Amis lecteurs-lectrices ou un peu des deux, je me confonds en excuses pour vous avoir fait faux bond la semaine dernière, et avoir laissé mon espace à une publicité, de chars, je crois, qu’on est prêt à vous donner en ces temps d’économie aux batteries à terre.
Mais sachez que les responsables de cette disparition inattendue – qui n’a rien à voir avec les récents événements à Kaboul – ont été sévèrement punis et envoyés dans un camp de rééducation dans la bien nommée ville d’Hull (jeu de mots).
Alors, à propos de quoi écrivais-je? De cette information maintenant périmée, parce que largement discutée dans les autres médias, selon laquelle, à Westmount, on déneigerait les rues avec des pelles en diamant. Enfin, c’est la seule conclusion à laquelle on peut en arriver en constatant qu’à Dorval, Westmount et autres lieux que Gérald Tremblay nous vendait hier comme des modèles de gestion, il en coûte quatre fois plus cher de donner les mêmes services que je reçois dans mon arrondissement montréalais.
Pour le premier budget du nouveau Montréal, le Comité de transition ne s’est pas trop empêtré dans les rééquilibrages fiscaux, et il a à peu près copié ce qui s’était budgété pour cette année. Ainsi, la dotation de l’arrondissement d’Anjou pour 2002 devrait présenter à peu près les mêmes chiffres que le budget de Ville d’Anjou pour 2001.
Une fois cette opération complétée, il appert qu’un résidant de Dorval coûte quatre fois plus cher à entretenir qu’un résidant de Notre-Dame-de-Grâce. La dotation pour Dorval donne 1260 $ par habitant; à Westmount, 943 $; et à NDG, 331 $.
Un modèle de gestion, la banlieue? Ce que ce budget nous démontrait surtout, c’est comment l’actuelle Ville de Montréal est grugée par ses obligations régionales: les grandes voies de circulation, les parcs, les grands équipements touristiques, les subventions et les services aux grands événements, les musées, etc. Les contribuables de Pierre Bourque défrayaient seuls ce dont tous les autres Montréalais profitaient.
Comme dans le bon vieux temps
Il nous a été permis d’apprendre qu’il y a de grosses larmes de crocodile qui se versent dans l’entourage de Pierre Bourque. Et elles n’auraient rien à voir avec la défaite, mais, au contraire, avec les très rares victoires de Vision Montréal dans huit arrondissements.
C’est que, voyez-vous, après sept années de pouvoir, on ne se prend pas pour de la chenoutte à Vision Montréal. Ainsi, ils seraient plusieurs élus de Pierre Bourque qui s’estimaient du calibre international requis pour occuper la présidence des arrondissements qu’ils ont gagnés. Mais, comme dans tout bon jeu de chaise musicale, il y a moins de chaises que d’enfants, notamment dans l’arrondissement Rivière-des-Prairies/Pointe-aux-Trembles/Montréal-Est. Marius Minier, surtout connu chez lui à l’heure des repas, et Colette Paul, qui estime avoir mérité tous ses galons depuis sa première élection en 1994, n’ont tellement pas prisé que Pierre Bourque leur préfère un dénommé Michel Plante qu’ils en ont quitté le parti. Minier pourrait maintenant former une alliance avec le quatrième conseiller de l’arrondissement, du parti de Gérald Tremblay (l’UICM) celui-là, Cosmo Macciocia. Avec une incapacité à s’entendre pour nommer le président, ce serait le conseil municipal qui trancherait en faveur du conseiller de Pointe-aux-Trembles, ce qui ferait perdre l’arrondissement à Pierre Bourque au profit de Tremblay. Because la majorité de ce dernier. Une situation qu’on ne retrouve qu’à Montréal. En banlieue, la procédure est claire et nette: le conseiller ayant récolté le plus de voix est nommé de facto président.
On se retrouve donc avec une situation similaire à l’arrondissement du Plateau, où il y a une égalité, deux conseillers de l’UCIM et deux de Vision Montréal.
Force est de s’interroger sur la motivation du législateur (appelons-le Louise Harel pour les besoins de la cause) de limiter à un nombre pair les conseillers des arrondissements du Montréal actuel. Et de laisser à ces derniers le privilège de s’entendre pour se dégoter un président. Croire qu’une égalité pourrait se résoudre par la bonne entente fraternelle entre quatre individus, c’est faire preuve d’une naïveté déconcertante. Surtout quand tout le monde sait, et sa mère s’en doute, que là où il y a de l’Homme, il y a de l’hommerie, et donc là où il y a des partis, il y a de la partisanerie. Bref, que ce seraient les chefs des partis qui assoiraient leur autorité pour le choix des présidents d’arrondissements. Certains arrondissements du Montréal actuel seront donc gouvernés par des jaloux et des jalousés qui se regarderont comme des chiens de faïence à chaque réunion. On sent que ça va être efficace.
Vive la différence
Que tous les Robert Libman de l’hôtel de ville se le tiennent pour dit et entendu: Montreal is the greatest town on Earth. En tout cas, c’est l’opinion assez générale qu’ont exprimée les visiteurs de l’Ouest et de l’Ontario pendant leur semaine de la Grey Cup chez nous. Y compris les très malveillants journalistes du Canada anglais, qui, selon Normand Lester, ne nous aiment pas beaucoup.
Qu’on ne vienne plus me dire maintenant que tous ces clubs d’effeuilleuses, où toucher n’est pas péché, donnent une mauvaise image de Montréal. C’est même tout le contraire.