Le Forum social mondial (FSM) est maintenant terminé. Quelque 50 000 personnes se sont rassemblées à Pôrto Alegre (Brésil), non pas pour marcher sous la bannière de l’antimondialisation, mais bien pour prôner une mondialisation à visage humain, soumise à des contrôles empêchant les excès. Grosse différence que bien peu de personnes semblent saisir…
Élimination de la dette des pays du tiers-monde, protection de l’environnement et de la diversité culturelle: c’est vrai, les enjeux débattus ont été disparates, à l’image des groupes hétéroclites présents au FSM.
Il est possible de reprocher beaucoup de choses à ce mouvement, mais l’édition de cette année a marqué un tournant. De un, le message du FSM n’a pas été occulté par les manifestations violentes. De deux, plutôt que de passer seulement par l’intermédiaire de la rue, les groupes militants se donnent peu à peu des structures, se mobilisent, s’organisent. Bref, ils se donnent une plate-forme autonome pour défendre leurs positions. Enfin.
Certains ont même parlé de créer de grands groupes de pression à l’intérieur de chaque pays, d’autres ont prôné la création d’une alliance des forces sociales du monde entier par laquelle de vastes campagnes pourraient être réalisées, notamment concernant l’élimination de la dette des pays du tiers-monde.
Cette consolidation était souhaitable. Reste maintenant à parvenir à un dialogue avec les promoteurs de la mondialisation (d’accord, ce n’est pas sexy) et à proposer des solutions de rechange. Avoir l’audace de défendre ses points de vue jusqu’au bout, quoi. Car une marche, c’est bien beau; mais une tribune, c’est bien mieux.