La semaine dernière, Voir rencontrait deux familles qui cherchaient désespérément un toit à l’approche de la journée nationale du déménagement. Le choc du 1er juillet maintenant passé, les bonnes nouvelles côtoient les mauvaises.
Danielle Lefaivre et sa fille Mélanie affichent un beau sourire depuis le 28 juin dernier. Condamnées à quitter leur logement trop étroit du quartier Hochelaga-Maisonneuve, elles pensaient bien devoir recourir aux mesures d’urgence de la Ville de Montréal. Leurs recherches constantes ont finalement porté fruit et leur ont permis d’être parmi les premières à visiter un logement dont le locataire venait tout juste d’être évincé. Choisies au milieu de la horde de demandeurs, elles se considèrent chanceuses d’avoir trouvé à quelques heures de la date butoir. "Je déménage seulement à quelques rues de chez moi, mais au moins, c’est un quatre et demi dans les prix que je voulais, raconte la mère de 43 ans qui oeuvre dans le milieu de l’hôtellerie. Je suis heureuse et chanceuse. Je regardais les familles en difficulté à la télé, le 1er juillet, et je me disais que j’étais passée près d’être dans cette situation."
Le tableau est toutefois moins réjouissant pour Kim Larocque et ses deux jeunes enfants (voir photo). La famille qui logeait à Verdun fait partie des quelque 400 ménages qui ont dû s’abriter chez des amis ou demander l’aide temporaire de la Ville, faute d’avoir un appartement bien à eux. "Je vis chez une amie qui habite près de mon ancien logement, explique la mère de 36 ans. Mais je suis juste avec mon garçon, car c’est trop petit ici. J’ai envoyé ma fille chez ma mère à Ottawa pour une semaine ou deux." En plus de voir sa famille séparée par la crise, le désagrément du déplacement fera bientôt partie du quotidien. "Dans quelques jours, je vais aller chez une autre amie qui habite à Deux-Montagnes, dit-elle. Mon fils veut savoir pourquoi on n’a plus de maison. J’essaie de lui expliquer la situation et de ne pas trop l’incommoder avec le stress que je vis."
Même si le moral vacille de plus en plus, Kim Larocque ne lâche pas. "Je ratisse Verdun, Ville-Émard et les quartiers autour sans arrêt. Je vais bien finir par trouver." On l’espère…