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Médias : Pas de répit pour Anne-Marie
Frédéric Boudreault
Photo : ac_media.jpg
On ne peut pas dire que la nouvelle présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), l’animatrice Anne-Marie Dussault, ait connu un début de règne tranquille.
Depuis son élection, en novembre, les dossiers chauds ne cessent de s’accumuler sur son bureau: le Lestergate, l’enlèvement de Ken Hechtmann du Mirror, la concentration de la presse, l’affaire CanWest… Ce climat particulièrement explosif fait croire à la présidente que les journalistes québécois vivent des moments bien difficiles. "Des cas comme CanWest, c’est menaçant pour la liberté de presse: comment un journaliste doit-il réagir quand ses idées ne correspondent pas à celles de son employeur? C’est la qualité de notre travail qui est en jeu."
Devant un tel état de choses, à quoi peut servir concrètement un organisme comme la FPJQ, qui doit se battre avec peu de moyens? Bien qu’elle soit très visible, on peut s’interroger sur la puissance de son action. La FPJQ n’est pas un syndicat, il s’agit d’un organisme auquel on adhère d’une manière volontaire. Passionnée et déterminée, Anne-Marie Dussault ne veut pas regarder le train passer. Elle espère augmenter le nombre de membres, qui est d’environ 1500 actuellement, afin d’accentuer le rapport de force. Cette volonté constitue le leitmotiv de la nouvelle présidente de la FPJQ, qui entend lancer un questionnement sur la définition du métier de journaliste, dans le but justement d’attirer plus de membres. "Il faudrait avoir plus de moyens, de services, de ressources à offrir aux journalistes. Malgré tout, je trouve qu’on fait un boulot colossal. Mais il y a des pressions sur nous pour qu’on en fasse davantage. Pour qu’on apporte des réponses, surtout sur le plan éthique."
Au moment où l’on trouve un nombre élevé de pigistes, où l’information se mêle souvent au divertissement, et où les joueurs sur l’échiquier médiatique sont de moins en moins nombreux, comment définir clairement les cadres de cette profession? Il y a le cas de Jean-René Dufort qui traîne depuis quelque temps déjà. La possible adhésion d’Infoman soulève tout un tollé chez les membres de la FPJQ, qui ne voient pas d’un bon oeil l’arrivée d’un journaliste qui fait des "clowneries". Pourtant, on n’hésite pas à remettre une carte au caricaturiste Serge Chapleau. N’y a-t-il pas paradoxe?
Anne-Marie Dussault veut justement clarifier cette situation: "Quand on parle de Jean-René Dufort, je ne vois pas de confusion des genres; je vois un gars qui se sert de l’actualité, qui fait de l’humour dans le but d’informer. La confusion des genres, c’est le public qui pense être informé quand il écoute des talk-shows. Les politiciens se servent de ces tribunes pour refaire leur image. Après ça, ils ne veulent plus aller dans les émissions d’affaires publiques, et elle est là, la dérive de l’information." Alors, peut-on espérer que Jean-René Dufort obtienne un jour sa carte de la FPJQ? "Ça se peut très bien, mais c’est l’ensemble des journalistes qui va définir quelle est la limite."
Et il y a la concentration de la presse. Dans son rapport sur le sujet, lancé en novembre, le gouvernement du Québec a clairement indiqué qu’il ne pouvait rien faire dans ce domaine. Anne-Marie Dussault dénonce avec force cette situation. "On peut s’inspirer de mesures qui existent déjà aux États-Unis, en Norvège, et dans d’autres pays européens. Il ne faut pas avoir peur de non pas s’ingérer dans les contenus, mais de dessiner des balises, des obligations de transparence de la part des entreprises de presse. Le public doit être confiant que l’information qu’il reçoit est fondée sur une éthique."
Pour la présidente, il ne faut pas baisser les bras, malgré l’inertie du gouvernement. Anne-Marie Dussault parlera même, pendant l’entrevue, de lobby… Du moins, pour faire passer son message auprès du gouvernement. "C’est le rôle d’un État respectueux des règles du jeu démocratique de mettre des balises pour protéger la liberté de presse." La ministre Diane Lemieux n’a qu’à bien se tenir…
Lévesque sous les projecteurs
Dès lundi, dans le cadre de l’émission Indicatif Présent, on présentera une passionnante série de 10 épisodes retraçant la vie et la carrière de René Lévesque. À l’aide de nombreux témoignages, on abordera toutes les facettes de cet homme qui a marqué la scène politique et médiatique au Québec. De sa naissance à New Carlisle à la fin de sa carrière politique, en passant, entre autres, par son travail de correspondant de guerre, son projet controversé de nationalisation de l’électricité et la création du Parti québecois, le réalisateur Jacques Bouchard a fouillé les archives de Radio-Canada pour préparer ce document historique colossal. Du 25 février au 8 mars, à 10 h, sur la Première Chaîne de Radio-Canada.
Déprime post-Seinfeld
Depuis la fin de Seinfeld, il y a maintenant trois ans, un mauvais sort semble s’acharner sur ses anciennes stars. Si Jason Alexander et Michael Richards se sont plantés royalement, qu’adviendra-t-il de Julia Louis-Dreyfus et sa nouvelle sitcom Watching Ellie? Elaine se transforme maintenant en Ellie Riggs, une chanteuse de cabaret qui a maille à partir avec un entourage plutôt bizarroïde. Est-ce que le public suivra? Réponse le 26 février à 20 h 30, sur NBC.