais ne l’a pas pour de la viande potentiellement contaminée! Il est très difficile pour les inspecteurs du Département de l’agriculture de vérifier la qualité de la viande, alors que les bêtes dont elle provient consomment des farines animales et des hormones de croissance. Malgré tout, chaque année, des millions de personnes sont malades à cause de la salmonelle, en majorité en raison de ce qui est vendu dans les fast-foods. Quand des enfants de 7 à 13 ans deviennent les consommateurs numéro un de viande dans les fast-foods, on est en droit de s’inquiéter.
Les enfants représentent d’ailleurs la clientèle cible des compagnies de fast-food, dont le succès repose sur eux. Est-ce que le marketing qui leur est destiné ne va pas un peu trop loin?
L’industrie du fast-food est une grande manipulatrice de l’esprit, sans vouloir être trop paranoïaque. C’est une entreprise de marketing incroyable! Elle a perfectionné l’art de vendre de la bouffe et des jouets aux enfants, devenus "grâce" à elle un groupe de consommateurs à part entière. C’est simple: les jeunes se font manipuler pour qu’ils manipulent leurs parents afin de se rendre dans un fast-food. Les parents qui travaillent beaucoup et qui se sentent coupables de ne pas faire assez pour leurs enfants les y amènent pour se soulager la conscience. C’est même devenu une façon de se sentir de bons parents! Avec les spéciaux pour les fêtes d’enfants et les parcs de jeux, ce phénomène se répand de plus en plus.
Les chaînes de fast-food dépensent annuellement trois milliards de dollars en publicités télévisées. Pourquoi visent-elles les enfants? C’est que le goût et les habitudes alimentaires de toute une vie se forment dès un tout jeune âge. Elles pensent donc ainsi gagner un consommateur à vie.
Plus grave encore, les chaînes de fast-food envahissent les écoles. Pour quelques milliers de dollars, elles peuvent afficher des publicités dans les corridors et distribuer leur matériel scolaire dans lequel un enfant apprendra à compter des hamburgers. Mais la qualité pédagogique est vraiment nulle! De plus, dans 30 % des écoles publiques américaines, des franchises ont ouvert leurs portes dans les cafétérias ou alors des lunchs sont livrés par les fast-foods! Et attendez-vous à ce que cela se passe au Canada et au Québec! Les écoles devraient pourtant servir les intérêts des enfants, pas ceux des grandes chaînes. Si au moins la bouffe était bonne pour la santé…
Non seulement les écoles sont-elles envahies par l’industrie du fast-food, mais les hôpitaux le sont également, comme on le voit au Québec…
Aux États-Unis, cette pratique est très répandue. Pourtant, les hôpitaux devraient faire mieux et montrer l’exemple. Mais les compagnies s’emparent et profitent maintenant de tout, même des services publics. À côté d’un bon menu santé offert par une cafétéria d’hôpital, il y a une chaîne qui fait des profits avec une nourriture qui ne serait certainement pas prescrite par un médecin!
Les hôpitaux doivent pourtant se rendre compte de la montée de l’obésité. Est-ce qu’il y a un lien à faire avec la prolifération des fast-foods?
Ce n’est pas le seul facteur, mais cela en est un important. Plus de la moitié des adultes américains sont trop gros, le double d’il y a 30 ans. Et, étrangement, l’invasion des fast-foods a commencé à cette époque. En comparaison, en Italie et en Espagne, l’obésité est beaucoup moins importante, tout comme le nombre de fast-foods.
Les habitudes alimentaires ont changé. Maintenant, on ne prépare plus les repas: on les engloutit. Chaque semaine, un Américain moyen mange trois hamburgers et quatre portions de frites! Il faut renverser cette tendance qui affecte gravement la santé.
Malgré toutes vos critiques, l’industrie de la restauration rapide continue à faire de bonnes affaires. Pourquoi est-ce que personne ne réagit?
Car cette industrie demeure un puissant lobby! Elle réalise d’importantes tractations politiques au Congrès américain. Et elle a des arguments pour le faire: cette industrie est forte de 200 000 restaurants aux États-Unis, constitue le plus grand employeur privé avec 3,7 millions de travailleurs, représente le plus grand acheteur de boeuf et le plus grand propriétaire de magasins de détail au monde, impose et exporte le modèle américain des chaînes, et possède un chiffre d’affaires monumental. C’est puissant!
Les compagnies ont donc le pouvoir de réclamer ce qu’elles veulent. Elles agissent par l’intermédiaire de deux groupes: le National Council of Chain Restaurants et la National Restaurant Association. Ces groupes ont travaillé avec des alliés du Congrès et de la Maison-Blanche pour s’opposer à toute hausse du salaire minimum et à toute réglementation plus sévère en matière de sécurité alimentaire, entre autres.
On sous-estime beaucoup ce travail de coulisse, qui permet pourtant aux compagnies d’agir en toute impunité, ou presque. Leur but est de détenir le contrôle total de tout.
