Les fusions
Société

Les fusions

Chemises déchirées, coups de gueule et de griffes, accusations d’atteinte à la démocratie, contestations du projet de loi jusqu’en Cour suprême: le dossier des fusions municipales n’a pas fini d’alimenter conversations et controverse. Le dossier semble pourtant bouclé, membres du conseil et maires élus, mais un peu partout en banlieue, on parle de défusion… Chaud, le dossier.

Guy Bertrand

, avocat

"Nous croyons que le législateur aurait pu prendre d’autres moyens pour régler ses problèmes qui sont d’ordre fiscal. […] Jusqu’à présent, je n’ai jamais donné mon opinion sur le plan personnel et politique, je me suis plutôt exprimé dans le domaine juridique, mais je pense que ça coûterait moins cher de le faire [défusionner] rapidement que d’attendre. Le jour où on aura une grève des cols bleus de Montréal, qu’il y aura un seul syndicat et que l’ensemble de la ville sera paralysée, ça va coûter cher. Plus on la retarde, moins on a de chances de réussir. Ici, l’argument qui joue contre le gouvernement, c’est qu’il n’a pas tenu compte de l’opinion publique. La Cour suprême l’a démontré, la démocratie, ce n’est pas seulement le 50 % + 1, mais aussi de gouverner en tenant compte de l’opinion et des intérêts de la majorité comme de la minorité. Or, le gouvernement ayant défié l’opinion publique, que le résultat soit bon ou mauvais, vous vous sentez frustrés comme citoyens. Il arrivera un jour où les tribunaux devront se demander si un parti politique, quel qu’il soit, peut passer des lois alors qu’il n’a pas été autorisé à le faire lorsqu’il a pris le pouvoir, c’est de la fausse représentation: je me fais élire pour un objectif et je fais autre chose. En campagne électorale, le PQ n’avait pas annoncé cette réforme municipale. Le gouvernement a défié les référendums qui ont été faits dans les municipalités. C’est un exercice anti-démocratique qui a choqué les citoyens… Même si ça peut être bon… Ça se peut que ça soit bon. Reste que la plupart des gens se moquent de payer plus de taxes ou pas, tellement ils sont frustrés qu’on n’ait pas respecté la démocratie."

Jean Garon, maire de Lévis

"Quelle opinion vous voulez avoir? Le gouvernement a décidé qu’il y aurait des fusions municipales, mais je n’ai jamais dit que j’étais en faveur des fusions municipales forcées. Mais il était clair qu’ils s’en allaient vers ça. Il est fait, ce débat-là. On est rendu avec des [nouvelles] villes, voilà! Ça ne m’intéresse pas de parler de ça. Le gouvernement a tranché et la Cour suprême a décidé qu’ils avaient le droit, alors que voulez-vous que je vous dise? On ne déposera pas le budget avant Noël parce qu’on n’est pas satisfait du budget proposé par le comité de transition. Je l’ai dit des dizaines de fois, le gouvernement a décidé, on n’a pas trop le choix parce qu’on reste ici, mais je veux faire un succès de la nouvelle ville. C’est pour ça qu’on n’a pas pris le budget du comité de transition…"