Le point de vue de Michael Moore
Société

Le point de vue de Michael Moore

Michael Moore n’a pas manqué d’émettre son point de vue dans l’affaire de l’attentat, avec toute la fougue qu’on lui connaît. Le réalisateur de Roger and Me, auteur du livre Downsize This! et grand pourfendeur du pouvoir politique et économique, livre régulièrement sur son site Web éponyme (www.michaelmoore.com) des commentaires éclairés et éclairants sur des sujets d’actualité, des propos qu’on ne retrouve nulle part ailleurs aux États-Unis. Cette fois, l’attentat entre dans son collimateur.

Il écrit: "Nous parlons de tout au sujet d’Oussama ben Laden sauf d’un fait: NOUS avons créé le monstre connu sous le nom de ben Laden! Où est-il allé pour étudier le terrorisme? Au CIA! Quand l’Union soviétique a occupé l’Afghanistan, le CIA l’a entraîné, lui et ses comparses, afin de savoir comment commettre des actes terroristes contre les forces soviétiques. Ça a marché! Les soviétiques se sont enfuis. Ben Laden était reconnaissant pour ce que nous lui avions appris, et il a pensé que ce serait amusant d’utiliser ces mêmes techniques contre nous…"

Moore poursuit dans la même veine: "Nous haïssons le terrorisme, sauf quand nous sommes ceux qui commettent des actes terroristes. Nous avons payé et entraîné un groupe de terroristes du Nicaragua dans les années 80, groupe qui a tué 30 000 civils. C’est NOTRE travail. À vous et à moi. À cause de nous, des dizaines de milliers de jeunes du monde entier (Chili, Viêt Nam, Gaza, Salvador) sont devenus orphelins par le terrorisme que finançait l’argent des contribuables. Je crois que nous ne devrions pas être trop surpris quand ces orphelins deviennent un peu dérangés par l’horreur à laquelle nous avons contribué."

Dans cette affaire, estime finalement Moore, "les Arabes sont des boucs émissaires. La race est un élément-clé pour exciter les Américains contre un nouvel ennemi. Il est beaucoup plus facile de haïr lorsque le sujet de notre haine ne nous ressemble pas." Provenant d’un Américain en plus, ce commentaire prend une valeur exceptionnelle.