![Médias : La dictature de la cravateL'énigmatique M. BertrandAller simple](https://voir.ca/voir-content/uploads/medias/2011/10/12130_1;1920x768.jpg)
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Médias : La dictature de la cravateL’énigmatique M. BertrandAller simple
Frédéric Boudreault
La dictature de la cravate
Le printemps a commencé mercredi. Avec le retour des bourgeons, c’est également le début de la grande saison du ménage à la télévision. On en a déjà eu un avant-goût la semaine dernière avec le retour de Simon Durivage à Radio-Canada. Manifestement, à TVA, le départ du lecteur de nouvelles a pris tout le monde par surprise, et le vice-président à l’information, Philippe Lapointe, devra régler bientôt ce dossier chaud: qui prendra la barre du bulletin de nouvelles de 22 h à TVA?
La course est maintenant ouverte, et plusieurs personnes se demandent si l’on pourrait voir, cette fois-ci, une femme comme chef d’antenne. Les Sophie Thibault, Michaëlle Jean et Michèle Viroly ont toujours été confinées à des bulletins de fin de semaine ou sur l’heure du midi; n’est-il pas temps d’engager une lectrice de nouvelles pour occuper ce fauteuil prestigieux? À compétence égale, est-ce que les patrons de TVA vont avoir le courage de choisir une femme au lieu d’un homme?
Pour Judith Dubois, responsable du programme de journalisme à l’UQAM, ce n’est pas demain la veille qu’on verra une femme animer un bulletin de fin de soirée, et ce, malgré la présence de plus en plus accrue des journalistes de sexe féminin dans les salles de nouvelles. "Avant qu’une femme puisse accéder à un poste aussi prestigieux, elle devra être meilleure que les hommes. Pour qu’on décide de choisir une femme, il faut non seulement qu’elle soit excellente, il faut qu’elle soit exceptionnelle."
Judith Dubois compare d’ailleurs cette situation à celle d’une femme qui aimerait devenir première ministre. "Est-ce qu’en politique, on est prêt à avoir une femme première ministre? Il va falloir qu’elle se démarque, qu’elle soit vraiment supérieure."
Cette opinion est partagée par Sophie Thibault, la remplaçante temporaire de Simon Durivage. "Selon des focus groups, la présence d’un homme dans un bulletin de nouvelles serait plus rassurante que celle d’une femme", a même lancé la journaliste lors de l’entrevue. Il semble que les lecteurs de nouvelles imposent, encore aujourd’hui, le respect et la crédibilité. Même les gens de TVA, selon la journaliste, ne savent pas sur quel pied danser à ce sujet: "Quand j’ai demandé à deux de mes patrons s’ils auraient tendance à privilégier une femme, à compétence égale bien sûr, ils m’ont dit non. Il est évident qu’il y a divergence d’opinion."
Même si elle se retrouve sur la courte liste des successeurs de Simon Durivage, Sophie Thibault voit bien qu’il reste des craintes à laisser le poste à une femme: "C’est une grosse game, et il faut savoir la jouer. Ça prend une femme qui a des contacts, qui est capable de gérer n’importe quelle situation, qui est suffisamment solide sur ses pattes pour ne pas se laisser envahir par les émotions pendant des événements. Il faut être capable de s’asseoir pendant 12 heures s’il y a une autre tempête de verglas. C’est un énorme contrat, et peut-être qu’ils n’ont pas encore devant eux la candidate idéale qui peut cadrer avec tout ça."
Évidemment, quand les femmes accéderont à des postes de cadre dans les salles de nouvelles, les choses devraient changer. Mais avant cela, selon Judith Dubois, il faut espérer que la compétence des femmes et celle des hommes sont jugées selon le même niveau. "On peut rêver qu’un jour, les patrons ne se poseront plus la question à savoir si l’on est prêt à accepter une femme, mais plutôt qui est la personne la plus apte à occuper ce poste." Pour l’instant, il semble bien, mesdames, que vous devrez peut-être prendre, encore une fois, votre mal en patience…
L’énigmatique M. Bertrand
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’avocat Guy Bertrand ne laisse personne indifférent. Champion des causes désespérées et personnalité publique forte en gueule, on aime ou on déteste ce personnage haut en couleur. Mais est-ce vraiment le clown que le caricaturiste Serge Chapleau a si souvent dépeint? C’est ce mystère que le franc-tireur Benoit Dutrizac a tenté de percer avec Le Destin tordu de Guy Bertrand, diffusé le 21 mars, à 20 h, à Télé-Québec. Toutefois, on ne sait pas si l’ancien péquiste devenu fédéraliste pleurera pendant le documentaire, comme il l’avait fait lors d’une émission qui parlait de la méchanceté des humoristes. À suivre.
Aller simple
Connaissez-vous le sort de ces jeunes Haïtiens qu’on déporte dans leur pays d’origine après qu’ils ont commis des crimes? Pourtant, ils ont grandi au Québec, ne sont toujours pas citoyens canadiens à cause de la négligence de leur famille, et on les renvoie en Haïti, même s’ils ne connaissent absolument rien de leur terre natale. Dans le documentaire radio Il neige pas à Port-au-Prince, le réalisateur Mohamed Lofti, bien connu pour son émission Souverains anonymes à CIBL, s’intéresse à trois cas qu’il a croisés dans les corridors de la prison de Bordeaux, dont Jimmy, 24 ans, qui a vécu deux déportations en Haïti, et qui est en attente d’une troisième, à la suite d’un retour illégal au Canada. À la Première Chaîne de Radio-Canada, vendredi à 12 h 15, dans le cadre de La Tribune du Québec.