À l’entrée, un soldat Storm Trooper sans casque nous accueille, il se nomme Carl et vit à Charlesbourg. Bienvenue à la toute première conférence consacrée à la série cinématographique Star Wars à Québec. Intrigués, nous nous sommes rendus sur place afin de vérifier, de visu, si les adeptes de Star Wars sont aussi étranges que les fameux trekies qui, quant à eux, n’hésitent pas à apprendre une langue seconde (le klingon en l’occurrence) ou à s’imbiber de culture Star Trek jusqu’à l’internement. Si notre soldat de l’Empire à l’entrée nous aura fait croire qu’il s’agissait bel et bien d’une rencontre de fanatiques, l’ensemble du public, majoritairement composé de familles, nous prouvera le contraire. En effet, peu sont costumés et le pathos postadolescents boutonneux momentanément détachés de leur ordinateur se fait rare. Au coin, un barman délégué par l’hôtel qui accueille l’événement s’ennuie visiblement, c’est qu’on boit surtout du Pepsi ici (commanditaire officiel de la nouvelle trilogie).
Si les rencontres avec les comédiens ayant incarné les désormais célèbres Darth Vader, Boba Feth et R2D2 semblent plutôt futiles, ce sont les collectionneurs qui retiennent le plus l’attention. Aucune limite de prix, tout s’échange ou s’achète si vous en avez les moyens: figurines dépassant le millier de dollars, t-shirts d’employés des plateaux de tournage à 100 $, artefacts de la première heure: hors de prix. Le plus volubile des exposants, un certain Stéphane, n’est pas sans rappeler le personnage des Simpsons qui tient la boutique de bandes dessinées où se vend à fort prix le premier épisode de l’Homme radioactif. Incarnation du glaneur postmoderne, Stéphane n’hésite pas à proclamer: "J’ai remplacé Dieu par E-Bay." Et parmi les quelques maniaques ayant revêtu le costume de circonstance, on aura remarqué la présence inopinée d’un propagandiste portant fièrement un brassard unifolié. Le côté obscur de la force?