Célébrée le 15 mars, la Journée internationale contre la brutalité policière est un peu le Noël (noir) d’Yves Manseau et de ses collègues du Mouvement Action Justice. Cette année, ils invitent les pourfendeurs de bévues policières – et leurs sympathisants! – à une marche au flambeau à la mémoire de Michael Kibbe, mort dans le stationnement du Centre opérationnel sud de la rue Guy, il y a un an. "Un cas patent de brutalité", croit Emmanuel Hudon, directeur administratif du MAJ, même si le coroner a conclu à une mort accidentelle. Rappelons que le jeune toxicomane, arrêté pour avoir tenté de cambrioler un McDonald avec une seringue, est mort en essayant d’échapper aux représentants de l’ordre, après avoir couru plusieurs dizaines de mètres, menotté, pour enjamber un muret qui cachait une falaise de béton. Selon Hudon, des images de la tragédie ont été captées, sans jamais être montrées aux parents du défunt.
Convaincu que "le camouflage se poursuit" et que la situation ne s’améliore pas avec les années, le très médiatisé Yves Manseau (voir photo) rencontrera les citoyens au coin de Guy et De Maisonneuve, à 17 h, pour aller offrir un bonjour bien spécial aux policiers du poste Guy. Une fois sur "les lieux du crime", le sculpteur Armand Vaillancourt dévoilera une plaque commémorative de son cru, puis le coordonnateur du MAJ et Jennifer Jonhston, la mère de Michael Kibbe, se livreront à un acte de désobéissance civile pour dénoncer le manque de transparence qui caractérise, selon eux, les autorités enquêtant sur les décès survenus lors d’opérations policières. Des discours, chansons, poèmes et jams de tam-tam résonneront ensuite dans l’aire de stationnement. In memoriam.