![Journaliste et témoin : David Wallis](https://voir.ca/voir-content/uploads/medias/2011/12/10259_1;1920x768.jpg)
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Journaliste et témoin : David Wallis
Seulement une heure après l’effondrement des deux tours du World Trade Center à New York, nous rejoignions DAVID WALLIS, président-directeur général de l’agence de presse Internet Featurewell.com.
David Desjardins
Hésitant, visiblement tendu et terrifié, David Wallis, qui est lui aussi journaliste, nous a décrit la vision d’horreur à laquelle il a pu assister du toit de l’édifice où se trouve son bureau situé à moins de deux kilomètres de la zone dévastée. Se sachant en ligne, Wallis décrit machinalement ce qu’il a vu: "Vers 9h30 ce matin, après avoir entendu la nouvelle d’un crash d’avion dans l’une des tours du WTC, comme tous les New-Yorkais ce matin, je suis monté sur le toit de mon édifice. En observant attentivement l’incendie du WTC, je pouvais voir les flammes se propager à tous les étages du bas à une vitesse incroyable… C’était le silence le plus total sur les toits, les gens autour se regardaient les uns les autres, hébétés. Ensuite, ce que j’ai vu ne peut être décrit autrement que comme une image qui aurait été tirée d’un film tel Armageddon, ou n’importe quel mauvais film de science-fiction de série B: la première tour s’est effondrée dans un nuage de poussière épouvantable, incroyable. Je n’en croyais pas mes yeux. On m’a dit, mais ce n’est pas confirmé, que la structure des tours étant jointe, l’effondrement de la première tour aurait entraîné la seconde vers le sol. Le nuage de fumée grise a immédiatement recouvert la ville de New York", décrit Wallis.
À quelle distance êtes-vous exactement du WTC?
"À moins d’un mille."
Avez-vous entendu le premier crash de votre bureau?
"Non. Étrangement, c’est un soleil radieux qui brillait sur New York ce matin, une température magnifique, le ciel était d’une clarté totale… Cela rend la chose encore plus absurde."
Et comment avez-vous su qu’il se passait quelque chose?
"J’ai allumé la télévision pour consulter le bulletin météo et l’avion avait déjà heurté l’édifice. Je vous l’ai dit et je le répète, je n’avais pas l’impression de regarder les nouvelles, ça me semblait être une rediffusion d’un mauvais film."
Quelle est la réaction des gens dans les rues, sur les toits?
"Les gens sont absolument silencieux, effarés [long silence]. Personne ne se parle dans les rues de New York en ce moment, les gens sont paralysés par la surprise et la peur."
En tant que journaliste et de par votre situation dans une agence de presse, quel genre d’informations vous est accessible en ce moment?
"Je n’en sais pas plus que vous pour l’instant, ce sont les services de nouvelles locaux qui nous transmettent le plus d’information pour l’instant. Cependant, en tant que journaliste ayant couvert le domaine des services secrets, je considère que la sophistication de cette attaque est sans précédent et changera sans aucun doute la façon dont toute l’Amérique du Nord mène son existence quotidienne et changera aussi nos notions de sécurité. Très peu de groupes [terroristes] peuvent avoir organisé une attaque aussi bien orchestrée, arrangée avec autant de minutie, sauf s’il s’agit d’une attaque commanditée par un État, éventualité qu’il faut envisager."
Vous devez vous sentir absolument impuissant. Qu’allez-vous faire dans les prochaines heures, que vont faire les New-Yorkais?
"Je dois vous dire que la surprise fait de plus en plus place à la colère… Mais ce que je vais faire immédiatement est aller donner du sang. Les New-Yorkais sont des gens fabuleux et nous combattrons cette tempête, nous ne laisserons pas même les terroristes les plus sophistiqués abattre notre volonté comme ils l’ont fait avec ces édifices. Pas question, pas les New-Yorkais! "
Que pouvez-vous voir de votre fenêtre en ce moment?
"Absolument rien, tout le bas de la ville est couvert d’un brouillard de poussière totalement opaque."
Vous, l’humain et non le journaliste, comment réagissez-vous à ce terrible événement dont vous avez été témoin?
"Je tremble… [silence] J’ai voyagé partout dans le monde, recueilli des dizaines d’histoires invraisemblables et… je tremble. J’essaie de maintenir un certain degré d’objectivité journalistique, j’essayerai sans doute d’écrire quelque chose plus tard, mais pour l’instant je suis paralysé et je tremble… Je ne crois pas que quiconque soit en mesure de ressentir quoi que ce soit, pas même un sentiment d’impuissance, ni de colère… pas encore. Pour le moment, nous ne pouvons qu’être abasourdis, engourdis et, je dois l’admettre, envahis par la peur."