Société

Départ d’une colombe

Les mauvaises nouvelles s’accumulent au sujet du conflit au Proche-Orient. Et il n’est pas ici seulement question d’explosions ou d’effusions de sang, mais surtout de la mort d’un homme qui travaillait pour la paix. Le fondateur d’une organisation pacifiste américaine, John Wallach, est en effet décédé d’un cancer du poumon, le 10 juillet dernier, à l’âge de 59 ans. Un an auparavant, presque jour pour jour, nous avions consacré notre page couverture à son organisation (peu connue ici mais reconnue mondialement), Seeds of Peace, qui organise des camps de vacances dans le Maine destinés surtout à des jeunes Israéliens et Palestiniens. "Il faut rapprocher et sensibiliser les peuples en guerre, nous avait-il alors déclaré lors de notre passage au camp. Si les jeunes générations apprennent à se parler, elles apprendront à respecter l’autre comme un être humain et à conclure la paix dans l’avenir. C’est le seul moyen d’y parvenir." John Wallach, après avoir été pendant 30 ans journaliste et auteur spécialisé en politique du Moyen-Orient, a créé Seeds of Peace en 1993. "Le but est de développer l’empathie chez les jeunes, nous disait-il. Dans leur pays, on leur apprend à détester l’autre, à le haïr, à se méfier de lui, à le voir comme la source de tous les problèmes. C’est en les sensibilisant qu’ils ne reproduiront pas les mêmes gestes destructeurs que leurs aînés." Quelque 2000 jeunes ont participé jusqu’à maintenant à Seeds of Peace, provenant d’Israël, des territoires palestiniens, de six pays arabes, d’ex-Yougoslavie, de l’Inde, du Pakistan et de l’Afghanistan. "Pourquoi les Nations unies ne parviennent-elles pas à faire ce que nous faisons? se demandait-il. Parce qu’elles ont peur, peur de mettre des ennemis potentiels dans un même endroit. Nous avons pris le risque." Espérons que son initiative dure encore longtemps.