Médias : CIBL sur la corde raideLa grande ciasseLa bêtise humaine
Société

Médias : CIBL sur la corde raideLa grande ciasseLa bêtise humaine

CIBL sur la corde raide

Vendredi soir, un spectacle-bénéfice se déroulera au Medley afin d’amasser de l’argent pour CIBL, qui éprouve en ce moment de sérieuses difficultés. Depuis l’automne, la radio communautaire de l’Est de Montréal vit sa crise la plus profonde, et les rumeurs les plus folles ont couru. On a parlé de fermeture et de faillite, mais que se passe-t-il vraiment à la petite station du boulevard Pie-IX?

Avec l’arrivée de COOL FM dans le décor, qui joue dans les mêmes plates-bandes musicales, avec des subventions gouvernementales qui fondent comme neige au soleil (elles sont passées de 350 000 $ à 54 000 $ en trois ans!), il est clair que la situation n’est pas très rose à CIBL. Sans directeur général et directeur de la programmation depuis plusieurs mois, la station évolue dans un climat d’anarchie presque total. En plus de traîner un déficit d’environ 60 000 $, ce qui fait que, techniquement, CIBL se retrouve en faillite. Pour éponger quelque peu cette dette, on a dû remercier quatre employés en novembre. On peut facilement comprendre pourquoi le moral des troupes est au plus bas.

Comme le faisait remarquer la directrice générale par intérim, Louise Lamarche, CIBL a traversé plusieurs crises au cours de son existence, mais jamais la situation n’a été aussi critique qu’en ce moment. D’où l’urgence d’intervenir. Et la priorité numéro un, c’est de dénicher le plus rapidement possible un directeur général pour donner le coup de barre nécessaire à la survie de la station. "Il faut être plus présent, plus agressif, plus visible, explique Louise Lamarche. Il faut faire sentir qu’on existe, qu’on est là pour la relève, pour les communautés culturelles, pour tout le monde."

Pour Lucie Gagnon, secrétaire générale de l’Association des radiodiffuseurs communautaires du Québec, CIBL n’est pas la seule à connaître des difficultés, car la situation serait aussi difficile pour les autres radios communautaires. "Il y a une concurrence de plus en plus serrée des stations commerciales et des radios étudiantes. On partage les mêmes annonceurs, ce qui rend la tâche encore plus ardue. Comme on reçoit moins de subventions, il va falloir penser à de nouvelles façons de trouver des fonds, afin de maintenir notre barque à flot."

Pour remettre de l’ordre dans la cabane, les dirigeants de CIBL ont fait appel à un CAMO (Comité d’adaptation à la main-d’oeuvre), en partie payé par le gouvernement provincial, pour évaluer la situation et établir des recommandations. C’est ce rapport qui a été présenté à l’assemblée générale de CIBL samedi, et qui a été adopté à l’unanimité. On propose plusieurs réformes, surtout dans la gestion de la station, qui est trop compliquée actuellement. Mais les gens de CIBL entendent également solliciter le public en organisant moult activités.

Le spectacle-bénéfice de vendredi est le premier d’une longue série d’événements qui serviront à amasser des fonds. On parle d’un marché aux puces, d’un radiothon avec une formule renouvelée… On veut aussi aller chercher différemment les subventions offertes par le gouvernement. "Il faut proposer des projets spécifiques d’émissions et non attendre que l’argent nous tombe sur la tête", souligne Louise Lamarche.

Avec tous les changements qui s’annoncent, peut-on espérer une reprise à CIBL? Selon Louise Lamarche, cela ne fait aucun doute: "On a notre place à Montréal, et il faut la revendiquer. On a toujours été des leaders, il faut maintenant se retrousser les manches et faire le ménage", conclut la directrice générale. Dans un univers radiophonique qui manque cruellement de diversité, on souhaite bonne chance à CIBL.

La grande classe
Jeudi, c’est le retour de Fortier (jeudi à 21 h, TVA), probablement la meilleure série policière de l’histoire de la télé québécoise. Après avoir visionné les deux premiers épisodes, je peux vous dire que vous ne serez pas déçus par ce troisième volet des aventures de notre psychologue interprétée par Sophie Lorain. Cependant, il est nécessaire d’avoir les nerfs solides pour supporter les intrigues qui ouvrent la nouvelle série: un maniaque vole des foetus dans le ventre de plusieurs mères. Le récit est parsemé de fausses pistes, et l’auteure Fabienne Larouche se surpasse encore une fois. La réalisation de François Gingras est toujours aussi haletante; et la musique, enivrante. De la grande télé.

La bêtise humaine
La nouvelle est tombée jeudi dernier comme une tonne de briques: le journaliste américain Daniel Pearl est finalement mort. Et il a connu un fin plutôt atroce, puisqu’il a été égorgé et décapité. On a une petite pensée pour sa femme Marianne, qui est enceinte de sept mois. Qui a dit qu’on vivait dans un monde civilisé?