Médias : Combat de coqs
Société

Médias : Combat de coqs

Saviez-vous que notre Céline nationale prenait deux années sabbatiques? Pourtant, on ne cesse d’entendre parler de la diva de Charlemagne. Après le baptême et la poursuite contre Allô Vedettes, voici le dernier coup d’éclat de l’entourage de notre rossignol québécois: une entrevue accordée dimanche dernier sur les ondes de TVA par son mari et gérant, René Angélil, au pit-bull de l’information, Paul Arcand.

Pendant une heure et quart, on n’avait jamais vu pareil crêpage de chignon: l’animateur pourchassait sans relâche son invité, espérant éclaircir toutes les frasques du célèbre couple. Tout y est passé: l’histoire d’Allô Vedettes, la manie d’Angélil de vouloir contrôler les médias, le remariage à Las Vegas, la fortune… Et, coup de théâtre, Angélil est même revenu par la suite pour expliquer qu’il laissait tomber sa poursuite contre le journal de Michel Girouard, jugeant qu’après les événements dramatiques des dernières semaines, ça ne servait à rien. Du grand vaudeville, qui mérite une place de choix dans les bons moments de la télé québécoise, au même titre que le fameux entretien entre Christiane Charette et Bernard Landry.

Une question demeure cependant en suspens: est-ce que Arcand serait allé trop loin cette fois-ci? On connaît le style de l’animateur, qui n’a pas l’habitude de mettre des gants blancs; mais, par son insistance et son air suffisant de justicier, Arcand tirait vraiment trop fort sur sa proie. Le problème, c’est qu’il était évident que l’animateur avait un préjugé défavorable envers Angélil, et qu’il voulait lui rentrer dedans sans demi-mesures. Il n’y a pas de mal à poser les vraies questions, ce qui est trop rare dans le cas de Céline et René, mais ce n’est pas une raison pour couper la parole, pour juger les intentions de l’invité et pour s’embarquer dans une pareille chasse aux sorcières. Ça ne sert à rien de tuer une mouche avec un bâton de base-ball. Par ailleurs, même si, éthiquement parlant, c’était loin de la perfection, on a vécu 75 minutes de pur divertissement.

C’est encore la rentrée
Toute la stupeur entourant les attentats aux États-Unis nous a presque fait oublier la rentrée télévisuelle chez nos voisins du sud. Parmi les nouveautés qu’on surveille de près, on a bien hâte de voir Jason Alexander (l’ex-George de Seinfeld) interprétant un gourou de la motivation dans Bob Patterson (mardi à 21 h, ABC); Citizen Baines (samedi à 21 h, CBS) promet également beaucoup: l’histoire d’un sénateur battu aux élections (James Cromwell, le fermier de Babe), qui doit maintenant réintégrer la société.

L’actualité apporte un intérêt encore plus marqué pour 24 (dès le 30 octobre à 21 h, Fox), où Kiefer Sutherland doit déjouer les plans machiavéliques d’un groupe terroriste en moins de 24 heures. On a peut-être remisé le pilote de The Agency, la nouvelle série mettant en vedette des agents de la CIA, puisqu’il faisait référence à Oussama ben Laden, mais CBS diffusera quand même l’émission à compter du 27 septembre, à 22 h.

Toute cette mouvance n’a pas seulement causé des maux de tête aux dirigeants des réseaux de télé, elle a également apporté quelques idées. Le créateur de la série The West Wing, Aaron Sorkin, est retourné à sa table de travail pour pondre un nouvel épisode, qui lancera la saison, le 3 octobre à 21 h, sur les ondes de NBC. On verra alors le président Bartlet, interprété par Martin Sheen, jongler avec des questions de sécurité et de terrorisme. Grâce à cette initiative sans précédent (l’épisode a été monté en catastrophe), The West Wing prouve encore une fois son réalisme et sa pertinence. Avec Bush qui continue à jeter de l’huile sur le feu, on peut espérer que le président fictif, lui, saura mettre un peu de baume sur les plaies des Américains.

Dossier chaud
Parlant d’actualité, Télé-Québec rediffusera, lundi à 21 h, un documentaire sur le régime taliban en Afghanistan. Dans Le Pays des interdits, on s’intéresse à Marine Jacquemin, grand reporter à TF1, qui racontera les difficultés d’exercer son métier dans ce pays où la présence des journalistes est indésirable.

Monsieur B en vitrine
Qu’on aime ou non les campagnes publicitaires de Bell, et même si l’on juge qu’elles ont peut-être fait leur temps, on ne peut nier l’influence de Benoît Brière et de son Monsieur B. Après le lait qui vend des disques et des livres, voilà que Bell utilise ses pubs comme oeuvres d’art, avec l’exposition d’une dizaine de costumes portés par Brière: entre autres, le premier habit de Monsieur B, ceux de sa mère, de son beau-frère et de sa femme, du gymnaste Boris et Mamouchka… Le tout est agrémenté par des photographies tirées de tous les messages créés au cours des neuf dernières années. Une expo intéressante, mais qui se visite trop rapidement, vu le peu d’information sur la campagne et l’absence de matériel didactique. Et, contrairement aux autres expos, on ne peut acheter de souvenirs à l’effigie de Monsieur B. Jusqu’au 30 septembre, dans le corridor des Pas Perdus, devant la Cinquième salle de la Place des Arts.

MusiquePlus en crise d’adolescence
En catimini, MusiquePlus a fêté, le 1er septembre, son 15e anniversaire. Pour souligner l’événement, une émission hebdomadaire de 30 minutes (dimanche à 17 h 30), animée par le pilier Claude Rajotte, présente les meilleurs moments de la station. Dimanche, on a eu la chance de revoir des entrevues avec Aerosmith et Kevin Parent, à ses débuts, et une prestation de Nirvana qui interprétait Smells Like Teen Spirit, bien avant que la chanson devienne un succès. Un bon moyen, donc, de se remémorer ce qui a marqué le monde de la musique.