Tous aux abris!
Société

Tous aux abris!

Dans notre numéro spécial du 15e anniversaire consacré à la maison pour jeunes sans-logis Le Refuge des jeunes, nous vous parlions du phénomène de l’itinérance et notions le manque flagrant de ressources et de places dans les refuges destinés aux sans-abri… Il aura fallu un événement malheureux pour convaincre les autorités de la véracité de ces propos. Encore une fois, malheureusement.

La semaine dernière, des cols bleus ont démoli les cabanons que s’étaient construits une dizaine de sans-abri sous le viaduc de la rue Notre-Dame. Le Service de prévention des incendies avait recommandé l’expulsion des itinérants, prétextant le fait qu’ils se réchauffaient à la chandelle et que ce geste représentait un risque pour leur sécurité…

Le nouveau maire de Montréal, Gérald Tremblay, a décidé d’agir devant la crise. Des intervenants demanderont aux sans-abri de recourir à un refuge plutôt qu’à un abri de fortune et, si celui-ci est plein, une navette se chargera de les transporter vers un autre gîte. Bonne initiative. Mais comme un peu moins de 500 places attendent des sans-abri comme Mike (voir photo) dans les refuges à Montréal et que leur nombre surpasse largement cette capacité, il y a fort à parier que l’on continuera à voir des hommes et des femmes coucher dehors. Aucune solution miracle n’existe par contre, sauf plus de fonds et de ressources, plus de logements sociaux abordables (même si des annonces en ce sens ont été faites récemment, l’offre reste insuffisante), plus d’appui aux travailleurs de rue sur le terrain (qui peuvent tenter de sortir ces itinérants de la rue ou, du moins, diagnostiquer leurs problèmes), plus de maisons de chambre et d’OSBL d’habitation. Mais ça, les autres paliers de gouvernement doivent y voir…