Maurice G. Dantec : Les mensonges de la gauche
Société

Maurice G. Dantec : Les mensonges de la gauche

L’écrivain Maurice G. Dantec est reconnu pour ses prises de positionfranches. Cette fois, il prend la plume pour se prononcer sur l¹attentatsurvenu aux Etats-Unis.

Il faut pardonner à ses ennemis, certes, mais pas avant qu’ils ne soient pendus.

– Heinrich Heine

Il paraît que le peuple palestinien était en liesse la semaine dernière, à l’annonce des assassinats de masse perpétrés aux États-Unis.

On le comprend.

Comme l’ensemble de ses frères arabes, le Palestinien est, quoi qu’on en dise, une victime. En tout cas, les intellectuels en vue dans les médias et les bureaucrates de l’ONU l’affirment.

Et une victime patentée comme telle par José Bové et le mensuel anarcho-publirédactionnel Alternatives ne peut que se réjouir de tout son coeur de la mort de plusieurs milliers de civils.

Je parle bien sûr de civils appartenant à la race maudite des méchants Yankees impérialistes. On peut alors chanter et danser tout le jour. Il n’y a que lorsque des juifs sont exterminés qu’on crie encore plus fort sa satisfaction.

À ce titre, en frappant New York City, on s’assurait des festivités sans fin.

La pathétique mascarade de Durban des jours précédents avait au moins un mérite. Celui de nous exposer les masques ainsi agités en pleine lumière. ONG, coalitions antimondialistes, castro-tiers-mondistes sur le retour, onucrates révisionnistes et experts en désinformation se réunirent pendant dix jours pour que les vilains colonialistes européens s’excusent d’avoir acheté, à bon prix, les cargaisons de "bois d’ébène" que les rois africains nous vendaient, sans la moindre vergogne, à une époque où l’esclavage était une coutume multimillénaire dans cette région du monde. Dans le même temps, bien sûr, il ne fallait pas attendre le moindre mot d’explication de la part de nos zamis les Zarabes zopprimés pour les massives razzias qu’ils ont menées en Afrique subsaharienne jusqu’au début du 20e siècle.

Pas un mot non plus sur la très progressiste politique de planning familial des talibans pachtounes, ou des émirs de Khartoum, rien à propos du sort enviable que réservent les maîtres pétrosaoudites, ou nigérians, à leur "personnel" philippin, malais ou sri lankais. Rien sur les égorgeurs algériens, quel que soit leur employeur. Rien sur le "docteur" psychopathe Mugabe et sa réforme agraire négro-maoïste. Rien sur les "rebelles" coupeurs de mains de la Sierra Leone, et les gangsters diamantifères du Liberia, ou bien l’inverse, rien sur leurs acolytes de Luanda, ou de Kinshasa, et réciproquement. Rien même sur le génocide de 800 000 Tutsis par les Hutus au Rwanda. On l’aura compris, si l’Afrique va mal en l’an 2000, c’est parce que mon trisaïeul breton y a envoyé quelques navires de troisième classe pour l’Amérique, il y a 300 ans.

Après l’échec cuisant du carnaval antiraciste de Durban, il était inévitable que les masques tombent.

Ils sont tombés, dans le bruit de deux tours géantes qui s’effondrent. Avec l’image de deux avions de ligne transformés en torpilles volantes.

Les hitléro-musulmans possèdent désormais leurs V-2. Il leur suffit d’acheter un billet United ou American Airlines.

L’Amérique du Nord, visiblement, n’est pas préparée à prendre la réalité, terrible, dans la face, et pourtant il faut bien s’y résigner: en cette journée du 11 septembre 2001, la 4e guerre mondiale a commencé. Il n’y aura pas de quartier.

À l’heure où j’écris ces lignes, le nombre total des victimes n’est pas connu, mais s’annonce très lourd, et en tout cas une chose est désormais certaine: cet attentat multiple a éliminé une figure essentielle de la résistance anti-islamiste que peut-être certains d’entre vous connaissent, je parle de Shah Massoud, assassiné par deux crétins d’Algériens kamikazes. Car on découvrira très vite que tous ces événements sont liés. Par le sang. La bêtise. Et la haine. Les talibans sont désormais maîtres à 100 % des ténèbres qui ont recouvert leur "Émirat islamique". Les Arabes de Cisjordanie peuvent se réjouir, ils seront bientôt "gouvernés" par leurs "frères musulmans" du Hamas, ou du Djihad. Les chants et les danses seront alors interdits.

Pour une fois, on s’en réjouira.

Aussi, l’image des tours et des avions sacrifiés se superpose à jamais à celle des enfants palestiniens qui expriment leur joie extatique à l’annonce du désastre, dans l’ignorance que c’est du leur qu’il s’agit.

Il faut dire que leurs livrets scolaires, payés avec l’argent de l’UNICEF, feraient frémir d’envie les caricaturistes de La Libre Parole d’Édouard Drumont, du ministère de la Propagande de Joseph Goebbels, ou de La Pravda de la grande époque. On comprend mieux à leur lecture comment ces écoliers feront d’excellents pilotes de ligne dans quelques années.

Désormais, la fracture définitive entre l’Occident judéo-chrétien et le panasiatisme arabo-islamique est consommée. Rien, sinon quelques siècles, ou quelques bombes atomiques, ne pourra régler ce contentieux historique fondamental, qui vient à point nommé rappeler aux jeunesses de l’Occident que la paix n’est jamais qu’un intervalle plus ou moins long entre deux guerres.

Entre Durban et le World Trade Center, la ligne rouge a été franchie, sans espoir de retour en arrière. Ceux qui viennent nous parler de "droits des peuples" et de "justice humanitaire", ces bureaucrates onuzis qui se nourrissent du cadavre des anciennes souverainetés impériales, sont ceux-là mêmes qui excusent à l’avance les crimes de guerre des hitléro-talibans. Ils les soutiennent, comme ces piquets de Sections d’Assaut humanitaires jouant les "vigiles" devant l’ambassade d’Israël, à Montréal. Ils leur donnent la parole et les mettent en scène, comme à l’opéra-bouffe de Durban. Pire encore, ils permettent ouvertement aux terroristes musulmans de profiter des libertés acquises par la civilisation occidentale:

C’est au Canada en effet, et au Québec tout particulièrement, que l’anarchisme pop et la "bovidéologie" onuzie minent les esprits, et que l’antisémitisme de gôche, qui se camoufle de façon pitoyable sous le vocable "antisionisme", a pénétré les consciences au point que, désormais, nos portes sont grandes ouvertes aux tueurs fanatiques dont la haine à notre encontre ne connaît point de limites. Comment d’ailleurs ne pourraient-ils pas haïr cette société occidentale devenue maîtresse des secrets de la science, et d’un monde qu’elle a inventé, alors que leur "civilisation" continue, sous la bénédiction de ses "universités", de condamner les homosexuels à la prison ou à l’exécution immédiate et de lapider les femmes adultères en public? Comme le savait Nietzsche, "il faut toujours protéger le fort du faible".

Les hitléro-talibans, avec toute la lâcheté dont ils sont capables, sont venus rappeler cette antique vérité à notre bon souvenir.

À nous de leur montrer en retour quelle ligne relie Pearl Harbor à Hiroshima.

Mais nous pouvons aussi continuer de nous regarder le piercing, au creux du nombril, entre deux avions pour Los Angeles.