En particulier, vous avancez dans votre livre qu’elles tentent même de prendre le contrôle des petites entreprises et de l’agriculture. Est-ce une menace pour ce qui a toujours été considéré comme la base de l’économie?
L’industrie du fast-food écrase les petites entreprises du domaine de l’alimentation. Par exemple, la Small Business Administration a été fondée au départ pour financer la création de nouveaux restaurants indépendants. Mais cet argent a été en quelque sorte légalement détourné par les grandes chaînes pour financer l’ouverture de nouvelles franchises. Comme si elles en avaient besoin!
L’industrie du fast-food a aussi transformé l’agriculture par le productivisme et la centralisation. Elle est à la tête de l’agriculture américaine, alors que les fermiers et les éleveurs perdent leur indépendance et sont engloutis par des compagnies géantes. Par exemple, sur 1,50 $ de frites vendues dans un fast-food, seulement deux cents vont au fermier qui a fait pousser les patates! C’est pourquoi il faut décentraliser et redonner du pouvoir aux agriculteurs, littéralement pris à la gorge.
Vous énumérez assez rondement les horreurs du fast-food. Mais n’est-ce pas un peu facile de viser cette cible? Vous n’êtes quand même pas le premier à le faire…
Oui, c’est une cible facile et exploitée par bien des groupes militants, qui en ont particulièrement contre McDonald’s. Toutefois, je ne dis pas que le fast-food est responsable de tous les problèmes de la société. Mais il faut bien constater que ses défauts sont réels. La seule chose positive que je vois à son sujet, c’est qu’il représente un exemple de développement économique, qui aujourd’hui prend toutefois des proportions exagérées. C’est pourquoi j’encourage tout le monde à les dénoncer, au nom de l’avenir des enfants, de l’économie et de la santé.
L’opposition monte d’ailleurs lentement. Le mouvement Slow Food, qui préconise tout le contraire du fast-food, fait de plus en plus d’adeptes dans le monde. Est-ce que ce courant vous encourage?
Je sens effectivement que les choses changent. Les gens commencent à comprendre qu’il ne faut pas donner son argent à des compagnies qui exploitent leurs employés et risquent de nous empoisonner. Et quand les consommateurs se lèvent et décident de ne plus acheter de fast-food, les compagnies n’ont pas le choix de réagir, car elles sont sensibles uniquement à la perte de profits.
Je sais quand même que c’est le droit de tout le monde d’acheter du fast-food des chaînes. Mais il faut savoir prendre la responsabilité, et les risques, de ce que l’on avale. Aujourd’hui, j’invite plutôt les gens à faire davantage confiance aux casse-croûte du coin qu’aux McDonald’s…
L’industrie du fast-food a-t-elle réagi à votre ouvrage?
Je n’ai reçu aucune lettre d’avocat, si c’est ce que vous voulez savoir. Une chose est sûre, c’est qu’elle ne l’aime certainement pas. À mon avis, elle ne réagit pas, parce qu’elle sait très bien que ce qui y est décrit est véridique. Mais bon, j’attends de ses nouvelles. On ne sait jamais…
Une McTorture avec ça?
Par David Desjardins
Avant d’entreprendre la lecture de Fast Food Nation, consultez le site McCruelty to Go avec lequel l’organisme PETA (People for Ethical Treatment of Animals) poursuit sa campagne pour que les restaurants McDonald’s adoptent une politique d’achat avec leurs fournisseurs n’allant pas à l’encontre des droits des animaux. L’organisme qui se targue d’avoir forcé la compagnie à modifier ses pratiques poursuit tout de même sa lutte pour que la vie des animaux d’élevage soit la plus "humaine" possible, aussi courte soit-elle. À titre d’exemple, PETA demande à McDonald’s de refuser les poulets provenant de producteurs qui n’offrent pas un espace suffisant pour que les animaux puissent bouger (ils sont habituellement "cordés" dans de minuscules cages) et que la compagnie cesse d’acheter des poulets engraissés à une telle vitesse que leurs pattes ne peuvent plus les supporter après seulement quelques mois de vie et que, suivant les lois de la physique, elles cassent sous le poids de l’animal. Adresse: www.goveg.com/mcd
Cas d’exception?
Par David Desjardins
Au MAPAQ (ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec), on se fait rassurant quant à la propension qu’ont les restaurateurs (rapides ou non) à garder leurs cuisines dans un état acceptable. "En général, les chaînes de restauration internationales ont des politiques à l’interne qu’elles appliquent avec soin et qui respectent les normes gouvernementales", affirme Lyne Bourassa, conseillère en inspection des aliments au MAPAQ. Quant aux histoires d’horreur, "ça arrive dans la carrière de tout bon inspecteur de voir des choses répugnantes", d’ajouter la conseillère. "On peut penser, par exemple, à ce motel de Granby, l’année dernière, qui récupérait les restes de nourriture pour les resservir aux clients. On a déjà vu des gens qui lavaient des aliments à l’eau de javel ou des infestations d’animaux ou d’insectes dans certaines cuisines, mais il s’agit là de cas d’exception", précise-t-elle.