Médias : Rêver mieux Retour au bercail30 ans de consommation
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Médias : Rêver mieux Retour au bercail30 ans de consommation

Rêver mieux
Le sujet est vieux comme le monde. Quelques réflexions lancées par l’animatrice et ancienne ministre libérale Liza Frulla, entre deux verbiages aux Copines d’abord, ont cependant ravivé le débat. Elle a pointé du doigt son employeur, Radio-Canada, l’implorant d’offrir une télé de qualité, audacieuse, qui se moque des cotes d’écoute et qui ne joue pas dans les plates-bandes des chaînes privées. Est-ce un rêve ou une réalité qu’on peut vraiment souhaiter, surtout quand on diffuse à la société d’État des spectacles de la diva de Charlemagne?

Ça fait longtemps qu’on se questionne sur la personnalité schizophrénique de Radio-Canada. Écartelée entre sa volonté de remplir ses mandats et celle d’attirer le plus grand nombre de téléspectateurs possible, la SRC semble manquer le bateau depuis quelques années. Ne serait-ce pas le temps justement de clarifier la situation une fois pour toutes? Avec les échecs de plusieurs séries et la baisse généralisée des cotes d’écoute, les dirigeants de la société d’État ne devraient-ils pas enfin voir la réalité en pleine face: ils ne peuvent combattre sur le même terrain que TVA et TQS.

Rappelons-nous les nombreux débats entourant la viabilité de Télé-Québec. Il y a cinq ans, après que toute la gent médiatique eut souhaité qu’on lui tire la plogue, les dirigeants de la télé publique québécoise ont pris le taureau par les cornes. Sous l’impulsion d’un directeur des programmes audacieux, Mario Clément, on a revampé la grille-horaire et finalement compris que Télé-Québec avait une personnalité bien à elle, en marge des diffuseurs privés. Qu’attend-on à Radio-Canada pour effectuer le même ménage? Même leurs collègues de la radio, pourtant située dans le même édifice, l’ont compris avant eux.

Liza Frulla parlait également d’une télé publique qui propose du contenu de qualité. "Quand on investit 800 millions de deniers publics, on est en droit d’espérer des choix éclairés", lançait-elle pendant l’entrevue. Il faut se rendre à l’évidence: ces temps-ci, à Radio-Canada, on la cherche quelque peu, la qualité. Quand on voit des jeux comme Les Beaux Parleurs se faufiler sur les ondes publiques, il y a de quoi crier au scandale. À TQS, cette formule, adaptée d’un quiz américain où l’on s’amuse sur le dos des participants, aurait eu sa place. À Radio-Canada, on en doute sérieusement.

Le débat peut aussi s’étendre au choix des oeuvres dramatiques. À part La Vie la vie, nommez-moi une série qui ait vraiment excellé cette année à Radio-Canada. Les téléromans sont ennuyeux à mourir et généralement déconnectés de la réalité. Pendant que les remises en question des trentenaires sont montrées avec vigueur et dynamisme dans la série de Stéphane Bourguignon, on tombe de sommeil devant les "péripéties" de Macha Grenon dans Mon meilleur ennemi. Faut-il rappeler encore une fois que la télé ne se fait plus comme en 1972!

On a l’impression que la direction des dramatiques ne suit plus le processus de création des séries qu’elle commande aux producteurs indépendants, et, par conséquent, qu’elle se ramasse avec des choses de piètre qualité; ou bien elle se fie trop aux gros noms comme Lise Payette ou André Melançon sans tenter de vérifier ce qu’ils trament. Un peu de quality check ne ferait pas de tort à Radio-Canada. Comment une série confuse comme Asbestos a-t-elle pu recevoir l’aval de la société d’État?

Le problème est majeur à Radio-Canada, et on le sent, cette année, à l’écran. Mais il y a une volonté de changement pour l’an prochain, alors que l’on devrait revoir de fond en comble la grille de jour. Est-ce que nos rêves prendront enfin forme?

Retour au bercail
Grosse bombe dans le milieu de la télé lundi: comme la brebis égarée, Simon Durivage rentre au bercail. Il reviendra cet automne à l’antenne de Radio-Canada, après avoir mené la barque du bulletin de fin de soirée de TVA pendant cinq ans. À la radio, tout d’abord, pour prendre la place de Frank Desoer (qui sera maintenant journaliste) au Montréal Express, le retour à la maison de la Première Chaîne, et aussi pour animer une émission d’affaires publiques à la télé.

Pardonnez-moi de me faire l’avocat du diable, mais est-ce que Simon Durivage a encore sa place à Radio-Canada? Dimanche dernier, il animait une émission avec des humoristes avant le Gala des Olivier, où il tentait lui aussi de faire des blagues. Une situation assez ambiguë pour un lecteur de nouvelles qui se dit sérieux. Quoique Stéphan Bureau soit lui aussi tombé dans le piège à la fin de l’année dernière. Mais comme l’ancien animateur du Point a affirmé qu’il avait le logo de la SRC tatoué sur le coeur, on est prêt à lui laisser une autre chance. Un pas dans la bonne direction à Radio-Canada?

30 ans de consommation
Pionnier dans le domaine de la défense des droits des consommateurs, le magazine Protégez-vous fête son 30e anniversaire en lançant deux numéros hors série. Le premier, amusant et rempli de petites anecdotes, propose une rétrospective des grands moments de la consommation au Québec: de la MIUF aux OGM, du four à micro-ondes au cellulaire, en passant par le guichet automatique et Internet. Dans le second, vous trouverez plutôt un guide pratique du locataire. Avec la crise du logement qu’on traverse en ce moment, c’est un outil bien utile. Longue vie à Protégez-vous!