![Médias : Investir, c'est rock'n'roll](https://voir.ca/voir-content/uploads/medias/2011/11/11719_1;1920x768.jpg)
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Médias : Investir, c’est rock’n’roll
Frédéric Boudreault
C’est le temps des REER. À la recherche de placements éclairés, les téléspectateurs s’intéresseront peut-être aux nombreuses émissions qui traitent de finance personnelle. Toutefois, à la lumière d’un reportage diffusé il y a deux semaines à Disclosure, sur les ondes de CBC, il faudrait se méfier de certaines émissions proposant un contenu supposé objectif, mais qui serait grassement commandité par des compagnies. Dans ces infopubs déguisés, on offrirait donc de l’information tronquée, partiale, mais en la faisant passer comme quelque chose de sérieux. En fait, cette confusion des genres semble déranger au plus haut point le CRTC, qui a décidé de vider le fond de l’histoire à la suite du reportage de la CBC. Rien de bien rassurant pour tous ceux qui espèrent trouver à la télé des conseils pertinents.
Dans le reportage, on pointait d’ailleurs le cas de Canada’s Best Businesses, animée par la controversée journaliste du National Post, Diane Francis. Cette émission diffusée à Global et à CTV proposent des reportages de quatre minutes sur des entreprises prometteuses. Le hic, c’est que le choix des compagnies se ferait en échange d’une rondelette somme allant de 18 000 à 20 000 $, et que celles-ci prépareraient au complet les reportages! Peut-on parler ici de journalisme vraiment sérieux? C’est comme si le topo d’Enjeux sur les dangers de la cigarette était réalisé par un fabricant de tabac. Quand on fraie avec le monde de la finance, est-ce vraiment deux poids, deux mesures?
Il ne faut pas chercher loin pour trouver aussi des situations ambiguës au Québec. Même si elles n’ont pas l’ampleur du cas de Diane Francis, le week-end regorge d’émissions financières au contenu quelquefois douteux. Prenez, par exemple, Mon argent mes finances, diffusée le dimanche midi sur les ondes de TQS. La semaine dernière, l’animatrice Lysa Marois proposait une table ronde sur les placements, où l’un des experts a pu vanter en long et en large les produits de sa compagnie. Or, il s’avère que ladite compagnie était le commanditaire de cette portion de l’émission. La ligne entre la plogue et le contenu informatif semble très tenue dans ce cas-ci, pour ne pas dire inexistante. Le public n’est-il pas en droit de recevoir une information impartiale, surtout quand on s’adresse à son portefeuille? Si, au moins, on invitait d’autres analystes, pour que le téléspectateur puisse obtenir divers points de vue…
Il n’y a rien de mal pour les diffuseurs de mettre à l’antenne des infopublicités: ils le font d’ailleurs pour boucher les trous depuis plusieurs années. Mais le contenu de ces émissions est clairement identifié comme étant du temps d’antenne payé par des annonceurs. Pour ce qui est des exemples pointés par Disclosure, ça ne semble pas le cas. Pour éviter toute forme de confusion, les réseaux devraient se faire un devoir d’inscrire au bas de l’écran qu’il s’agit d’une infopublicité. Il y a des limites à induire le public en erreur.
C’est long longtemps
Petit mot en passant sur la couverture olympique. C’est bien beau de proposer une dizaine d’heures de compétitions par jour, mais il faudrait peut-être avoir du contenu pour meubler tout ce temps. Et il semble que, jusqu’à maintenant, Radio-Canada s’acquitte difficilement de sa tâche. Nombreuses capsules inutiles (McDo, Volkswagen, Bell, alouette), pauses publicitaires à répétition, choix bizarre de compétitions (lundi, on a diffusé à la SRC un match complet de hockey féminin quand on offrait à CBC une finale de surf des neiges), reprises interminables des mêmes performances: c’est à se demander si les gens de Radio-Canada ne dorment pas au gaz à Salt Lake City. Une chance qu’il reste les propos toujours éclairés de Marie-José Turcotte.
Mots dits
"Le Kaztan semble avoir bien de la difficulté contre le Canada."
– France St-Louis, analyste lors du match de hockey féminin entre le Canada et le Kazakhstan.