Médias : Piquetage virtuel Beauté fatale La schizophrénie pour les nuls

Piquetage virtuel

On décrit souvent Internet comme une immense bibliothèque de plus en plus soumise aux lois du marché. Ce qui devait, au départ, démocratiser la communication est devenu, par la force des choses, un outil publicitaire comme les autres. Devant ce constat pessimiste, qui aurait cru que les nouvelles technologies pourraient devenir un moyen pour relier les membres d’un syndicat en conflit de travail? C’est pourtant ce qui se produit actuellement à Radio-Canada, dont les 1200 journalistes, animateurs et recherchistes sont éparpillés un peu partout au Québec et au Nouveau-Brunswick.

Au Syndicat des communications de Radio-Canada (SCRC), on a trouvé dans Internet la façon parfaite pour diffuser de l’information à ses membres. Voulant pousser à fond cette idée, quelques syndiqués ont même décidé de lancer une radio sur le Net entièrement consacrée au conflit de travail. Une première dans les annales syndicales. Calquant le principe de la radio pirate, les employés de Radio-Canada utilisent donc leur expertise pour faire passer leur message. "On cherchait quelque chose qui permettrait de nous faire entendre sans que cela ne coûte trop cher, et Internet était tout indiqué. Ce qui est merveilleux, c’est qu’on n’a pas eu trop de mal à réunir le matériel et à mettre en branle le projet", explique le coordonnateur Jean-François L’Heureux.

Depuis mardi, les employés de Radio-Canada qui veulent connaître les derniers développements, mais aussi le grand public qui espère en savoir plus sur les enjeux de cet arrêt de travail, peuvent se rendre sur le site du SCRC (www.scrc.qc.ca) et cliquer sur le lien "Ici Radio-Canada libre!". Jusqu’à la fin du conflit, des voix connues de la SRC (Michèle Viroly, Michel Désautels et Isabelle Poulin, entre autres) liront divers bulletins de nouvelles, feront des entrevues et émettront des commentaires sur la situation. Par le biais d’Internet, on espère également remonter le moral des troupes. "On veut que nos patrons nous entendent pour qu’ils soient au courant de notre point de vue", lance Jean-François L’Heureux.

Dans la même veine, il y a aussi Jean-Hugues Roy, un ancien de collègue de Voir et maintenant reporter à la salle des nouvelles de Radio-Canada, qui a monté son propre site Internet, radcan.blogspot.com, qui recence les histoires d’horreur vécues par des employés surnuméraires à la société d’État. Comme leur statut est l’un des points de discorde entre le syndicat et la direction de la SRC, les cas relatés sur ce site vous feront dresser les cheveux sur la tête. Des journalistes avec 10 ou 20 ans d’ancienneté, qui doivent rentrer au travail à 10 minutes d’avis, il semble que cela ne soit pas rare à Radio-Canada. Une initiative qui permet donc de mettre un visage sur les revendications des syndiqués. À quand des expériences similaires avec les employés de Bombardier et les travailleurs des centres de la petite enfance, qui feront prochainement la grève, ou même les mineurs de Murdochville, qui perdront leur emploi à la fin du mois? C’est le début d’un temps nouveau?

Beauté fatale
Malgré la grève, il y a quand même certaines émissions qui se poursuivent à la radio de Radio-Canada. Le 7 avril à 13 h, sur la Chaîne culturelle (100,7 FM), à l’émission Des idées plein la tête, animée par Bernard Derome, la réalisatrice Marie-Hélène Copti présentera un documentaire qui se penche sur la notion de beauté. Pourtant, la question est vieille comme le monde; mais Coup de canon sur la beauté s’avère un portrait passionnant qui retourne jusqu’aux Grecs anciens pour répondre à cette interrogation: qu’est-ce que la beauté? La réalisatrice a étoffé son propos avec quelques spécialistes qui apportent un éclairage différent sur le sujet: entre autres, Louise Daoust, designer des maillots Lili-les-Bains, Carlito Dalceggio, ex-Organic Fresh Heroes, et Jean-Philippe Uzel, historien de l’art. Pour en connaître plus sur la beauté et son histoire.

La schizophrénie pour les nuls
Parmi la programmation très matante de Canal Vie, on déniche quelquefois des reportages qui ne sont pas piqués des vers. Cette semaine, dans le cadre de l’émission Quand la vie est un combat, on diffusera un documentaire très intéressant sur la schizophrénie. La grande qualité de Schizophrénie: esprits brisés, vies volées, c’est qu’on donne la parole à John F. Nash, le mathématicien récipiendaire du prix Nobel en 1994, rendu célèbre grâce au film A Beautiful Mind. Ne cherchez pas de polémique cette fois-ci, il s’agit plutôt d’une entrevue touchante, qui nous renseigne sur cette terrible maladie psychologique. Le 4 avril à 21 h, et en rediffusion le 7 avril à 19 h.