![Le trampoline : S'envoyer en l'air](https://voir.ca/voir-content/uploads/medias/2011/10/12929_1;1920x768.jpg)
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Le trampoline : S’envoyer en l’air
Défier les lois de la gravité et se déposséder de ses attaches terrestres, c’est ce qu’a entre autres permis l’Américain George Nissen en inventant, dans les années 30, le trampoline. Discipline sportive ou parfaite bouffonnerie?
Clémence Risler
Sur les terrains des quartiers résidentiels, les trampolines de grand format se font de plus en plus présents aux côtés des piscines, balançoires et autres dispositifs de loisir principalement destinés aux enfants. Interrogés relativement au succès de ces appareils, les détaillants livrent une réponse unanime: l’intérêt pour les trampolines a nettement grimpé depuis quelques années et cette saison, même si le beau temps ne s’est encore manifesté que très timidement, ils enregistrent des ventes records.
Selon Dominic Lacasse, entraîneur de trampoline depuis quatre ans à l’École de cirque de Québec et travaillant dans le milieu acrobatique depuis longtemps, cet engouement serait d’abord dû à la popularité sans cesse grandissante pour l’acrobatie en générale et pour les arts du cirque. "C’est un défi intéressant que d’être dans les airs et de tourner sur soi-même. Cela procure des sensations incroyables et, en plus, c’est très esthétique, très beau à voir", explique-t-il en ajoutant que la notoriété croissante pour ce sport de rebond n’est sans doute pas étrangère au fait que le trampoline ait été pour la première fois admis comme discipline olympique en 2000, aux Jeux de Sidney. Mathieu Turgeon et Karen Cockburn, deux Canadiens, y ont d’ailleurs été médaillés, exhibant ainsi aux jeunes des modèles de réussite sportive.
Sauts périlleux
Pour quelqu’un qui se serait procuré un trampoline domestique, le plaisir risque vite de tomber à plat, puisque ces appareils d’environ 13 pieds de diamètre que l’on peut acheter pour environ 300 $ dans les magasins à grande surface possèdent des toiles et des ressorts très peu performants ne permettant pas d’exécuter de mouvements complexes, ce qui, en définitive, s’avère fort souhaitable, car dans le cas contraire cela deviendrait extrêmement dangereux. Il s’agit d’une question de sécurité, mais aussi de coût, car des trampolines de compétition en bas de 6000 $, cela n’existe tout simplement pas. Par ailleurs, compte tenu du degré de risque tout de même élevé, certaines compagnie d’assurance refusent de couvrir les dommages causés à la suite d’un incident malheureux survenu à la maison par rapport à un tel engin. "À l’école, il est strictement interdit aux débutants de progresser seuls", explique Dominic Lacasse. "Pour que les figures s’effectuent tout en fluidité et en légèreté et pour que cela ait l’air facile, les athlètes doivent s’entraîner longtemps. Quand les gens embarquent sur un trampoline pour la première fois, ils s’aperçoivent que ce n’est pas aussi simple: il faut acquérir une conscience du corps dans l’espace et un rythme certain. Il n’est pas évident de maîtriser ces choses au début, ce qui peut provoquer des pertes de contrôle. Une personne n’ayant pas encore aiguisé sa capacité à réagir par rapport au déséquilibre peut donc facilement se retrouver au sol. Beaucoup de mauvais mouvements du tronc risquent aussi d’occasionner des blessures du dos."
Haute voltige
Mais que ceux qui auraient eu l’intention de s’adonner à cette activité ne se laissent surtout pas décourager par les données précédentes, puisque avec un encadrement adéquat de départ, quiconque peut évoluer très rapidement. Dominic Lacasse nous indique d’ailleurs qu’il s’agit d’une pratique que l’on peut entreprendre tardivement, dans la vingtaine par exemple, et se rendre à des niveaux de compétition plus qu’appréciables. Diverses raisons expliquent cette réalité. D’abord, il s’agit d’un sport qui, certes, demande le maintien d’une certaine force musculaire et d’une grande flexibilité, mais nécessite surtout beaucoup de pratique. Par ailleurs, les stades de compétition sont établis selon les capacités des personnes, selon les mouvements qu’elles sont aptes à réaliser. Ainsi, quelqu’un de 18 ans pourrait très bien se mesurer à un enfant de 10 ans dans une même épreuve.
Arrivé à un stade avancé, on pourra créer ses propres mouvements et donner une vocation plus artistique à la pratique, telle que l’on peut l’observer dans les cirques.
Sauter pour la forme
Pour les gens soucieux de leur santé, ceux qui voudraient faire du cardiovasculaire et de la musculation, il s’agit d’un sport intéressant qui, de surcroît, peut brûler des centaines de calories en l’espace de quelques minutes, pourvu que l’on suive un programme judicieusement planifié.
Le mini-trampoline (d’environ 36 pouces de diamètre), que l’on peut acquérir pour un peu plus de 30 $ et que l’on voit apparaître dans certains centres de conditionnement physique, serait également un excellent moyen de garder la forme sans toutefois permettre de prouesses extraordinaires.
Pour l’instant à Québec aucun club ne se voue exclusivement au trampoline. À l’École de cirque, où on l’enseigne déjà, surtout comme outil d’apprentissage pour les autres disciplines acrobatiques, on projette en ouvrir un en septembre prochain, dans le but de former les enfants (à partir de sept ans) et les adultes, et ce, soit dans une optique de compétition ou de simple plaisir.
L’École de cirque de Québec: (418) 525-0101